[Satire à vue] Référendum sur l’immigration : les Français n’ont pas le niveau

Crise migratoire : faut-il un référendum sur l'immigration ? Le thème du jour de l'émission d'« Arte 28 minutes » est apposé au bas de l'écran. S'agissant de la chaîne franco-allemande alignée sur Ursula von der Leyen, la réponse figure déjà sur le carton de l'animatrice de ce « Questions pour un champion » version mondialiste. Seul un invité est favorable. Il repartira avec l'encyclopédie en douze volumes des pensées de BHL. Le lot de consolation habituel pour les éliminés de la compétition.

L'une des futures gagnantes, Adelaïde Zulfikarpasic, directrice générale de l'institut de sondage BVA, commence une démonstration digne des plus grands funambules. À rebours du tableau affiché à l'image qui indique un plébiscite de 45 % pour un référendum sur l'immigration (devant tous les autres thèmes), la spécialiste de l'opinion publique va s'évertuer à démonter pièce par pièce le résultat obtenu par l'entreprise qu'elle dirige. En fait, « les Français ne disent pas non ». Disent-ils oui ? Ce n'est pas si simple. Il s'agit d'un petit oui, un « oui oui » distrait prononcé entre deux verres de pastis. Dans un mouchoir de poche, nous trouvons toutes les autres préoccupations des Français : le pouvoir d'achat, la retraite, l'éducation et tutti quanti. Ils ne pensent qu'à ça ! Le clou est enfoncé immédiatement par un chroniqueur de l'émission. De sous la table, voici venir un autre sondage démontrant que l'immigration est le dernier des soucis des Français. Les sondeurs ont été très mal reçus. Des gros mots, des coups de balai... S'il y a un sujet dont ils ne veulent pas entendre parler, c'est bien celui-là. La conclusion du préposé à la distillation de la vérité s'impose : « On voit bien que c'est pas une préoccupation des Français, donc, pourquoi un référendum ? » L'émission pourrait se terminer sur ce superbe « happy end », mais l'empêcheur de ronronner entre amis va se disqualifier définitivement en affichant clairement son adhésion à l'idée d'une consultation des Français. L'encyclopédie est acquise.

Des raisonnements contournés et acrobatiques

Pour achever les rares téléspectateurs ayant survécu au marteau pilon de la pensée vertueuse, la championne du jour va donner l'ultime raison de ne pas demander l'avis des gens sur le thème de cette satanée immigration. Dans un charabia indescriptible et après mille tours et contours, la dame va expliquer que les Français n'ont pas le niveau requis pour répondre à la question de ce référendum. Petit aperçu : « C'est à la fois un sujet qui suppose qu'on apporte de la nuance, parce que c'est pas un sujet monolithique, y a plein de thématiques, donc les Français, ils peuvent être pour certaines choses, contre d'autres choses, et pis, c'est pas les Français en général, ça dépend de la sensibilité politique... » La chute tant attendue arrive, tel un boulet de canon. « Et c'est vrai qu'ils n'ont peut-être pas l'expertise suffisante pour y répondre. » Badaboum ! Eh bien, n'en parlons plus. Face à cet océan de cerveaux limités, que faire ? Un consensus général gagne les participants (moins un) : il convient de noyer le poisson dans une Convention citoyenne. « Et ça tombe bien ! » s'exclame l'animatrice. Outre le carton comportant la bonne réponse, la rédaction avait prévu de donner le mode d'emploi de l'aquarium. La nouvelle venue sur le plateau exulte. Des députés Renaissance y sont favorables, même Olivier Véran la souhaite, le gouvernement n'est pas contre, ah, mesdames messieurs, quelle unanimité ! Quelle joie ! Tombez, confettis et serpentins !

À défaut de neurones suffisants, de nombreux téléspectateurs ont zappé sur un documentaire évoquant la survie des poissons rouges en milieu hostile. Qui les sauvera ?

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