L’Office national des forêts victime… de l’insécurité

foret

Qui aurait cru, il y a encore quelques années, que les agents en charge de la forêt seraient en proie à l’incivilité et aux agressions. L’Office national des forêts (ONF) n’est pas une petite structure, elle est chargée de la gestion des forêts publiques qui reçoivent 80 millions de visiteurs par an sur une surface équivalente à 91.000 terrains de football.

Le Parisien a révélé que l’ONF recense une augmentation exponentielle des problèmes entre les promeneurs et les agents de la forêt. Le phénomène est tel que l’organisme d’Île-de-France a diligenté une enquête, fin mars, auprès de 230 forestiers franciliens pour y voir plus clair. Les chiffres parlent d’eux-même. « 88 % des 118 répondants déclarent avoir déjà été témoins ou victimes d’une altercation dans l’exercice de leurs fonctions, voire en dehors de leur cadre professionnel. » Dans le détail, 45 % des altercations sont des reproches verbaux, 22 % des insultes, 19 % relèvent de dégradation du matériel et 10 % sont des altercations physiques. Dans la réalité, ces chiffres se matérialisent par des insultes, des menaces, des dégradations et même du sabotage d’engins forestiers.

Si les résultats de cette étude sont édifiants, les témoignages le sont tout autant. « Alors qu’on venait de couper les arbres dangereux bordant une route, en forêt de Marly (Yvelines), on m’a appelé, un samedi matin, pour me demander… si mon suicide était prévu rapidement ! » confie un agent de l’ONF à nos confrères du Parisien. La coupe des arbres semble être un motif régulier d’invectives et d’agression. Ce même agent, déclare que « deux dames de 60-70 ans nous ont invectivés, nous accusant de massacrer la forêt pour faire du fric ». Face à ces accusations, l’ONF récuse : « On nous reproche de couper du bois pour faire plus de fric, reprend le responsable de l’exploitation. Mais ce n’est pas notre métier. […] Mais c’est impossible d’ouvrir le dialogue, une partie de la population est radicalisée et assène ses phrases toutes faites trouvées sur Internet. »

Si certains tentent d’expliquer cette radicalité par une prise de conscience écologique, la réalité est bien plus pécuniaire, surtout en Île-de-France. « Quand on coupe proche d’un lotissement, les gens sont aussitôt persuadés qu’on entame la valeur de leur appartement », explique l’agent de l’ONF au Parisien, qui fait régulièrement face à ces personnes. Le plus grave, c’est que cette animosité impacte les forestiers dans leur travail du quotidien. « Cette pression s’est accentuée il y a 2 ou 3 ans, plus encore depuis le Covid avec un nouveau public dans les forêts. Au point qu’après 17 heures, si on veut bosser sereinement, on n’y va plus en vert (tenue ONF) mais en civil », témoigne Hélène, qui travaille depuis vingt ans pour l’ONF.

Après les agressions de policiers, de pompiers et tant d’autres professions que les Français ont l’habitude de voir, c’est au tour des forestiers… Voila un nouvel indicateur de la hausse de l’insécurité en France.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Encore une illustration des conséquences de la propagande menée depuis quarante ans par des écologistes ignares qui déteignent sur une population qui ignore de plus en plus l’intérêt général. On l’a tellement dévoyé ! A force de négation des réalités, d’inculture et de propagande pseudo-scientifique, on ne croit plus qu’à des slogans simplistes et souvent erronés du genre : « tous vaccinés, tous protégés » ou « c’est bon pour la planète » (cf le fameux « trou » de la couche d’ozone).

    • Que des spécialistes de deux sous qui ne comprennent même pas ce qu’ils racontent. Des idiots utiles pour tous les politiques, actifs ou de coulisses, qui s’engraissent sur le dos du peuple.

    • Le plus gros souci, c’est que ce n’est pas qu’en France, le tout « spécialiste informé tous domaines » fleuri mondialement grâce à internet. La nouvelle profession d’influenceur, style j’y connais rien mais j’dirais tout, rapporte plus d’argent que le travail et masse des gogos ne cesse de grossir.

  2. Lorsque vous êtes exploitant sylvicole sur terrain privé vous avez à faire à :
    Les conducteurs de quads et de trails, les VTTistes, les promeneurs et/ou joggeurs qui hurlent sur les chasseurs qui , eux, ont un bail de chasse, les hordes des pays de l’Est qui viennent ramasser les girolles au râteau pour les revendre, les voleurs qui viennent chercher dans les plantations un ou des sapins de Noël ou encore du bois de chauffage qui attend le débardage en bord de coupe.

    • La description de la société actuelle! N’y touchez surtout pas les juges vous surveillent!

  3. Avant de dénoncer des incivilités, il conviendrait d’aller constater sur place les saignées sauvages suffisamment larges pour implanter une nouvelle route traversant de part en part une forêt, ainsi que des parcelles laissées depuis plusieurs années en friche, maintenant envahies par les ronces. J’ai le cas en face de chez moi. Ce qui est réalisé dans le 78 n’a rien à voir avec la sylviculture. Plutôt que de faire parler les exécutants, l’auteur aurait pu aller questionner les donneurs d’ordre.

  4. Couper des arbres arrivés à maturité relève simplement de l’entretien normal d’une forêt. Mais les citadins ignorent bien souvent que ce qu’ils font avec les arbustes de leur jardin (et tous n’ont pas de jardin) doit également être appliqué aux grands arbres.
    Ce n’est que le respect des rythmes de la nature, couplé à la recherche de la sécurité des promeneurs en forêt : il vaut mieux couper volontairement avant que l’arbre tombe naturellement, occasionnant parfois un accident grave.

  5. article fort partisan qui ne pense pas à se demander une seconde si certaines critiques ne seraient pas justifiées… il me semble que ces insultes sont plutôt significatives du fait que comme en tout on prive le citoyen de tout pouvoir sur les décisions concernant ses forêts. la gestion par l’ONF est pourtant loin d’être exemplaire et on pourrait prendre exemple sur la manière dont l’allemagne entre autres gère ses forêts avec une vision à long terme (perdue en france) et respect

    • Pour les méfaits publics les sanctions à l’encontre des contrevenants civils n’y sont vraisemblablement pas pour rien. Pour les méthodes de l’ONF Allemande, vos preuves et arguments inexistants sont difficilement recevables.

  6. Ce phénomène est révélateur d’un état d’esprit au nom duquel de plus en plus de personnes s’autorisent des débordements aux prétextes qu’ils défendent des causes qu’ils estiment justes, à tort ou à raison.
    Le point commun à ces comportements inadmissibles c’est que leurs auteurs savent qu’ils ne risquent rien ou pas grand chose. Leur courage est d’autant plus grand que le danger est inexistant.
    La lâcheté et la crétinerie sont des fléaux qui ne cessent de gagner du terrain.

    • « Ils défendent des causes qu’ils estiment justes », mais… auxquelles ils ne comprennent rien. Trois lignes lues sur internet, et les voici tous épidémiologistes, sylviculteurs ou climatologues !

      • Comme sur beaucoup de sujets! C’est incroyable comme notre système d’éducation nationale fournisseur agréé d’illettré(es) et bacheliers bas niveaux, peut produire comme spécialistes en tous domaines.

  7. Je pense que tous ces excités sont tellement bêtes que ça ne va pas s’arranger …Au secours !

  8. Tiens donc des fonctionnaires jusque là épargné de toutes velléités, maintenant se trouvent maintenant confrontés à la vérité de notre société!

    • Vous découvrez la situation visiblement, ça fait des dizaines d’années que ça existe, mais comme le « phénomène » s’amplifie ça déborde maintenant le cadre des concernés. Comme quoi se tenir informé n’est pas inutile. PS : je ne suis ni de l’ONF ni sylviculteur, mais simple citoyen.

  9. Ls forestiers pleurnichent…Mais ne parlent pas de reforestation. Si on est obligé de couper des arbres, il faut assurer la replantation par des essences nobles. Pas des pins et des douglas partout !

    • On a fait une fixation sur l’huile de palme, et pourtant elle est excellente et ne participe pas de la crise Ukrainienne. On a rebaptisé l’huile de coprah « huile de noix de coco », mais il vaut mieux ne pas connaitre son mode de collecte, peu gênant pour un emploi industriel mais dommageable pour un emploi culinaire.

      • Ce ne sont pas les huiles, de palme ou de coprah qui sont à mettre en cause, mais les plantations de leurs supports (arbres) qui détruisent à leurs seuls profits le monde du vivant animal et végétal. Ne pas tout mélanger pour plus de clarté dans la discussion SVP.

    • Madame, je ne sais pas d’où vous tenez vos informations . L’ONF s’occupe des forêts domaniales et non des forêts privées sauf à la demande des propriétaires .
      En ce qui concerne le reboisement, l’ONF replante suivant les essences naturelles des secteurs sous sa responsabilité . Les propriétaires forestiers commercent le bois comme ils le veulent .

    • Françoise, le CQFD de la tendance je connais rien mais je me mêle de tout. Même pas la prudence de s’informer avant d’écrire.

    • Vous ne connaissez rien aux forêts. C’est dans les villes qu’on « replante ». Dans les bois de nos campagnes, un arbre n’a pas besoin de l’homme pour les « replanter », il pousse tout seul et là où çà lui plait (contrairement aux « replantations ». Les jeunes arbres sont d’ailleurs contents que les grands soient abattus : çà leur permet de se développer et de régénérer naturellement la forêt.
      « A l’ombre des grands chênes, rien ne pousse » disait le poète.

  10. Ces gens ignorent tout de la sylviculture, restant emmurés dans leur douce bobo-ecologie.

  11. Les forestiers surtout victimes de la décision d’un pouvoir aux abois qui cherche du fric de partout, en particuliers en vendant les chênes et les hêtres de nos forêts domaniales aux Chinois et en privant nos industries et artisans français de cette matière première.

  12. Des arbres dangereux au bord d’une route en forêt de Marly … Ah trop drôle.. ou trop cynique.. Ils oublient de dire qu’ils ont fait des coupes à blanc de parcelles entière sous le prétexte de la maladie de l’encre du chataigner

      • Allez vous promener sur le canal des deux mers, entre Marmande et Toulouse. Bordé de platanes majestueux montant à30 m, tous parasités mais encore viables. Diktat administratif donc anonyme : on arase tout, intégralement. Ils ont le « vaccin » facile, nos dirigeants, mais surtout un autoritarisme hypertrophié.

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