L’Australie au temps du Covid
Un ami du Vieux Continent me questionne : « Quelle est la situation Covid en Australie ? » On entend beaucoup de choses depuis les antipodes… Lorsqu’on est sur place, on ne voit pourtant qu’à travers ses petits yeux, mais un aperçu des statistiques s’impose avant tout.
D’après les autorités australiennes et l’OMS, le pays rapporte 915 décès attribuées au Covid depuis le début de l’épidémie. Moins de mille morts sur presque deux ans pour plus de 25 millions d’habitants : on peut dire que la situation n’est pas excessivement dramatique, voire plutôt anodine.
Comme ailleurs, la vaste majorité des décès a touché les plus âgés : à partir des plus de 60 ans, mais particulièrement les plus de 80 ans. En voilà, une surprise… Les personnes les plus âgées seraient les plus vulnérables et les jeunes pas du tout. À ce niveau, il est bon de noter que personne ne parle de facteurs de comorbidité…
Comment expliquer ces chiffres plutôt rassurants ?
Personne ne peut nier que la fermeture des frontières dès les premières alertes a été un facteur décisif. Oui, je sais que c’est inconcevable dans une Europe mondialiste « à mort »... Ici, nous avons vu une fermeture effective avec une décision politique sans appel mais surtout nettement plus facile à appliquer sur un continent entouré d’eau.
Aujourd’hui, en pleine saison hivernale, le pays compte un peu moins de 2.000 cas actifs sur tout le territoire pour à peine plus de 12 % vaccinés (source : Our World in Data).
La plupart des nouveaux cas nous viennent de l’étranger par les vols de rapatriement. Il reste difficile de confiner efficacement les équipages et Australiens égarés.
La majorité des cas actifs (plus de 1.500) reste limitée à l’État de Nouvelle-Galles-du-Sud sur la capitale Sydney. Les autorités ont fermé les frontières de l’État afin de limiter la propagation. Le confinement à domicile est de mise à Sydney, en attendant des jours meilleurs. D’autres États rivalisent d’audace et choisissent de s’isoler eux-mêmes en fermant complètement leurs propres frontières afin de protéger leurs « petits » : c’est le cas de la Tasmanie et de l’Australie de l’Ouest. Dans le Queensland, certaines zones « orange » imposent le port du masque dehors.
Partout, on demande de s’enregistrer avant d’entrer dans tous les lieux publics. Il faut scanner le code-barres sur son téléphone et s’enregistrer sur l’application fournie par l’autorité sanitaire.
Pour le masque, de mauvais esprits ont comparé la mesure aux filets anti-requins alignés au large sur 200 mètres devant certaines plages : « Ils ne servent pas à grand-chose mais rassurent la population, les autorités auront fait de leur mieux pour nous protéger… »
Alors oui, nous sommes bloqués dans le pays avec interdiction de voyager à l’étranger, sauf motif exceptionnel, à la discrétion des autorités, et il existe une bulle fragile qui vient de se refermer... Le pays ne s’en porte pas beaucoup plus mal : les consommateurs achètent australien, relançant l’économie locale. Les commandes de caravanes, voitures, bateaux sont pleines avec une longue liste d’attente. L’immobilier est reparti à la hausse. Le pays est endetté, certes, mais pas malheureux. Les Australiens ne partent plus à l’étranger en vacances et dépensent leurs économies sur place.
Pour combien de temps ? Dieu seul le sait. Me risquerais-je à poser la question : et si on apprenait à vivre avec les risques de maladie comme la grippe (qui aurait disparu au profit du Covid…) ? On vit bien avec les risques d’accidents de la route. Serions-nous devenus mortels, tout à coup ?
L’idée du vaccin obligatoire avait été lancée par le Premier ministre Scott Morrison dans un entretien, l’an passé, avant de le remettre illico presto dans sa besace devant le tollé provoqué par son annonce impromptue. Sera-t-il encouragé par les mesures de « dictature sanitaire » annoncées par Macron ? C’est possible. Jusqu’à présent, « Scomo » a su faire preuve d’un pragmatisme prudent.
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