[POINT DE VUE] Boîtes de nuit : autres temps, autres mœurs…
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Après le meurtre au couteau de Kilian à la sortie d'une discothèque (l'auteur présumé serait un Algérien de 24 ans), à côté des déplorations d’usage, c’est l’occasion d’évoquer l’évolution des lieux de plaisir nocturnes, surtout pour ceux qui ne les fréquentent plus depuis longtemps.
Au temps des boomers, on pouvait s’y rendre tranquillement, les pouces sous les bretelles, après évaluation liminaire par des « portiers » qui, comme dans les casinos, n’avaient nul besoin d’être culturistes, ou même par des « portières ». Car y pénétrer avec des « sneakers » était rigoureusement inenvisageable. Et très exceptionnellement, quelques coups pouvaient s’échanger à l’extérieur entre gens qui n’avaient pas la même conception de la « drague ».
Avec l’arrivée des substances illicites, les formalités d’entrée se firent un peu plus rudes, avec des fouilles sommaires qui eurent toutefois peu d’effet sur leur pénétration. On vit alors devant les toilettes - généralement composées de trois fois plus d’urinoirs que de cabines - s’allonger des files d’attente qui avaient peu à voir avoir ce que les enseignants de médecine appelaient jadis la « vidange des émonctoires pelviens » mais beaucoup plus avec le reniflage de ce qui fit la fortune de Pablo Escobar. Parallèlement, la boisson la plus vendue devint l’eau minérale, car ces substances accélèrent le métabolisme, font transpirer et donnent grand soif.
Des bagarres trop souvent mortelles
Les discothèques les plus récentes ont intégré cette évolution en prévoyant des toilettes dotées de cabines beaucoup plus nombreuses, souvent équipées, pour les besoins que l’on devine, de tablettes noires. En marbre pour les plus chics, en Formica® pour les plus modestes. On s’adapte ainsi aux consommateurs en recherche de discrétion ; mais pour les pilules, c’est à la vue de tous. Et le succès de ces dernières s’explique bien simplement : dans ces lieux, un comprimé de MDMA (ectasy) ou autre drogue « entactogène » (qui facilite le contact) est nettement moins cher qu’une vodka pour un ressenti plus « ludique », d’un meilleur rapport qualité/prix, pourrait-on dire. Le choix est vite fait.
Et si l’alcool a tendance à assoupir, les psychostimulants contribuent hélas, comme leur nom l’indique, à facilement se prendre pour un champion de MMA porteur d’une cape d’invincibilité. Associés à une baisse du sur-moi et de la tolérance à la frustration, ainsi qu’au port d’arme, c’est peut-être l’explication de ces bagarres trop souvent mortelles pour des motifs qui n’auraient, jadis, entraîné que des blessures mineures.
11 commentaires
Je propose de distribuer des armures, comme celle de Duguesclin, aux jeunes qui se rendent dans les boites de nuit.
Je dois être excessivement vieille, car j’ai connu le Palace, le Privilège et les Bains-Douches sans fouilles, sans bagarres et sans substances…On dansait et on s’amusait beaucoup…. Les années 80-90
mme dominique montillot, vous connaissez les ffa ? 30 années j’y ai passé, que du bonheur
Pour leur sécurité, les jeunes qui fréquentent les boites de nuit et autres lieux de divertissement devront s’y rendre en tenue de combat confectionnée en kevlar et être adepte de la self-défense . Pauvre France.
Oui c’était un autre monde, les jeunes avaient beaucoup moins d’argent il y avait encore beaucoup d’ouvriers avec de petits revenus, ça change tout, le mini trafic c’était surtout autour de l’Amsterdamer un tabac pour la pipe, c’était une autre époque, on buvait moins aussi puisque nous étions fauchés. Maintenant je vois les étudiants, ils ne sont pas bien amusés s’ils n’ont pas bu plus que de raison et dans certaines fac à l’étranger les boissons sont gratuites et à volonté offertes par le sponsor, en France peut-être ailleurs.
Tant que les consommateurs ne seront pas durement punis, ça continuera. Pensez qu’un Pierre Palmade, responsable d’un accident mortel à cause de sa consommation de drogue, est toujourx en liberté, pourquoi voulez-vous que ça cesse ? Si ce marché existe, c’est qu’il y a une demande. Il ne s’agit pas d’interdire cette consommation lorsqu’elle se fait sans risque pour les autres, mais que les responsables de drames consécutifs à cette consommation soient durement jugés.
Comme disait ma grand mère… »à chercher dans le fumier, tu ne trouveras que de la m..de!… »
C’était une autre époque, la mienne et je suis triste de voir ce que la jeunesse actuelle doit affronter. Quels adultes en devenir ?
Drôle de monde ! « Boomeuse », je n’ai dû aller que 2 fois dans ma vie en « discothèque » (quel rapport avec les disques ?), dont une fois en Allemagne du temps des FFA. J’ai détesté : trop serrés, trop bruyant, impossible de converser. Je connais par contre les « surpats » et les bals, voire les rallyes prout-prout ma chère ( pas ma tasse de thé non plus).
merci pour le mode d’emploi !!!
Je suis allé 4 fois en discothèque en France … Les 4 fois, « ça » s’est terminé effectivement en bagarre générale car une demoiselle n’avait soit voulue danser avec un « blaireau bourré » ou soit elle avait accepté une invitation d’un inconnu du coin que son « copain » n’avait pas apprécié ! …
Jamais un couteau ou une arme … « Ca » se réglait aux poings ! …