Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, vient d’être mis en examen pour provocation à la haine après avoir avoir cité un texte du Vatican qui proscrit les unions homosexuelles.

Son avocat Me Jérôme Triomphe dénonce les attaques de certaines associations LGBT qui attaquent les fondements de la foi catholique sur le sujet du mariage.

 

 

Vous défendez un client, Jean-Pierre Maugendre de Renaissance Catholique qui est accusé d’homophobie. Pourquoi n’êtes-vous pas d’accord avec cette accusation et cette mise en examen ?

 

La mise en examen est purement formelle et va être renvoyée devant le tribunal puisqu’en la matière le renvoie est automatique. C’est devant le tribunal qu’aura lieu le vrai débat. Il est poursuivi pour provocation à la haine en raison de l’orientation sexuelle pour avoir, je vais citer les propos qui sont sidérants, « les autorités civiles ne doivent pas établir d’unions civiles ou légales entre deux personnes du même sexe, qui clairement imitent l’union du mariage, même si de telles unions ne reçoivent pas le nom de mariage puisque de telles unions encourageraient le pêché grave pour les personnes concernées et seraient cause d’un grave scandale pour d’autres. »  Je précise que ces propos ont été relayés par Renaissance Catholique et qui sont signés par deux cardinaux de l’Église dont le Cardinal Burke, deux archevêques et un évêque, Monseigneur Schneider bien connu de certains de vos auditeurs.

Il est poursuivi pour provocation à la discrimination, provocation des autorités publiques à ne pas marier les personnes de même sexe. C’est une sinistre plaisanterie. Vous imaginez bien que Christiane Taubira ou Anne Hidalgo doivent être prises de scrupules terrifiants à l’idée de marier des personnes de même sexe après avoir lu le Cardinal Burke. Tout cela est grotesque et consternant, mais ne doit pas manquer d’être pris au sérieux puisqu’il y a des offensives de certaines associations. On parle de Stop homophobie ou l’association Mousse qui veut rendre hors la loi, la doctrine catholique ou une partie de la doctrine catholique. Je vais simplement citer leur communiqué à propos de ces poursuites et d’un autre site protestant. « Propos homophobes de la bible et de Ratzinger ». Il y avait une citation du Cardinal Ratzinger. On voit qu’il y a une offensive de certaines associations qui ne représentent personne dans le milieu homosexuel ou une minorité d’essayer de rendre hors la loi, la doctrine chrétienne et la loi naturelle qui veut que le mariage soit l’union d’un homme et d’une femme.

 

 

Si on vous comprend bien, les propos tenus ne sont pas des propos dissidents, mais des propos contenus dans la doctrine catholique. Est-ce qu’un jour, ces associations militantes pourraient s’attaquer au catéchisme de l’Église catholique dirigé par Benoît XVI ou à d’autres textes fondamentaux de la chrétienté ?

 

C’est déjà le cas. Ces poursuites sont la manifestation qu’ils attaquent la doctrine catholique. Lorsque les deux cardinaux, les deux archevêques et l’évêque que j’ai cités rappellent que les autorités civiles ne doivent pas établir d’unions civiles ou légales entre deux personnes de même sexe, c’est la doctrine catholique et la loi naturelle que reconnaissent l’ensemble des grandes religions. Pourquoi ? Parce que c’est la loi contenue dans la nature. Ils ne sont pas d’accord, c’est une chose. Mais, ils n’ont pas le droit d’empêcher quiconque de proclamer cette doctrine. Je rappelle que dans l’Église, il est du devoir des fidèles de défendre et de rappeler la loi naturelle. La loi naturelle c’est le mariage et l’union d’un homme et d’une femme. Aujourd’hui, la loi civile permet à des personnes de même sexe de contracter une union civile. Non seulement on a le droit, mais c’est un devoir pour tout catholique que de dire que cela n’est pas acceptable. Ce n’est pas une provocation faite aux autorités civiles de discriminer, mais une volonté de tenter. La relaxe ne fait pour moi aucune difficulté. A force de coup de boutoir, peut-être espère-t-il faire rendre hors la loi et faire condamner des propos qui ne relèvent que de la doctrine catholique et millénaire de la bible tout simplement.

 

 

 

 

Considérez-vous que l’Église de France arrive à bien se défendre vis-à-vis de ces constellations d’activismes militants ?

 

Nous n’avons pas entendu la Conférence des évêques de France faire la moindre déclaration de soutien à Renaissance Catholique. Je voudrais bien que l’Église de France intervienne pour défendre ceux qui rappellent la doctrine et qu’elle défende la doctrine catholique. C’est évidemment très inquiétant. Il ne faut pas oublier qu’il y a des offensives que nous avons vues dernièrement dans l’affaire de l’interdiction du culte. Lorsque les catholiques étaient dans la rue devant les églises pour manifester, le gouvernement a prétendu interdire l’expression de la religion sur la voie publique. La laïcité n’est rien d’autre que la neutralité de l’État et de ses agents vis-à-vis de la religion. On voit qu’il y a une tentation liberticide d’étendre la laïcité et de l’imposer sur la voie publique et de cantonner la religion aux sacristies et à la vie privée. Et bien non la religion doit s’exprimer y compris la doctrine. Si on ne combat pas pour notre liberté, personne ne combattra à notre place pour notre liberté. Demain, un gouvernement encore plus liberticide que celui que nous connaissons aujourd’hui peut imposer aux religions, pas uniquement à la religion catholique, une conformité de leur doctrine aux valeurs de la République et peut-être d’interdire un jour l’expression de la loi naturelle qui veut que le mariage soit l’union d’un homme et d’une femme. Ces offensives sont vouées à l’échec. Il faut se dire également que cette liberté n’est jamais acquise et qu’il faut se battre pour elle.

 

 

On reproche souvent aux musulmans de ne pas s’adapter aux lois de la République. Cela devrait-il être aussi le rôle des catholiques de s’adapter aux valeurs de la République ?

 

Le ministre de l’Intérieur dit que ceux qui disent que la loi de Dieu est supérieure à la loi de la République doivent être combattus. Il n’y a pas de loi au-dessus de la loi civile. Toutes les religions récusent cette affirmation. Personne, et les catholiques les premiers, ne peut pas accepter que l’on puisse dire que la loi de Dieu est inférieure à la loi de la République. La loi de Dieu est éternelle. Les lois des hommes passent. Les vraies lois sont conformes à la loi naturelle. Cette tentation des gouvernements, sous prétexte de lutte contre le séparatisme de vouloir imposer les lois de la République qu’elles soient bonnes ou mauvaises aux religions, est inacceptable. C’est encore une fois, la liberté de l’Église, des croyants, des catholiques, le droit et le devoir de chacun de dire que nous ne sommes pas d’accord avec ces lois.

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18 mars 2021 à 20:30

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