Le sauvetage de la Gazelle : une vraie histoire d’héroïsme

Capture d'écran
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Une fois n’est pas coutume, je voudrais partager avec vous une histoire souriante et héroïque qui a, une fois n’est pas coutume (bis), fait l’objet d’un reportage télévisé.

Le 13 juin 2019, vers 22 heures, dans une zone boisée du Mali, un pilote de drone repère un campement de djihadistes. Un hélicoptère Tigre décolle. Le combat s’engage rapidement. À travers la caméra thermique, des panaches de fumée noire s’élèvent dans un paysage en niveaux de gris. Peu de temps après, une Gazelle débarque des commandos du groupe commando montagne (GCM). L’engagement se poursuit au sol.

Au petit matin, une autre Gazelle décolle de Gao pour aller relever le Tigre, qui a combattu toute la nuit. Mais lorsque celui-ci décroche pour rentrer à la base, une exclamation crépite sur le réseau radio : « Oh putain ! Ils se sont crashés ! Crash de la Gazelle ! Crash de la Gazelle ! » Touché par un tir d’arme automatique, l’hélicoptère, tout juste arrivé, vient en effet de s’écraser au sol, avec son pilote, son chef de bord et un tireur d’élite des GCM.

La Gazelle, vue du ciel, ressemble à une boule de feu au sol. Un silence de quelques secondes, interminable, puis la radio annonce : « Ils sont vivants… les trois sont vivants… » Alors, calme et décidé, le chef de bord du Tigre qui vient de quitter la zone annonce : « On va les chercher. » Le Tigre pose en pleine zone de combat, à quelques mètres d’un appareil en flammes. L’équipage de la Gazelle a réussi à sortir de l’appareil, mais seul le tireur d’élite peut marcher. Il traîne l’un des pilotes jusqu’au Tigre, puis l’autre.

En moins de six minutes, le pilote et le chef de bord du Tigre prennent la décision d’extraire leurs trois camarades en les accrochant aux trains d’atterrissage. Seul l’un des pilotes est attaché. Les autres tiennent à la force des bras. Un vol de cinq autres minutes - « les plus longues de ma vie », dira l’un des pilotes - les conduit jusqu’à un point de prise en charge, d’où ils seront évacués vers l’hôpital.

Parce que c’est le week-end, qu’on est en vacances, je voulais vous reparler de cette histoire, dont le reportage est notamment disponible sur YouTube. C’était il y a plus d’un an, on n’en a guère parlé. Mais ces gens existent, et ils sont plus nombreux qu’on ne le pense : des héros, que l’on reconnaît invariablement à leur pudeur gênée lorsqu’on évoque leurs exploits ; des serviteurs de la France qui ne se draperont jamais dans aucun grand mot républicain à la mode, parce que c’est un « boulot », une « passion », mais que ce n’est pas la peine d’en faire des tonnes.

La France n’est pas uniquement peuplée des plus bruyants, des plus meurtriers, des plus insultants, des plus idiots de ses citoyens. Ses héros font partie, bien sûr, des pompiers, des policiers, des métiers de la santé (les « soignants »), mais aussi de l’armée, qui veille au-dehors pour limiter les dégâts au-dedans. « Le bien fait peu de bruit », alors il est peut-être temps d’en faire un peu pour parler d’eux.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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