Le collectif Némésis demande la dissolution de la Jeune Garde antifasciste
4 minutes de lecture
Reçue, samedi soir, dans l’émission de Pascal Praud L’Heure des pros, Alice Cordier, directrice du collectif Némésis – association de féministes identitaires –, a déclaré demander au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau la dissolution de la Jeune Garde, groupuscule d’extrême gauche. Selon elle, ses membres ont recours à la violence en toute impunité depuis trop longtemps. Durant l’été, en étroite collaboration avec la Cocarde étudiante, l’UNI et le Mouvement des étudiants juifs français (MEJF), elle a rédigé un rapport extrêmement détaillé, retraçant toutes les violences dont se seraient rendus coupables certains militants de la Jeune Garde antifasciste. Alice Cordier entend remettre ce dossier au ministère de l’Intérieur dans la semaine afin d’enclencher les démarches de dissolution de la Jeune Garde, dont le leader et porte-parole, Raphaël Arnault, fiché S, siège sur les bancs de l’Assemblée nationale depuis le 7 juillet. Contactée par nos soin, Mathilda, porte-parole du collectif Némésis, explique : « La Jeune Garde n'hésite pas à s'octroyer le statut de service d'ordre des diverses manifestations de gauche et à user de violences sur nos militantes, utilisant le mobilier urbain comme projectile ». Elle poursuit : « Nous demandons la dissolution de la Jeune Garde car c'est un groupuscule ultra-violent qui nuit à la sécurité publique ».
Le collectif Némésis, une victime privilégiée de Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde
Alice Cordier évoque les violences et les agressions perpétrées contre toutes les personnes identifiées comme fascistes par la Jeune Garde. Le panel de profils concernés est très large : il s’étend du militant macroniste au jeune homme de confession israélite. La présidente du collectif Némésis a elle-même été victime de menace de mort. Dans la matinale de Frontière, elle raconte : « En novembre 2021, un groupe d’hommes antifas a menacé de nous tuer. Dans le lot, il y avait Raphaël Arnault. On a ensuite été visées par des tessons de bouteille ». Le 16 octobre 2023, lors d’un hommage à Dominique Bernard à Lyon, Raphaël Arnault aurait été enregistré par Mila, jeune femme proche du collectif Némésis, cyber-hacelée, menacée de mort et de viol pour avoir critiqué l’islam. Dans cette bande audio, le porte-parole de la Jeune Garde menace : « Cette bouffonne d’Alice Cordier qui repartage les Kurdes… J’ai un conseil à lui donner : qu’elle vienne là-bas, vers les Kurdes. On va lui mettre une balle dans la tête, c’est tout ce qui va se passer ».
Outre les menaces et violences à son propre égard, Alice Cordier souhaite, par son rapport, mettre fin aux agressions de toutes sortes du groupuscule d’extrême gauche. Et la liste, même non exhaustive, est loin d'être anecdotique.
Le 3 juillet 2024, huit militants de la Jeune Garde ont été mis en examen pour violence en réunion sur un mineur de quinze ans « en raison de la race, de l’ethnie ou de la religion ». En effet, ils soupçonnaient un jeune homme d’être membre de la Ligue de défense juive et l'auraient passé à tabac. Le 3 mai 2024, des activistes de la Jeune Garde ont attaqué « la soirée des droites », à Lille, à coups de tir de mortier. Aucune des ces agressions n'a paru mériter l'attention de la Place Beauvau, qui a su avoir la main lourde sur les pendants de la Jeune Garde à l'extrême droite. Mathilda nous livre : « Lorsqu'on voit à quelle vitesse le gouvernement de Darmanin a dissous les associations et les collectifs jugés trop à droite, et qu'on compare ça au traitement de la Jeune Garde, jamais inquiétée pour ces nombreuses violences commises, on se demande s'ils ne bénéficient pas d'un excès de tolérance ». Elle poursuit : « Nous espérons vivement que monsieur Retailleau sera plus ferme avec ces groupes et sera aussi plus clairvoyant sur la violence de l'extrême gauche et le danger qu'elle représente ».
De nombreuses réclamations de dissolutions adressées au ministère de l’Intérieur
Ce n’est pas la première fois que la dissolution de cette organisation est réclamée. Julien Odoul, député RN de l’Yonne, l’avait déjà demandée en avril, puis en juillet, dans une lettre ouverte à Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur. Ce 8 octobre, au lendemain de l'anniversaire du pogrom du 7 octobre 2023, le député mariniste a renouvelé sa requête à Bruno Retailleau : « Ma question est la suivante, a-t-il lancé. Allez-vous dissoudre le groupuscule d’extrême gauche ultra-violent la Jeune Garde, accusée d’avoir agressé, en juillet dernier, un jeune homme juif de quinze ans dans le métro parisien » ?
Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier, dans un courrier daté du 9 octobre 2023, adressé à Élisabeth Borne, Premier ministre, demandait la dissolution des organisations ayant fait « l’apologie du terrorisme et du Hamas », à l'instar de la Jeune Garde.
Le 27 décembre 2023, Alice Cordier demandait déjà la dissolution de la Jeune Garde sur le plateau de CNews, dénonçant un groupuscule revendiquant des violences sur des militants du RN et de Reconquête et ayant compté dans ses rangs, selon elle, des soutiens de Boko Haram.
Gérald Darmanin a lancé une dynamique de dissolution de groupes ultra-violents, mais la Jeune Garde est toujours passée au travers des mailles du filet du ministère de l'Intérieur. L'extrême gauche bénéficierait-elle de passe-droit ? La porte-parole du collectif Némésis achève : « Il est plus que temps que ces individus soient traités avec la plus grande fermeté et cessent de commettre des violences sur tous ceux qu'ils considèrent trop à droite de l'échiquier politique, impunément ».
19 commentaires
Non non, faut pas les dissoudre. Ils ne font pas partie de l’extrême droite. On continue à nous prendre pour des nigauds!
Dire que cet odieux personnage porte une écharpe de député !