[POINT DE VUE] Covid: empêché de dire adieu à son père, il fait condamner l’État

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Le Parisien vient d’exhumer un jugement de décembre dernier, mais qui était curieusement resté sous les radars médiatiques. Voilà une histoire qui, malgré son issue heureuse, rappellera à beaucoup d’entre nous les temps de stupidité collective de la psychose anti-COVID. Vous vous souvenez de cette époque où on n’avait pas le droit de boire un café assis (ou était-ce debout ?), où il fallait se signer des auto-attestations pour s’autoriser soi-même à sortir de chez soi ? Vous vous souvenez de ces veaux qui « applaudissaient les soignants » à 20 heures précises, pendant que leurs concitoyens qui avaient fait le libre choix de ne pas se faire vacciner perdaient arbitrairement leur boulot ? Evidemment. Tout le monde se souvient de ces heures, des heures véritablement sombres pour le coup, des heures irrationnelles d’hystérie collective et de panurgisme agressif.

Le 4 avril 2020, Patrice Dupas voulait seulement aller rendre visite à son père mourant, à l’hôpital. Il avait tout ce qu’il fallait : une attestation, une autorisation de la gendarmerie de son département et la meilleure volonté du monde. Arrêté par des gendarmes à l’entrée du viaduc de l’île de Ré et verbalisé (135 euros) pour non-respect des mesures sanitaires, il avait appelé la préfecture à plusieurs reprises, et son médecin de famille était même intervenu en sa faveur. Rien à faire avec les gendarmes : la loi, c’est la loi, tout ça tout ça. Son père, Claude Dupas, était mort trois jours plus tard, sans avoir revu son fils. Cette affaire, combien symbolique, avait ému beaucoup de Français.

Au printemps 2022, Patrice Dupas avait porté plainte contre l’État. Il a eu gain de cause le 19 décembre 2023. L’État, condamné pour « faute lourde », a annoncé qu’il ne ferait pas appel. Le contraire aurait été aberrant, mais ce n’est plus un critère depuis les mesures mises en place par l’État pour lutter contre la « terrible pandémie »… que l’invasion de l’Ukraine a pourtant suffi à faire disparaître. Son témoignage est particulièrement émouvant : « Ils m’ont volé mon père et je n’y suis pour rien ! Avec ce jugement, le sentiment de culpabilité s’en va. Je ne suis pas responsable. […] De là-haut, j’espère qu’il est content ».

Ce jugement est particulièrement symbolique, à plusieurs titres. Il est d’abord symbolique de l’emballement normatif autour de la pandémie de COVID-19, et dont ce cas tragique nous rappelle cruellement, on l’a dit, la bêtise et le caractère inhumain. Il est également symbolique de la soumission de trop de forces de sécurité intérieure au pouvoir, une soumission aveugle, qui a poussé des policiers à verbaliser des familles qui étaient sur la plage, deux ans après avoir éborgné des gilets jaunes –et en l’occurrence, qui a fait germer, dans le cerveau des gendarmes de l’île de Ré, l’idée géniale de coller une prune à un brave homme qui allait dire adieu à son père. Il est enfin symbolique de l’inhumanité totale de la société contemporaine, qui s’érige en Créon face à des millions d’Antigone, comme ce monsieur en l’occurrence.

Bravo à ce simple citoyen, victime, comme tant d’autres simples citoyens, de l’aveuglement répressif de l’appareil d’État entre 2020 et 2022. Espérons, sans pour autant y croire démesurément, que ce sera la dernière fois.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Aurais je mal lu ? J’ai l’impression que l’article ci dessus (qui recueille toute mon approbation) a omis de nous faire connaitre la teneur même de la condamnation, en particulier si des D.I ont été accordés au plaignant, et leur montant ??? OU NON ???

  2. Oui, une bonne nouvelle même si les dommages et intérêts ne sont pas payés chers pour cette personne qui n’a pas pu revoir son père. Et honte à ces gendarmes dépourvus de toute empathie ! Ces heures sombres pourraient bien revenir (notamment avec le passeport numérique que l’UE est en passe (c’est le cas de le dire..) de créer. Vigilance !

  3. Sans compter que tous les décès en ehpad ont été comptabilisés Covid. En tout cas dans le mien c était comme ça. Sans compter le fric que se sont fait quelques charlatans avec le soit disant vaccin. D ailleurs c est simple avant je me vaccinais régulièrement contre la grippe …aujourd’hui c’est niet. Plus de vaccins saisonniers.

  4. Je me souviens de cette affaire. C’était aberrant… ce monsieur a fort bien fait, espérons qu’il y aura d’autres personnes qui se rebifferont.

  5. Et bravo au PARISIEN de publier ce scandale ! Si cela pouvait permettre de lutter contre la résilience incompréhensible de nos compatriotes, qui ont apparemment oublié les milliers de personnes qui se sont fait injecter pour ne pas perdre leur travail et qui sont victimes d’effets secondaires catastrophiques (plusieurs autour de moi) sans compter les décès qui sont occultés.
    Se rappeler la dame qui se promenait au bord de la mer avec son attestation en poche, qui a osé dépasser de quelques mètres le périmètre autorisé, et a été verbalisée ! Et tant d’autres odieux exemples !

  6. Je préfère me taire car je serais censurée… Beaucoup de médecins ont été sévèrement punis et trainés dans la boue pour avoir dit la vérité et d’autres encensés pour avoir menti. Et, on ne sait pas tout… Du moins pas encore…
    PS. Une nouvelle « Pandémie » se prépare, parai-il…Mortelle à 100%. Comment le savent-ils si elle est nouvelle?…Vite, vite un vaccin à fabriquer dans l’urgence. Il faut normalement, dix ans pour fabriquer et tester un vaccin…

    • Une pandémie mortelle à 100% contre laquelle on n’a pas de remède ! A part la vie, je ne vois pas… et quand bien même la vie n’est pas considérée comme une maladie.

    • C’est pour cette raison que notre gouvernement se dépêche de faire voter la loi sur les dérives sectaires avec un article N°4 qui va lourdement condamner tous ceux qui voudront mettre en garde contre les seringues empoisonneuses.

    • Véran l’a annoncé à l’assemblée nationale, pour justifier l’article 4 de la nouvelle loi sur les dérives sectaires !!!!!

    • Oui, et l’OMS voudrait instaurer un NOM (je ne dis pas le mot entier pour éviter la censure), avec l’ONU. Ca promet !

  7. Et attention aux directeurs et directrices d’Établissements Hébergeant des Personnes Âgées Dépendantes qui ont bloqué les visites sur injonction des Agences Régionales de Santé. Vu de mes yeux….

    • Je me souviens de cette affaire. C’était aberrant… ce monsieur a fort bien fait, espérons qu’il y aura d’autres personnes qui se rebifferont.

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