Les enfants n’aiment pas beaucoup le « en même temps »…

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La parentalité est un défi bouleversant sur le plan psychologique, et en matière d'éducation des enfants, impossible de contourner Rousseau (Jean-Jacques, pas Sandrine…). Surtout, à vrai dire, pour les enfants des autres, car ce parangon d'humanisme préféra abandonner systématiquement tous les siens.

Puis les boomers connurent Mai 68 et, deux ans plus tard, l'inévitable parution de Libres enfants de Summerhill, école modèle de liberté et de démocratie basée sur l'égalité des voix pour sa gestion, en rupture avec une pédagogie traditionnelle trop soucieuse d'instruire au lieu d'éduquer ; et, on l'aura deviné, formatrice d'esclaves pour le grand capital.

Sans aller jusqu'à cet extrémisme, l'ouvrage, immédiatement adulé des universités américaines déjà bien infectées par la French Theory, inspire, depuis, tous les pédagogistes occidentaux, pour en arriver aux brillants résultats de notre Éducation nationale.

Cependant, au micro d'Europe 1, la psychologue et thérapeute Isabelle Pailleau rappelle le subtil distinguo entre une éducation bienveillante et une éducation laxiste, cette dernière donnant l'image de parents faibles.

« Si on ne fixe pas un cadre, l’enfant va avoir l’impression qu’on ne s’intéresse pas à lui, et cet abandon est une réelle souffrance pour les enfants. […] En fait, on l’insécurise. Pour lui, le monde va être un territoire ultra-dangereux, ce qui va réveiller son anxiété. » Cela peut donner « des individus très inhibés, qui auront peur de tout, n’oseront pas prendre des décisions et mettre des actions en place » ou, au contraire, « des adolescents qui vont vouloir se mettre en danger pour tester leurs propres limites. Et peut-être aussi des adultes très impulsifs... »

Ainsi les enfants aiment l'ordre et en ont besoin : l'autorité ne peut pas nuire, à condition de ne pas virer à l'autoritarisme. Et ce qu'il détestent par-dessus tout, c'est l'injustice, sentiment que même avec la meilleure bonne volonté il n'est pas toujours facile d'éviter.

Respecter son enfant, l’écouter, le comprendre, l’encourager, le motiver, lui donner des instructions claires et non contradictoires, savoir poser des limites et dire non à temps, voilà en quoi consiste l’éducation positive des enfants, qui sont comme la majorité des Français : ils n'aiment pas beaucoup le « en même temps »…

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

14 commentaires

  1. Bravo, mon cher Richard.
    Je crois me souvenir que l’Émile se préoccupait plus d’instruction ‘l’utilité des voyages, les avantages du commerce, les productions particulières à chaque climat) que de laxisme dans l’éducation ( il est vrai qu’il feint de perdre son élève dans la forêt de Montmorency) ; mais il est vrai que son auteur avait été assez mal élevé.
    Bien amicalement.
    JF

  2. Mon Père me disait quand j’étais enfant , pleure maintenant cela te fortifiera, maintenant ce n’est pas grave, c’est l’apprentissage. Mais quand tu auras quarante ans, et tu pleureras, cela sera tragique. Nous avons tous été enfants, certains on reçut une éducation bien veillante, mais ferme. En principe l’avenir leur a révélé que c’était juste, et non pas tragique. Pour certains l’abandon de repaires lorsqu’ils furent enfants puis adolescents, leurs créa plus de difficultés dans le relationnel. La vie est un combat de tous les instants, si on vous y prépare, vous serez armé pour l’avenir.

  3. Pour l’éducation aussi, l’immigration est responsable d’une grande partie du problème.
    Dans une classe où on a ne serait-ce qu’un seul sauvageon venu du tiers-monde avec des retards éducatifs, cognitifs et sociaux, le reste de la classe s’effondre.

  4. C’est connu et c’est bien vrai : « qui aime bien châtie bien » ! L’autorité parentale est importante pour construire et préparer ses enfants à l’avenir. En retour, ils respectent et aiment leurs parents. C’est de cette manière que notre gouvernement devrait se conduire. Son rôle, c’est de gouverner, protéger et respecter son peuple mais au lieu de ça, il fait du « en même temps » en se mêlant beaucoup plus des problèmes de la planète plutôt que de Gouverner son pays. Après ça, qu’il ne s’étonne pas si les Français le détestent et le rejettent avec mépris et dégoût.

  5. « « Si on ne fixe pas un cadre, l’enfant va avoir l’impression qu’on ne s’intéresse pas à lui, et cet abandon est une réelle souffrance. » Cela peut donner « des adolescents qui vont vouloir se mettre en danger pour tester leurs propres limites. Et peut-être aussi des adultes très impulsifs… » Joli portrait de macron.

  6. Ne pas jeter avec l’eau du bain boomer tous ses rejetons.
    Heureusement que parmi ces boomers ; dont il est de bon ton de dénigrer dans les salons parisiens et d’ailleurs, et à qui il sied de faire porter toutes les tares de la jeunesse d’aujourd’hui ; il est un très grand nombre d’entre eux qui ont reçu une éducation, dirons-nous, plus stricte, et dont les vraies valeurs coulent ardemment dans leurs veines, valeurs et qu’ils ont su eux-mêmes inculqué à leur rejetons.
    Je ne suis pas peu fier d’être l’un d’eux, très fier d’avoir chéri ses valeurs, de les avoir portées en étendard, et surtout à contre courant, ce qui lui permet d’être respecté comme tel aujourd’hui.
    Il faut toujours éviter les généralités, car les exceptions un jour se rebiffent.

    • je vous rejoins tout à fait dans vos propos ! moi aussi j’ai eu une éducation avec ses règles, ses droits et surtout ses devoirs et moi aussi j’ai su transmettre pour finalement avoir des enfants qui ne sont pas des  » adulescents », mais des adultes responsables, équilibrés qui eux même ect…. moi aussi je suis fière d’avoir accompli au mieux y compris d’avoir été  » à contre courant » – ce qui m’exclue absolument des  » généralitées » évoquées – et honnêtement je pense que nous sommes encore un certain nombre dans ce cas, donc en effet, attention au retour du  » boom rang » !

      • Pour vous donner une petite idée, je suis, comme tous mes ancêtres, et ma grande sœur avant moi, mes cousins cousines, parti en pension à l’âge de 6 ans !
        Ça forge un caractère.
        Merci de me permettre de me sentir moins seul.

  7. « impossible de contourner Rousseau (Jean-Jacques, pas Sandrine…). Surtout, à vrai dire, pour les enfants des autres »
    Oh, n’ayant jamais aimé ce monsieur, même jeune lorsqu’on nous a imposé sa lecture, car étant à l’opposé totale de la culture de ma famille; famille que j’ai toujours adorée, respectée, admirée, il va sans dire que j’ai contourné Rousseau dès que j’ai pu!
    J’ai élevé mes enfants de façon anti rousseauiste. Et j’ai eu le plaisir suprême que’ils me disent lorsqu’ils se sont mariés : « nous élèverons nos enfants comme vous nous avez élevés.
    Franchement, je me demande ce que les français peuvent admirer dans les œuvres (et la vie) de cet écrivain de bas étage, dont tant la forme, le style et le fond sont « imbuvables » .

    • « Franchement, je me demande ce que les français peuvent admirer dans les œuvres (et la vie) de cet écrivain de bas étage ». Les Français de gauche, uniquement, dont c’est le catéchisme.

  8. Le en même temps est une méthode pour déstabiliser les enfants comme les adultes ….

  9. Tous les enfants n’ aiment pas l’ordre, il suffit de voir une chambre d’enfants sans intervention d’un adulte.

    Les français ont voté Macron et revoter Macron, car ils adorent le « en même temps ». Ils veulent le beurre et l’ argent du beurre dans tous les domaines.

    • Mais il ne s’agit pas  » d’aimer » , il s’agit d’en expliquer les avantages, c’est très différent !

  10. On lira aussi les remarquables travaux de Marie-Estelle Dupont et Susan Forward. Enfin la psychologie (notamment celle qui se construit durant l’enfance) échappe à Freud et Lacan et redevient saine.

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