Pour la planète Terre, un lundi sans achat. Et le dimanche, c’est fait pour les Martiens ?

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Après la journée sans pantalon (No Pants Day), celle sans tabac ou encore sans voiture, la dernière qu’on vient de nous sortir de derrière les fagots : la journée sans achat. Rassurez-vous, rien d’officiel et donc d’obligatoire, pour l’instant. L'idée ne vient pas d'Anne Hidalgo mais d'un collectif de citoyens qui vient de dégoter cette nouvelle trouvaille. Sachez, au passage et pour votre gouverne personnelle, que dès qu’on est plus de deux sur Terre, à condition de ne pas vivre sous le même toit, on peut désormais raisonnablement prétendre à ce vocable de « collectif ». Précision : un collectif est souvent, pour ne pas dire toujours, « citoyen ».

Ce collectif - on ignore, à cette heure, le nombre de personnes qu’il rassemble et s’il peut prétendre au Stade de France ou au café du coin pour tenir meeting - appelle à un total boycott des achats ce lundi 1er octobre. On a connu des vendredis noirs, on va donc découvrir le lundi vert. Car cette idée lumineuse s’inscrit dans une démarche pro-planète (je crois qu’on peut dire comme ça, maintenant). "Grève générale des consommateurs : le 1er octobre, privons les pouvoirs publics, les lobbies et les entreprises de leurs consommateurs, pour les obliger à écouter leurs citoyens", s’écrit le collectif sur les réseaux sociaux. "Pas de demande. Pas d’offre." On ne reviendra pas, ici, sur la question épineuse s’il faut privilégier l’offre ou la demande, une question qui ressemble à celle de l’œuf et de la poule et anime le débat de la politique économique de notre pays depuis des lustres. Donc, pas d’achat sur le marché, dans la boutique du coin, dans les grandes surfaces, par Internet, pas de retrait d’argent, de dépôt. Total black-out. Une sorte de chabbat version écolo.

Pourquoi ça ? Parce que, nous explique le manifeste de ce collectif, "nous nous mobilisons tous les jours pour limiter notre impact sur l’environnement. Mais nos efforts sont dérisoires face à l’inertie de nos gouvernements, et aux stratégies d’entreprises guidées par des impératifs économiques de court terme." Pourquoi pas, aurait dit le commandant Charcot. Personnellement, on a fait les courses vendredi avant le week-end… Cela dit, ce choix du lundi est assez cocasse. Parce que, je ne sais pas chez vous, mais vous avez, en France, pas mal de commerces qui sont fermés ce jour-là, notamment ceux qui travaillent le week-end, hors zones touristiques. Pas d’offre, pas de demande !

Au fond, cette idée d’exclure tout commerce des activités humaines durant une journée n’est pas jeune. C’est même un peu du recyclé : ce qui est bien pour la planète. Cette idée, en gros, on l'a depuis bien avant qu’on ait inventé les écolos, la COP21 et même Nicolas Hulot ou François de Rugy. "Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage… Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et ce qui y est contenu. Et il s’est reposé le septième jour." Évidemment, vous aurez reconnu la Bible ! Le premier écologiste fut donc l’Éternel.

Dans nos contrées, depuis bientôt deux millénaires, le dimanche, semble-t-il, répondait assez bien à cette idée de laisser se reposer les hommes et de s’abstenir du mieux possible de tout travail, échanges commerciaux, etc. Et si l'on en restait au dimanche plutôt que de se compliquer la vie en allant chercher midi à quatorze heures ? Le Lundi au soleil, c'est une chose qu'on ne verra jamais, chantait Claude François.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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