Le revenu universel, une fausse bonne idée
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Le revenu universel est un serpent de mer qui revient à l'approche de chaque campagne présidentielle. L’idée est de remédier à la pauvreté en assurant un revenu permettant à chacun de vivre dignement. Il serait accordé à tous, sans condition aucune, et à la place de toutes les autres allocations.
Palier supplémentaire de la redistribution, il serait financé par l’impôt, si bien que les « riches », qui le recevraient comme les autres, financeraient par leurs impôts à la fois le leur et cellui des autres. Des expériences ont été tentées. Les seuls exemples pérennes que l’on connaisse sont ceux du Qatar et de l’Alaska.
Deux expériences de revenu universel
- Le Qatar. La manne du pétrole permet ainsi aux Qataris de jouir d’une rente à vie confortable, pour peu qu’ils aient la citoyenneté. L’envers de la médaille est qu’aucun Qatari ne veut s’abaisser à effectuer les travaux peu gratifiants ou rémunérés. Ce sont de nombreux immigrés, véritables esclaves modernes, qui font le travail pour eux.
- L’Alaska. Créée en 1976, l’expérience repose, aussi, sur les revenus du pétrole. Financé par un fonds souverain et variant avec lui, un revenu est versé annuellement en décembre, c’est un petit « cadeau de Noël » qui n’est pas suffisant pour en vivre.
Ces deux États étaient riches et avaient de l’argent à distribuer. Ce qui les sépare est que l’un en a profité pour créer une nouvelle classe d’esclaves, tandis que l’autre fait profiter tous ses ressortissants de cette manne, sans pour autant lui garantir une vie sans travail.
En France ? Nous n’avons pas de rente, nous avons des dettes. Cette allocation saurait-elle répondre à la différence des situations et, donc, des besoins ? Le nécessaire pour vivre dignement n’est pas le même dans une grande ville et à la campagne, selon que l’on est jeune ou vieux, malade ou bien portant, handicapé ou autonome, et même riche ou pauvre. Très vite, le réel reprendra le dessus : si, dans un premier temps, il remplace comme prévu toutes les autres allocations, on verra refleurir, ici et là, telle et telle aide adaptée aux besoins réels de telle ou telle population. Le revenu universel ne serait donc, très vite, qu’une allocation de plus, entraînant une augmentation d’impôts, laquelle entraînerait à son tour, comme toujours, de nouvelles délocalisations et une baisse du niveau de vie des Français, c’est-à-dire encore plus de pauvreté.
Accordée à des gens qui sont financièrement autonomes, cette allocation de l’État les transformerait à leur tour en personnes tributaires de la manne publique, ce qui ne serait pas l’un des moindres effets pervers : l’assistanat et le travail au noir. Car, alors, « qu’est-ce qu’on gagne à travailler » ?
Lutter contre la pauvreté ne signifie pas lutter contre les inégalités
Il ne faut pas confondre l’indispensable souci de remédier à la pauvreté avec « le refus des inégalités ». Les inégalités font partie de la condition humaine. C’est un truisme de dire que les hommes naissent inégaux et de nombreux auteurs l’ont souligné. Ces inégalités de naissance évoluent elles-mêmes ensuite selon ce qu’en font les hommes avec leur volonté et leur liberté, mais aussi en fonction de leur entourage.
Plus tristement encore, cette uniformité nous prive du besoin de nous appuyer sur l’autre, qui nous apporterait ce qui nous manque, et vice versa. Si nous sommes tous pareils, nous n’avons plus besoin les uns des autres.
Ce n’est pas la réduction des inégalités qui rendra riches les pauvres ou bien portants les malades. Une politique sociale est indispensable mais elle ne peut qu’accompagner une économie dynamique et efficace ainsi qu’un indispensable soutien aux relations humaines, aux liens sociaux qui relient les gens entre eux. En premier lieu, il faut restaurer l’institution familiale.
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Revenu universel
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