Le député LFI Aly Diouara crie au « racisme » : la police dément sa version

Mise à jour le 6 mars 2025. Contacté par BV, le parquet de Bobigny nous informe que l'élue municipale, interpellée pour outrages, a « accepté la contribution citoyenne requise (700€ à régler sous 30 jours) ». Une fois cette contribution payée,« la procédure sera classée sans suite la concernant ». Bien qu'Aly Diouara ait annoncé son intention de porter plainte, le parquet nous informe ne pas avoir « connaissance d’une plainte d’Aly DIOUARA pour l’instant, ni des deux jeunes contrôlés. »
Un « contrôle au faciès » suivi de « menaces » et de « racisme » ? Ou un simple contrôle contre la consommation de stupéfiants perturbé par un député insoumis ? Depuis maintenant six jours, Aly Diouara, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, se répand dans les médias et sur ses réseaux sociaux pour dénoncer un prétendu comportement violent et discriminatoire des forces de l’ordre dont il aurait lui-même été victime. Ce 1er mars, encore, l’élu insoumis partage, sur son compte X, un communiqué du Réseau des élus insoumis qui dénonce notamment « des policiers racistes zélés qui n’ont vu que la couleur de peau [d’Aly Diouara] ». Seulement, les policiers nous livrent une version bien différente de leur rencontre avec le parlementaire…
Un contrôle perturbé par l'insoumis
Pour comprendre les faits, il faut remonter au 26 février dernier. Ce jour-là, comme depuis plusieurs semaines, des policiers réalisent une opération de sécurisation aux abords de la cité Karl-Marx à Bobigny (Seine-Saint-Denis), là où un point de deal a été identifié. En début d’après-midi, deux jeunes quittent rapidement le bâtiment supposé abriter ce point de deal. Les agents les repèrent et commencent à mener un contrôle anti-stupéfiant. C’est alors qu’un homme sort d’un restaurant situé non loin, s’approche et leur demande d’arrêter ce contrôle. Les policiers, qui ne peuvent (re)connaître cet individu, lui intiment de reculer, ce qu’il aurait refusé de faire. L’homme aurait ensuite mis sa main dans sa poche. Par prévention, l'un des agents sort donc son pistolet à impulsion électrique [taser, NDLR]. Une source policière précise à Valeurs actuelles qu’il l’aurait sorti « en position hors tension et en direction des jambes ». Mais l’homme persiste, sort une carte de député et se remet à crier. Dans l’une des vidéos prises au moment des faits, on entend alors l’un des agents dire en sommation : « Je te tase, je vais te taser. »
Un petit groupe hostile se forme autour des policiers. L’agent range son pistolet à impulsion électrique et ses collègues appellent des renforts. Une femme, élue municipale à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), accuse alors les forces de l’ordre de « jouer aux cow-boys » et les aurait même traités de « racistes ». Les policiers finissent leur contrôle qui se révèle négatif, laissent partir les deux jeunes, interpellent l’adjointe au maire de la Courneuve pour outrages et rentrent au commissariat. « Un excès de zèle inacceptable », pour l’avocat de l'élue interpellée, qui précise au Parisien : « Toute déclaration et tout propos qui vise à faire remarquer un comportement déplacé n’est pas constitutif en soi d’un outrage. » « Nos collègues ont mené un contrôle dans un cadre légal », résume Eric Henry, membre du syndicat Alliance Police nationale, contacté par BV, qui apporte son « soutien » aux agents incriminés. Le syndicat dénonce, par ailleurs, l’attitude d’un élu qui est venu « se mêler » d'un contrôle et le « perturber ».
La machine insoumise contre la police
Mais, quelques heures à peine après ce contrôle, Aly Diouara publie un communiqué dans lequel il raconte une tout autre version des faits et dénonce « des pratiques policières manifestement contraires aux principes fondamentaux de l'État de droit et aux exigences légales qui encadrent l'action des forces de l’ordre ». Il accuse tout d’abord les policiers d'avoir mené un « contrôle d'identité discriminatoire à l'encontre de deux jeunes citoyens », alors qu'il s'agissait, selon les agents, d'un contrôle contre la consommation de stupéfiants. Et il reproche aux forces de police d’avoir « adopté une posture excessivement offensante ».
Un énième contrôle au #faciès suivi d’une menace de #tazer le député qui a eu le malheur d’invoquer le respect des droits des jeunes contrôlés à tort.
Mécontents, les policiers ont décidé d’embarquer une élue sous le motif fallacieux d’outrage.Nous ne nous tairons plus ! pic.twitter.com/HDLe8In6A3
— Aly D (@AlyDiouara) February 26, 2025
Rapidement, la machine insoumise s’emballe. Ses collègues députés reprennent sa version et lui apportent leur soutien. Jean-Luc Mélenchon s’insurge contre une « idéologie suprémaciste ». Dans les médias, Aly Diouara surenréchit et dénonce l’attitude prétendument raciste des policiers à son encontre. « Si j’avais été blanc, aurais-je subi la même virulence de propos ? », s’interroge-t-il devant les caméras de France 3. Le média L'insoumission va jusqu’à parler de « haine raciste ». Et Aly Diouara finit par annoncer son intention de déposer plainte et de saisir l’IGPN. Le parquet, contacté par nos soins, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Face à l’emballement, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, apporte publiquement son « plein soutien aux fonctionnaires de police qui n’ont fait qu’accomplir leur mission, dans le cadre des lois de la République ». Julien Charles, préfet de Seine-Saint-Denis, abonde et apporte lui aussi son « soutien aux fonctionnaires concernés ». Les syndicats de police réagissent à leur tour. Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure s’indigne de ce « buzz anti-flic ». Eric Henry, pour Alliance Police nationale, n’est malheureusement pas surpris par cette affaire : « C’est symptomatique du personnage qui tweete "la police tue" et qui se sert du bashing anti-flics pour séduire des électeurs. » Le policier dénonce par ailleurs le caractère « abject » d’une telle « systématisation des accusations portées contre les forces de l’ordre ». « Il n'est pas à la hauteur de ses fonctions. L’écharpe tricolore exige respect et exemplarité », conclut-il.
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41 commentaires
Rien que sa présence à l’Assemblée est une preuve que la France n’est pas raciste.
» là où un point de deal a été identifié. » écrivez-vous…
Ecrire : un lieu de trafic ne serait-il pas plus correct ?
Mais voilà : c’est la facilité qui l’emporte face à l’invasion du sabir.
Je ne parle pas des » buzz », » tweete » et » bashing » , ces immondices lexicaux que la journaliste reproduit avec, comme conséquence, que les mauvais mots chassent les bons, de la même façon que, dans les bistrots, les mauvais clients chassent les bons. Les Français sont-ils consentants à cette « créolisation » du langage comme le dirait le délicieux Mélanchon ?
Et si l’on rendait à MélEnchon ce qui est à
MélEnchon ? Allez, sans rancune…
je me demande si ces députés LFI sont des gens normaux
C’est la fête. A quand le feu d’artifice final ?
Pour une fois que ce « préfet » soutient les hommes placés sous ses ordres, c’est effectivement à noter.
Néanmoins, par ailleurs, on apprends aujourd’hui que le parquet de Nanterre vient de requérir les assises pour meurtre à l’encontre du policier qui a tué Nahel. Aussi, sachant que ce policier ne faisait que son légitime boulot, on peut se poser la question de savoir combien y-a-t-il de magistrat LFI dans ce parquet. Pauvre pays totalement gangréné par l’extrême gauche !
La binationalité est un problème pour les candidats aux fonctions électives ou de fonctionnaires.
A un moment il faut choisir
Il ne sait pas que la victimisation exaspère les FRANCAIS ! Qu’ils ne la supportent plus et que ça ne marche plus du tout au contraire !
Encore un qui croit au sursaut de la France.
Comment a t’on pu seulement autoriser un parti à s’appeler « insoumis »? D’après la définition du Larousse cela signifie « qui est révolté contre l’autorité de fait », c’est quand même dingue!
Se comporter ainsi en tant qu’élu(e) est une circonstance aggravante!
si les faits énoncés par le député sont faux quelle sera sa sanction ?….. il sera toujours député percevra un bon salaire et des avantages intéressants car après tout le pouvoir macronien et ses amis de LR du « socle commun » doivent leurs élections au NFP et a LFI….
Le racisme a bon dos !!
Une écharpe tricolore ne donne pas tous les droits; bien au contraire.
Ne s’agit-il pas là justement d’un abus d’usage d’écharpe tricolore. Il y a peut être matière à déposer plainte?
Rien comme d’habitude c’est un fond de commerce entre potes ! Ils tournent ils tournent mais ils sont toujours là !
Ce pseudo parti politique est un provocateur de trouble a l’ordre publique et républicain en permanence , immigrationniste.
Peut-être que si cela avait été des personnes de couleurs blanche qui était contrôler , ce « député » serait rester dans le restaurant.