Sandrine Rousseau et Valérie Pécresse se font des mamours : parce qu’elles sont femmes !

Pécresse Rousseau

Elles sont touchantes, Sandrine Rousseau et Valérie Pécresse. Imaginez-vous qu’elles s’envoient des fleurs ! Si si… Difficile à croire, et pourtant. C’est qu’elles sont femmes, voyez-vous, et ça crée des liens, à ce qu’il paraît. Enfin, ça dépend avec qui, bien sûr.

C’est Sandrine Rousseau qui, la première, a fait part de son « respect » pour la candidate de la droite propre sur elle. Une candidate dont elle reconnaît et apprécie le genre, manifestement. « Valérie Pécresse est probablement la ministre contre laquelle j'ai le plus manifesté dans ma carrière politique, mais elle brise un plafond de verre et je la salue », a déclaré, au Figaro (7 décembre 2021), la porte-parole de Yannick Jadot. Et d’ajouter : « Quand les femmes arrivent au pouvoir, cela peut signifier deux choses : soit que les choses vont tellement mal qu'on tente le tout pour le tout, soit que nos idées prennent. »

Madame Pécresse, émue par cette sororité décapante, lui a répondu que « le combat pour nos convictions – souvent opposées – n'exclut pas le respect mutuel ».

Nous sommes, nous aussi, très z’émus par cet échange. Ces deux-là auraient donc des choses en commun, certes sous la ceinture, si l’on en croit la déclaration de Mme Rousseau, mais bon, il faut bien commencer quelque part, et à moins que Valérie Pécresse n’ait, elle aussi, un mari « déconstruit », c’est le sexe qui les rassemble. Et les trous de mémoire…

En effet, quand Sandrine Rousseau évoque les femmes qui « arrivent au pouvoir », on est tenté de lui faire quelques remarques : primo, Mme Pécresse n’est pas encore au pouvoir ; secundo, qu’en est-il de celles qui arrivent aux marches du pouvoir ?

Car l’une et l’autre feignent d’ignorer qu’une femme les a depuis longtemps devancées sur la scène politique : elle s’appelle Marine Le Pen.

Une Marine Le Pen qui ne les a pas attendues pour « crever le plafond de verre » en arrivant deuxième à la dernière présidentielle. On ne se souvient, d’ailleurs, pas que ces dames lui aient alors apporté leur soutien féministe. Bien au contraire, Valérie Pécresse a toujours clamé sa détestation de la représentante du Front national, puis du Rassemblement national – qu’elle persiste, d’ailleurs, à appeler Front national –, en martelant à quel point ce parti était éloigné de ses valeurs. Comme ses semblables de la droite proprette, elle n’a jamais cru bon de détailler de quelles valeurs il s’agissait, mais bon, une fois pour toutes, le FN devenu RN, c’est caca. Ses électeurs sentent le pâté de cochon et Valérie préfère l’odeur des merguez de la Fête de l’Huma.

Quand, sur le plateau de TF1, la candidate investie par LR s’autocongratule et déclare que « les valeurs d'autorité, de liberté, de dignité, d'ordre qui sont portées par la droite peuvent être portées par une femme », en quoi cela diffère-t-il des valeurs défendues par une Marine Le Pen ?

Un internaute commente, sous l'article du Figaro : « à ce niveau-là, ce n'est même plus de la prostitution politique ». Les électeurs tireront leurs conclusions. Ou pas.

Toutefois, devant ce déferlement hormono-démagogique, une question se pose : Marine Le Pen est-elle une femme ? À en juger par l’absence de soutien de toutes ces dames, on pourrait presque en douter…

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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