L’heure des vendanges a sonné

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C’est une année un peu étrange, pour les producteurs de vins ; on oserait presque écrire mi-figue mi-raisin… Avec le confinement et la fermeture des bars, discothèques et restaurants, les ventes se sont effondrées. Et comme partout, il y a désormais des gestes barrières à respecter… même pour vendanger ! Alors les sécateurs sont numérotés et, en guise de grands buffets autour de la vigne, chacun apporte son casse-croûte pour ne pas avoir à mettre la main dans la même corbeille à pain.

Pour autant, ce jeudi démarraient les vendanges. Nous avons interrogé un producteur de champagne à Saâcy-sur-Marne. Vincent Ernould a repris, aux côtés de son frère et sa sœur, le flambeau de leur père en cultivant des vignes plantées par leur grand-père. Soit trois générations de vignerons au service de la terre. Malgré une « organisation ultra drastique pénible » et « la monotonie des ventes de champagne », son cœur est à la fête, cette semaine. « C’est le fruit de mon travail, c’est du temps passé, on a relevé, palissé, rogné, broyé. Il y a plein d’étapes différentes et, à la fin, quelle satisfaction et quelle fierté d’arriver au pressoir le jour des vendanges ! Car, finalement, on travaille toute l’année pour avoir ça. »

Et cette année, la récolte s’annonce plutôt bien. La météo parfaitement adaptée met du baume au cœur à nos viticulteurs dont les bouteilles étaient confinées. « Le raisin est très beau, les baies sont bien équilibrées, les grappes bien serrées, c’est juste mûr car il y a eu beaucoup de soleil, et la pluie des derniers jours a permis de donner du volume », se réjouit Vincent. Au détour de la conversation, il nous glisse que « les métiers de terre sont des métiers de passion », il nous raconte comment, alors qu’il y était né et y a grandi, il a quitté ses vignes entre 18 et 25 ans pour aller à Paris étudier, « et un moment, la réalité te rattrape et te dit qu’est-ce que tu aimes ? » Alors il y retourne progressivement, car la petite exploitation familiale ne permet pas de vivre à deux, mais il apprend de son père « le savoir, la connaissance et tout ce dont on avait besoin ». Profondément enraciné au cœur de ce joli terroir très vallonné, il ne peut s’empêcher de s’exclamer, au premier jour de ces vendanges ensoleillées : « Qu’est-ce qu’on est au calme, ici, et qu’est-ce que c’est tranquille ! Comme c’est ressourçant ! » Et nous, un peu envieux, derrière notre écran, comme on le comprend…

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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