Marielle de Sarnez : L’impudente !
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Pleureuse est, paraît-il, l'un des plus vieux métiers du monde ? En tout cas, voilà une pratique funéraire vestige des religions animistes qui subsiste encore dans nombre de sociétés. D'ailleurs, l'attitude de Marielle de Sarnez nous le démontre aujourd'hui.
La conseillère de Paris quitte le gouvernement en même temps que Sylvie Goulard et François Bayrou, alors que le MoDem, dont elle est vice-présidente, fait l'objet d'une enquête sur l'emploi de ses assistants parlementaires européens. Suite à la conférence de presse de l’ex-garde des Sceaux, l’éphémère ministre des Affaires européennes a voulu fait entendre ses lamentations en se confiant sur Facebook. Elle s'est dite "meurtrie" après avoir vécu les semaines "les plus tristes" de sa "vie politique" : "Ces dernières semaines auraient dû être les plus belles de ma vie politique. Elles ont été les plus tristes. Pour moi-même, pour tous ceux qui m’aiment et pour tous ceux qui n’avaient jamais imaginé, même aux pires moments de notre histoire politique, qu’un tel déferlement de malveillance puisse même exister. Je me suis sentie meurtrie, abîmée."
On le voit : non seulement elle verse de grosses larmes sur elle-même, mais ses chevilles enflent dangereusement. Pourtant, à part pour quelques professionnels de la politique, pour la majorité des citoyens, elle reste une inconnue. Durant les tumultes de l'Histoire de France, se comparer à des personnages qui ont souffert est risible. Louis XVI, Louis Rossel, Jean Moulin ou Jean Bastien-Thiry, entre autres, voilà des personnages qui ont vécu et sont morts tragiquement aux pires moments du récit national. Vous, Madame, vous n'êtes qu'un grain de sable dans l'océan des malversations parlementaires.
Pour se dédouaner, elle a accusé le FN : "Je dis au Front national que nous n'avons pas les mêmes pratiques qu'eux, et que nous, quand nous avons des assistants parlementaires, ils travaillent pour nous et ils font leur boulot."
Pourtant, Marine Le Pen pourrait reprendre mot pour mot sa diatribe, sauf que l'OLAF, l'Organisme anti-fraude de la Commission européenne, contrairement à Mme de Sarnez, ne l'a pas épargnée pour sa gestion des assistants parlementaires. Pour les élus du MoDem, il a fallu que ce soit Sophie Montel qui attire l'attention du parquet sur le deux poids deux mesures et pour qu'avec François Bayrou, elle soit épinglée. Ceci alors que les rumeurs allaient bon train depuis 2014 et depuis le livre Les Mains propres, dans lequel Corinne Lepage dénonçait les agissements du mouvement centriste à l'Assemblée européenne. De plus, les médias avant l'élection de Macron n'ont jamais enquêté sur ce mouvement.
Et Mme de Sarnez a l'impudence de déclarer, en parlant à la troisième personne : "Toute une vie consacrée à élever toujours le débat, à croire au meilleur des hommes et au meilleur de la démocratie" soit "fracassée d'un seul coup."
Que sont ses tribulations face à la retraitée handicapée âgée de 62 ans qui a dormi trois mois dans sa voiture en se nourrissant aux Restos du Cœur ? Ou à cette vieille dame de 95 ans qui, spoliée de plus de 22.000 euros par un escroc, se retrouve sans rien, obligée de faire les poubelles pour survivre ? Ou enfin à cette productrice de lait des Côtes d'Armor, mère de deux enfants, qui, ne pouvant plus payer ses factures, s'est pendue dans sa salle de traite ?
Mme de Sarnez pleure pour un poste perdu dont le salaire culmine à près de 10 000 euros alors que plus de 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté. Son attitude est indécente et, malgré ses jérémiades, les annales de l'Histoire politique la considéreront sans doute comme quantité négligeable.
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