[SATIRE A VUE] Démonstration de pédalage à Matignon

Immigration contrôlée ou pas, pour François Bayrou, la chasse au verre d'eau est ouverte...
Capture écran BFMTV
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Lors du compte rendu sur les travaux du « Comité interministériel du contrôle de l'immigration », François Bayrou a oublié l'intitulé du texte. Un de ses aspects lui a également échappé, ainsi que l'emplacement du verre d'eau qui devait le désaltérer.

 

L'exercice auquel se livre François Bayrou est périlleux. Le gouvernement a adopté un texte sur quelque chose. Le locataire de Matignon va devoir découvrir de quoi il s'agit en un temps record. Top chrono. Élisabeth Borne et Bruno Retailleau se sont placés de part et d'autre du pupitre, prêts à intervenir en cas de décrochage. « Nous avons adopté un texte sur, heu... » Le candidat palois vient de se lancer à toute allure dans sa déclaration. Zut ! Une crevaison l'oblige à s'arrêter sur le bas-côté pour demander de l'aide. Il ne retrouve plus la fiche sur laquelle figurait l'intitulé de ce satané texte... Il entame des fouilles au sein des papiers qui jonchent la tablette accolée au pupitre. C'est pas cette fiche, pas celle-là, non plus... « Heu, que je ne dise pas de bêtise sur le titre exact. » Le champion doit à tout prix retrouver la Rustine™ qui lui permettra de continuer la compétition.

Fiches baladeuses

Le premier assistant lui souffle un mot : « Immigration ». Non. Le champion n'est pas de ces cyclistes qui acceptent les poussettes dans les côtes. Il pédalera dans la choucroute jusqu'au sommet. Bruno Retailleau peut bien lui souffler une seconde fois quelques borborygmes... Les fiches sont examinées une à une, recto verso. À la loupe, test ADN, analyse en laboratoire. Le Premier ministre se fait Sherlock Holmes. Le coupable va être identifié d'une minute à l'autre... Et c'est un abandon ! François Bayrou doit reconnaître sa défaite face l'énigme qui lui était proposée. Il accepte la roue de secours que lui tend Retailleau. Il s'agissait du « Pacte asile et immigration ». Le concurrent peut repartir sur la route qui mène à la délivrance. Le revêtement en est très médiocre. Des nids de poule gênent sa progression. « Ce pacte asile immigration, il touche une directive et neuf heu... » Neuf quoi ? La profondeur du trou dans lequel le Premier ministre vient de tomber amène une fois de plus l'assistant Retailleau à le sortir de là. Sur la droite, Élisabeth Borne attend son heure. Au prochain pépin technique, elle intervient.

Allô ? À l'eau ?

La bonne réponse à la question précédente était : « Neuf règlements ». Et il peut même en dire plus : « Les mois qui viennent doivent nous permettre de mettre en place les adaptations nécessaires sur ce sujet. ». Le tout récité d'une seule traite, sans filet ni câble de soutien. Au terme de cet effort inhumain, François Bayrou cherche le verre d'eau qui avait été prévu pour la pause réconfort. Une nouvelle enquête démarre. L'inspecteur Retailleau part en quête de l'objet, puis revient. Pas un seul point d'eau à l'horizon. Il va falloir creuser.

Lors de cette séquence, l'assoiffé en est à « entre deux pays souverains ». Il va donc mêler savamment son envie de boire au contenu de son discours. L'acrobatie verbale mérite d'être citée pour son habileté : « Je croyais qu'il y avait un verre d'eau, mais y en a pas.... Entre deux pays souverain... Où ça ? » Le verre et son contenu demeurent introuvables. Ursula von der Leyen pense que deux pays souverains ont soif. La confusion est à son paroxysme lorsque Élisabeth Borne intervient. Munie d'une baguette de sourcier, elle a trouvé le verre qui était sous les yeux du maire de Pau. Il se réhydrate enfin sous le rire contenu de la ministre. « Entre deux pays souverains... » François Bayrou reprend son ouvrage là où il l'avait laissé. Le contrôle de l'immigration en est là.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

89 commentaires

  1. On est mal barré avec macron qui fait marche arrière.
    Emmanuel Macron tente de rassurer l’Algérie: “On ne va pas dénoncer de manière unilatérale les accords de 1968”

  2. On croyait avoir tout vu dans le genre amateur mais non! Ce qu’on a vu était gênant. Mais surtout ce n’était pas très sérieux. N’importe qui devant faire une allocution prépare son coup pour éviter ce genre de situation ridicule. Que ce soit de la sénilité ou de la désinvolture peu importe, en tout cas cela n’inspire pas confiance et entre nous ce n’est pas le moment.

  3. Cet équipage nous fait honte à l’intérieur et l’autre qui fait le pitre à l’extérieur croyant impressionné l’ auditoire, la France ne joue plus dans la même catégorie, nous sommes déclassés et la risée du monde démocratique…!!!

  4. Quelle idée aussi de lui donner de l´eau …….
    Sa position de comptoir en dit long , je comprends que les 2 autres soient agacés .
    Faites les revues de presse avant le déjeuner bon sang , cela nous évitera de passer encore pour des nases .

  5. J’ai eu honte de ce que l’on montre à la terre entière et je comprends la réaction de certains gouvernements étrangers qui nous foulent aux pieds.

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