Pensions alimentaires : l’État nounou se substitue aux pères
Qu’importe la dette, qu’importent les fraudes, la France alourdit sa dépense sociale. En visite à la caisse d’allocations familiales (CAF) de Tours, mardi 5 janvier, Emmanuel Macron rencontre des familles bénéficiant du nouveau « service public » des pensions alimentaires et concrétise l’engagement qu’il avait annoncé à l’issue du grand débat national.
Cette réforme, appliquée depuis le 1er janvier, a pour but de réduire le nombre de pensions alimentaires impayées et de protéger les mères célibataires, puisque ces dernières représentent 85 % des familles monoparentales. Pour ce faire, les CAF serviront d’intermédiaire entre les deux parents qui le souhaitent. Cette mesure a déjà été expérimentée en octobre et concernait 10.000 personnes. En pratique, le père verse sa pension à la CAF, qui transfère à la mère. Mais selon l’Élysée, « 30 à 40 % des pensions ne sont pas bien payées », soit 350.000 personnes victimes de retards ou d’impayés. Dans ce cas, la CAF prend le relais et verse au parent lésé une allocation de soutien familial de 116 euros et peut effectuer une saisie sur le compte ou le salaire du mauvais payeur.
Le coût de cette réforme a été estimé à 85 millions en 2021, et 122 millions à partir de 2022. Malgré cette annonce en grande pompe, cette question (dont nous devinons la réponse) demeure : qui supportera le coût des débiteurs insolvables ? Par ailleurs, les parents séparés dont la pension est fixée à l’amiable ne bénéficieront pas de ce nouveau dispositif. Enfin, en se substituant à la responsabilité des parents, l’État ne risque-t-il pas, encore une fois, de favoriser l’assistanat ?
Dans une tribune du Figarovox, l’agrégé de philosophie Jean-Loup Bonnamy plaide, à l'inverse, pour une réduction des dépenses sociales de l’État couplée à des politiques ambitieuses d’investissement. Il s’interroge : « Est-il normal que le cumul d’aides sociales permette à certains qui ne travaillent pas de gagner plus que d’autres qui travaillent ? » tout en rappelant que « 20 % des djihadistes “français” partis combattre en Syrie ont continué de toucher leurs allocations sociales. » Il poursuit : « La seule dépense sociale représente les deux tiers de notre dépense publique, ce qui signifie que l’État dépense deux fois plus pour le social que pour tout le reste. » Donc moins de moyens pour la police, l'hôpital, les routes...
Cet effet d’annonce sur la réforme des pensions alimentaires n’est donc que la partie émergée de l’iceberg. Pendant que le système social de redistribution fonctionne à plein régime grâce à nos impôts, parmi les plus élevés au monde, nos services publics, eux, sont sous l'eau.
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