Le point de vue d’un général sur la lettre dite des 20 généraux

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Je ne fais pas de politique au niveau national, mais simplement au niveau local, cependant, l’ampleur démesurée prise par la polémique autour de la tribune dite des généraux me pousse à réagir et à penser que les politiques devraient s’appliquer aussi un devoir de réserve. Quarante années passées au service de la France m’autorisent à avoir un point de vue et à l’exprimer.

De quoi s’agit-il ?

Le fond exprimé par la tribune n’est pas nouveau et probablement même incomplet, je fais moi-même le constat, dans la petite ville où je réside, de l’échec de l’assimilation et de la montée de la violence, sur fond de crise économique et de privation de libertés ou de contraintes sanitaires qui, d’ailleurs, touchent surtout les bons citoyens.

On peut, évidemment, toujours discuter du ton et de la forme de la tribune qui n’est autre qu’un cri du cœur, mais ce n’est peut-être pas la peine d’en faire un fromage et d’attiser le débat déjà surchauffé par l’ambiance préélectorale et la crise sanitaire qui exacerbent les rancœurs. Je souhaiterais que les politiques de tous bords mettent un peu de réserve dans leur approche pour ne pas instrumentaliser les militaires, toujours au service de la nation, dans un débat qui n’est pas le leur.

Alors pourquoi, me direz-vous, n’ai-je pas signé cette tribune ; parce que j’y ai vu d’emblée deux problèmes :

L’ambiguïté de la démarche vis-à-vis de l’institution militaire (d’active), à laquelle nous restons tous attachés et au sein de laquelle j’ai exercé de hautes responsabilités. Or, je sais trop la difficulté pour les chefs de rester à l’écart des tiraillements politiques pour se consacrer à la France hors de tout débat partisan ;

L’exploitation politique inévitable qui, justement, n’a pas manqué d’arriver et ne pouvait être qu’évidente dans le contexte préélectoral où nous nous trouvons, à un an de l'élection présidentielle.

Maintenant, je pense que l’appel aux mesures disciplinaires, telles que la radiation, manque de mesure et je souhaiterais, d’abord, que l’on fasse preuve d’un peu de réserve dans les réactions, et ensuite, et surtout, que le politique apporte une vraie réponse au problème de fond qui a été posé, au-delà de la forme.

Général de corps d'armée (2S) Bertrand de La Chesnais
Général de corps d'armée (2S) Bertrand de La Chesnais
Conseiller municipal et communautaire de Carpentras

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