[STRICTEMENT PERSONNEL] Enseignants : les nouveaux risques

Dominique Jamet

Disons-le d’entrée : le proviseur – l’ex-proviseur - du lycée Maurice-Ravel, dans le XXe arrondissement de Paris, n’a pas été lâchement abandonné par sa hiérarchie comme le fut, en son temps – trois ans, déjà –, l’infortuné Samuel Paty. Soutenu par le rectorat, reçu par le ministre de l’Éducation nationale puis, pendant une heure, par le Premier ministre, le chef – l’ancien chef - de l’établissement a bénéficié, comme il était en droit de l’attendre, de l’appui, en l’espèce des paroles de réconfort que lui ont adressées par ces hautes autorités. Il n’empêche : après quarante-cinq années passées au service de l’enseignement puis de l’administration, le hussard noir de la République, gagné par le sentiment d’être laissé seul, en rase campagne, face à un ennemi multiple et insaisissable, a anticipé de trois mois la fin de sa carrière. Il a, en somme, battu en retraite. Comment ne pas le comprendre ? Lâché par une partie de ses collègues, contesté par la moitié des élèves du lycée, pris en étau entre ceux qui, biberonnés au laxisme post-soixante-huitard, enrichi d’un zeste de wokisme, refusent l’autorité, et ceux qui, endoctrinés par l’islamisme, rejettent pêle-mêle la laïcité, la République et la France, mais avant tout ciblé par un déferlement de menaces de mort que deux précédents incitaient à prendre au sérieux, et même au tragique, il a craqué.

La jeune femme, majeure et de confession musulmane, qui aura joué dans cette affaire le même rôle que la petite fille qui, à Conflans Sainte-Honorine, avait mensongèrement accusé Samuel Paty d’avoir blasphémé le prophète, avant d’avouer qu’elle avait séché le cours d’histoire de sa victime, a-t-elle donc gagné elle aussi la partie ? Pas tout à fait encore puisque, ayant elle aussi accusé le proviseur de l’avoir brutalisée, Gabriel Attal a fait savoir qu’il l’avait assignée en dénonciation calomnieuse. Nous verrons bien ce qu’il en résultera et si, pour une fois, on fera payer à ceux qui en sont responsables les pots cassés, les carrières brisées et le creusement du fossé entre l’ensemble de la communauté française d’origine et ceux qui, ces dernières décennies, sont venus la grossir et l’altérer.

L'abaya de préférence au boléro?

Au fait, que sait-elle, que pense-t-elle des Français, de la France, de l’Histoire de la France, de la culture française, de la civilisation française, cette Française d’adoption qui voit dans le voile, et pourquoi pas dans le hidjab, dans le niqab, dans la burka, dans la séparation des sexes, dans l’infériorité de la femme, dans la soumission à Dieu, à son prophète, à ses prêtres, à ses règles médiévales, à ses préceptes anachroniques, à ses prescriptions diététiques, autant de signes d’identité, de liberté, de fierté et d’indépendance ? Sait-elle seulement que le chef-d’œuvre d’un certain Maurice Ravel n’a pas pour titre L’Abaya mais bien le Boléro ?

Des millions d’étrangers, des millions de migrants, en majorité d’origine africaine, dont la couleur de peau, la langue, la religion n’étaient pas celles de la majorité des Français, sont venus depuis la Deuxième Guerre mondiale grossir et rajeunir la population de ce vieux pays. Nul ne les y a contraints, nul ne les y a forcés. Parfois bien au contraire… Ils y ont vécu, ils y ont travaillé, ils y ont fait souche, ils y ont bénéficié dans la plupart des cas de conditions de vie que leur refusaient leurs pays d’origine. La loi en a fait des Français comme les autres et la plupart s’en sont accommodés, s’en sont réjouis, se sont assimilés et intégrés à la France.

La France, par une étrange faiblesse...

Certains, en revanche, refusent et rejettent cette francisation. Non seulement ils la refusent, mais ils la combattent. Non seulement ils la combattent, mais une minorité prétend, par un étrange retournement, nous convertir à ses mœurs, à ses coutumes, à ses interdits, à sa religion, et la France, par une étrange faiblesse, au lieu de les contraindre à revenir d’où ils sont venus, les tolère, les subit et en est affectée dans son unité comme dans son harmonie.

L’accès à l’éducation est chez nous une obligation, un droit et une chance. Mais les obscurantistes ont fait des écoles, des collèges, des lycées et des facultés le champ de leurs batailles, de l’enseignement un enjeu essentiel et des enseignants leurs adversaires. Les Lumières sont à leurs yeux le plus grand des dangers. C’est ainsi que les enseignants se sont retrouvés sans l’avoir un instant imaginé en première ligne et que quelques-uns sont déjà tombés dans l’exercice de leur fonction. Morts pour la science. Aux métiers réputés à risque - astronautes, sous-mariniers, cascadeurs, acrobates, pilotes d’essai… - sont venus s’ajouter des professions inattendues - instituteurs, professeurs, philosophes, écrivains. Que redoutait, autrefois, le maître d’école ? D’être chahuté. Que craint-il, désormais ? D’être décapité…

Dominique Jamet
Dominique Jamet
Journaliste et écrivain Président de l'UNC (Union nationale Citoyenne)

Vos commentaires

25 commentaires

  1. les immigrés viennent en masse en France , le pays le plus attractif de l’UE , ils pratiquent une intégration à la carte ( la carte Vitale surtout ) et amènent avec eux une religion qui est aussi un système politique totalitaire qu’ils comptent bien installer . Ils on échoué pendant des siècles à nous conquérir avec les armes , ils réussissent avec l’immigration , nos valeurs et notre Etat de droit .

  2. Français comme les autres ? Désolé mais je ne pourrai jamais les considérer comme mes concitoyens.

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