Après six semaines d'audience à huis clos, le verdict a été rendu dans l’attaque de policiers brûlés au cocktail Molotov à Viry-Châtillon dans l’Essonne en 2016. La cour d’assises des mineurs de Paris a condamné dans la nuit de samedi à dimanche 18 avril, en appel, cinq individus à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion criminelle et a prononcé huit acquittements. Des peines plus légères qu'en première instance.

 

Les victimes et des policiers « très amers et en colère » à l'annonce du verdict allégé

En première instance, huit des accusés avaient en effet été reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique et condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de prison. Cinq autres avaient été acquittés.

La présidente n’a pas pu terminer la lecture du verdict, rendu après 14 heures de délibération, mais a eu le temps d’énoncer la totalité des peines. Une bagarre générale a en effet éclaté dans le box des accusés puis dans la salle d’audience, nécessitant l’intervention d’une trentaine de policiers et gendarmes. Le calme est revenu au bout d’une dizaine de minutes.

Le syndicat Unité SGP Police, partie civile dans le procès, a estimé « incompréhensibles » les huit acquittements et les peines prononcées lors du verdict, moins sévères qu'en première instance. «Le verdict dans le procès de Viry-Châtillon est incompréhensible et laisse les victimes et de nombreux policiers très amers et en colère», a déclaré Grégory Joron, secrétaire général délégué d'Unité. « Il y a de la colère, beaucoup de déception. Avec les mêmes preuves, on se retrouve avec moins de coupables et des peines moins lourdes qu'en première instance ». « Aujourd'hui, je pense à mes collègues victimes, laissés à leur sort, qui ne doivent pas se sentir réparés à la hauteur du préjudice qu'ils ont subi », a ajouté Grégory Joron.

 

Deux policiers gravement brûlés, des séquelles quatre ans après

Le 8 octobre 2016, en plein jour à Viry-Châtillon, une vingtaine de jeunes encagoulés avaient pris d’assaut deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne, l’un des quartiers les plus sensibles d’Île-de-France. Deux policiers, un homme et une femme, avaient été gravement brûlés. L'un d'eux, adjoint de sécurité, avait été plongé plusieurs semaines dans le coma et garde encore des séquelles, plus de quatre ans après l’agression.

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18 avril 2021 à 14:59

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