Religion de paix et de tolérance, nous dit Laurent Nuñez

Laurent Nunez

Pourquoi tout ce foin - j'allais dire ce ramdam - autour de l’islam en France ? Franchement, on se demande. Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, les mains jointes tel un prêcheur du dimanche, est pourtant formel : « L’islam est une religion de paix et de tolérance. »

Que l’islam soit une religion de paix et de tolérance, on le savait, ça. On l’a dit et répété. L’Histoire l’a prouvé, l’actualité le démontre. Comment un ministre peut-il se commettre dans ce genre de lieu commun ? C’est désespérant. Certes, on sait bien qu’il faut faire preuve de pédagogie avec le peuple et que la pédagogie consiste à répéter et répéter, inlassablement. La marteau-thérapie, on n’a rien fait de mieux jusqu’à maintenant, avec, évidemment le lavage de cerveau. Non, franchement, décevant, ce ministre. Venir à la télé, qui plus est sur BFM TV, pour dire ça. Autant nous annoncer que l’eau mouille. Comme si on avait un doute. Cela dit, l’eau déshydratée ne mouille pas. Mais l’islam n’est pas une religion déshydratée. L’islam est une religion de paix et de tolérance.

Et « nous n’avons pas de souci particulier avec cette religion », ajoute le ministre. Là, tout de même, on se dit qu’il exagère peut-être un tantinet, non ? Pas de souci, tout va bien, rien à signaler ?

Bon, certes, le Président a parlé récemment d’« hydre islamiste », lors de l’hommage aux fonctionnaires assassinés dans les locaux de la préfecture de police, de « cet islamisme souterrain qui corrompt les enfants de France ». Mots très forts. Faudrait peut-être voir à se mettre d’accord au sommet de l’État.

Difficile, alors, de ne pas faire comme Laurent Nuñez : s’enfermer dans les lieux communs à double tour. Et dire que si tous les musulmans sont loin d’être tous islamistes, tous les islamistes sont musulmans. Si tous les islamistes ne sont pas radicalisés, tous les radicalisés sont islamistes. Et si tous les radicalisés ne sont pas terroristes, tous les terroristes sont radicalisés. Et au sujet des radicalisés, que nous dit le secrétaire d’État ? « Nous suivons, au titre de la radicalisation violente… un peu plus de 9.000 personnes... » 9.000 personnes, en gros l’équivalent de dix régiments. Une paille.

Mais, disons-le encore une fois, à la suite de Laurent Nuñez, « l’islam est une religion de paix et de tolérance. Nous n’avons pas de souci particulier avec cette religion. » À combien de milliers de personnes suivies pour « radicalisation violente » a-t-on le droit de se dire qu’il y a peut-être « un souci particulier » ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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