Les bienfaits secondaires du vaccin selon Martin Hirsch
Il fallait y penser : « Le vaccin aujourd’hui, il est celui qui nous permet de faire vivre la devise républicaine » (double sujet obligatoire en langage moderne républicain comme le « celles et ceux », désormais incontournable). Il fallait y penser. Oserai-je dire, il fallait oser. On débat actuellement sur les éventuels effets secondaires du vaccin, mais on ne nous avait encore rien dit sur ses bienfaits secondaires.
Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), vient de le faire sur RTL. Martin Hirsch n’est pas médecin. Certes, sa biographie nous apprend qu’il a, jadis, commencé des études de médecine mais il s’est vite orienté vers la biologie puis l’ENA pour entrer, ensuite, au Conseil d’État. Disons qu’il n’est pas plus compétent ou incompétent en épidémiologie que tous ceux qui parlent doctement, aujourd’hui, du vaccin sur les plateaux télé, mais, en tout cas, je ne me risquerai pas à aller sur ce terrain qu’il connaît sans doute mieux que moi. En revanche, en « républicanologie », j’ai la prétention d’en connaître tout autant que lui, les citoyens étant égaux devant la loi, si j'ai bien tout compris. Donc, il serait intéressant de savoir en quoi le vaccin « permet de faire vivre la devise républicaine ».
Content de sa trouvaille, Martin Hirsch use de pédagogie, comme il convient de le faire dans un pays habité par de grands enfants. Liberté ? « Liberté d’aller et venir plutôt que de se confiner. » À condition d'avoir son laissez-passer. Égalité ? « Le virus déteste l’égalité », affirme Martin Hirsch. On sait, depuis plus d’un an et demi, que ce virus est « beaucoup plus intelligent qu’on ne le pense » (dixit le professeur Delfraissy). « Diabolique », même, avait-il lâché, goupillon et seau d’eau bénite à la main. Le voici donc antisocial. « Il va chercher les pauvres, les gens fragiles. Le vaccin en France est disponible pour tous, on est égaux devant le vaccin. » Doit-on en déduire que les riches ne sont pas touchés par le Covid ? En revanche, le directeur général de l’AP-HP se garde bien de dire qu’à compter de fin septembre, nous ne serons plus égaux devant les tests, puisqu’ils ne seront plus remboursé par la Sécurité sociale.
Quant à la fraternité, c’est évident, « car le vaccin permet en se vaccinant soi-même de protéger tous les autres ». On pourrait évoquer comment l’on a fait « vivre la devise républicaine », notamment la fraternité, lorsqu’il s’est agi d’appliquer des protocoles d’une parfaite inhumanité face à la mort de malades prétendument atteints du Covid. On se souvient, notamment, du combat de ce fils de chirurgien carpentrassien racontant comment son père est mort seul, pour ne pas dire plus, dans une clinique d’Aix-en-Provence. Ou encore du récit de cette mère d’une gamine de 16 ans, morte dans un hôpital parisien, au plus fort de la pandémie. Ces parents n’avaient pu récupérer que sa chaîne de baptême et la jeune fille avait été déposée dans le cercueil, « ni maquillée, ni habillée », raconta sa sœur. La fraternité, c’est bien, c'est joli sur les frontons de mairie. L’humanité, c'est pas mal aussi.
Martin Hirsch qui, par ailleurs, est expert en intégration expliquait, en mars dernier, que « la vraie intégration, c'est quand les catholiques appelleront leur enfant Mohamed ». On attend avec impatience sa prochaine intervention sur les vertus intégrationnistes (on dit plutôt « inclusives », je crois, dans leur sabir) du vaccin.
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