La réforme des retraites… à COR perdu !

retraites

Le gouvernement a décidé de régler ses comptes avec Pierre-Louis Bras, qui préside depuis janvier 2015 le Conseil d’orientation des retraites (COR). Ce haut fonctionnaire, ancien directeur de la Sécurité sociale et inspecteur général des affaires sociales, est accusé d’avoir nui à la communication gouvernementale en faveur de la réforme des retraites en déclarant, devant les commissions des finances et des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le 19 janvier dernier, puis devant les sénateurs, le 14 février, que les dépenses de retraites ne « dérapent » pas mais sont « relativement » maîtrisées et, dans la plupart des hypothèses, diminuent à terme. Ces déclarations ont été utilisées contre le gouvernement par les adversaires du projet de réforme.

Le pouvoir lui en fait grief, mais n’épargne pas non plus le COR lui-même, auquel Élisabeth Borne reproche d’avoir présenté plusieurs hypothèses concernant l’avenir du système de retraite, dans son dernier rapport : « Chacun obtient le scénario qu’il souhaite, ça a brouillé les pistes », a-t-elle regretté sur France Info. Le gouvernement est toutefois mal placé pour s’irriter d’un procédé qui caractérise les travaux du COR depuis sa création, voilà vingt-trois ans.

Cet organisme est notamment chargé de « décrire les évolutions et les perspectives à moyen et long terme des régimes de retraite obligatoires au regard des évolutions économiques, sociales et démographiques » et d'« apprécier les conditions requises pour assurer [leur] viabilité financière à terme ». Prétendument indépendant, c’est en réalité un service du Premier ministre, dont les interventions et les rapports semblaient jusqu’à présent plus dictés par le souci de répondre aux desiderata du gouvernement que par une analyse objective de la situation des retraites en France. Les gouvernements successifs ont largement profité des méthodes que semble découvrir aujourd’hui Élisabeth Borne, y compris sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Des projections très optimistes…

Les hypothèses de travail sur lesquelles les actuaires du COR élaborent leurs projections sont sujettes à caution, à tel point qu’en novembre 2021, l’organisme a organisé un colloque où il posait lui-même la question de savoir s’il était « trop optimiste ? » Réponse d’Éric Dubois, rapporteur général du Haut Conseil des finances publiques et animateur des débats de la première table ronde : « Oui ! », en raison des scénarios exagérément optimistes (en termes de croissance, taux de chômage et productivité du travail) que le COR retient pour élaborer ses projections.

Celles-ci s’étendent, en outre, jusqu’à l’horizon 2070. Or, sans même parler de l’avenir, les analyses du COR concernant l’état du système de retraite varient trop d’une année à l’autre, voire d’un semestre à l’autre, pour être crédibles. Ainsi faisait-il état d’un déficit du système de retraite de 2,9 milliards d’euros en juin 2019, dans son rapport annuel, mais en juin 2020, une note d’étape mentionnait un déficit de 29,4 milliards d’euros, réduit à 25,4 milliards dans une autre note publiée en octobre. Puis à 23,5 milliards en novembre, soit un « gain » de six milliards en cinq mois : qui dit mieux ? Le COR, encore ! En juin 2021, le trou est ramené à 18 milliards, voire 13 en tenant compte d’un transfert exceptionnel de 5 milliards du Fonds de réserve des retraites vers le régime général. Mais foin du déficit : en 2022, l’organisme annonce que le solde du système de retraite a été excédentaire de 900 millions d’euros en 2021 et prévoit que l’excédent sera même de 3,2 milliards en 2022. En 2019, ses actuaires prévoyaient pourtant que le système de retraite resterait déficitaire jusqu’au début des années 2040…

En outre, le COR considère que les régimes de retraite du secteur public sont à l’équilibre, grâce notamment aux subventions de l’État. Pourtant, au printemps 2022, dans la revue Commentaires, un collectif de hauts fonctionnaires évaluait le déficit des seuls régimes de la fonction publique (sans parler des régimes spéciaux des entreprises publiques) à quelque 30 milliards d’euros… « Oubliés » dans le déficit !

Ce que le gouvernement feint aujourd’hui de découvrir était donc parfaitement connu. Tout allait bien tant que la désinformation lui profitait. Rien ne va plus, parce que le COR, cette fois, n’a pas respecté la règle du jeu en diffusant des éléments propres à faire douter de l’urgence d’une réforme. Élisabeth Borne envisage donc aujourd’hui de le réformer de fond en comble. Mais la solution la plus simple ne consisterait-elle pas à le supprimer et à confier la supervision des retraites à la Cour des comptes ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 16/04/2023 à 17:26.
Éric Letty
Éric Letty
Journaliste

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Le président Pierre-Louis Bras a très bien géré le Conseil d’orientation des retraites (COR). J’ai toujours lu ses rapports.
    Seulement Macron est tombé sur un homme honnête qui n’a pas voulu accepté la corruption de Macron.
    Un président qui a dépensé + de 1 milliards de la dette Public veut récupérer le maximum de fric dans les caisses de retraites pour le donner à l’immigration. Il veut démolir les retraités et petit peuple. Il envisage avant 2022 le grand remplacement avec le soutien de la commission Européenne.
    C’est un dangereux président par rapport à Maine du RN.
    Il va tout faire avec le président et ami de la cour des comptes. Comme il a fait avec le conseil constitutionnel.
    Le copinage fait le malheur de la France.

  2. Une réforme simple et juste aurait mis les Français d’accord ! Mais peut-être trop compliquée à envisager par des cerveaux dérangés ?
    En effet, pourquoi ne pas avoir retenu la durée de cotisation comme base ?
    Bien sûr, durée de cotisation en tenant compte de la pénibilité de chaque profession et en supprimant tous les régimes spéciaux privilégiés. En effet,
    – pourquoi un gars bossant dans un bureau à la SNCF ou au Sénat n’auraient-ils pas droit à la retraite dans les mêmes conditions ?
    – Pourquoi un jardinier du privé et un jardinier du Sénat n’auraient-ils pas droit à partir à la retraite dans les mêmes conditions ?
    – pourquoi un cadre supérieur, un chef d’entreprise ou le président de la république n’auraient-ils pas le droit de partir à la retraite dans les mêmes conditions ? Dans ce cas, peut-être parce que le régime de « retraite » du président n’en n’est pas un puisque les conditions de départ de ces gens-là n’a jamais été voté clairement ? Et pourtant, l’entretien à vie de ces personnages, qui n’apportent plus rien au pays, nous coûte un pognon de dingue …. Alors, chut, on n’en parle pas …. Même le Con-seil constitutionnel ne semble pas s’en préoccuper et pourtant, ne sommes nous pas au pays de la Révolution ? Révolution qui a servi à quoi à part faire des milliers de victimes, et non pas à imposer l’égalité comme ses admirateurs veulent nous le faire croire ?

    • D’accord avec vous , il fallait déterminer une durée de cotisation , 43 ans , quelqu’un qui commence à travailler à 15 ans , a une retraite à taux plein à 58 ans .
      Avantage indirect , cela incite les jeunes à travailler le plus tôt possible , au lieu de passer un bac automatique , et ensuite de squatter les facultés , dans le but de travailler le plus tard possible.
      Et , en même temps , réduire le nombre des régimes spéciaux.
      Des travailleurs qui peuvent justifier d’un départ plus tôt , mais ils sont dans une entreprise qui a aussi des administratifs qui parviennent à avoir les mêmes conditions , c’est connu.

  3. Avant de toucher la retraite il faut d’abord se confronter à ce monstre CNAV, monstre de lenteur !
    Un conseil : mettez beaucoup d’argent de côté avant de lui envoyer votre dossier

  4. Dans un pays où seul le chef de l’etat décide seul, à quoi bon entretenir tous ces organismes qui du COR au conseil d’état au conseil constitutionnel etc, etc montrent tous les jours de leur inefficacité. Mais, on le voit, le mensonge a ses limites et il est à espérer que la vérité sur tous les sujets va enfin éclater.

  5. « la solution la plus simple ne consisterait-elle pas à le supprimer et à confier la supervision des retraites à la Cour des comptes ? »
    Je n’ai absolument pas confiance en cet organisme étatique macroniste.

  6. Ce que l’on retiendra de cette réforme, plus que le fond, c’est la forme. Dans ce pays, on est incapable de se concerter, de négocier entre gens responsables. Le gouvernement magouille dans son coin et impose une réforme mal expliquée, mal ficelée sans concertation avec ceux qui sont censés représenter le monde du travail. C’est toujours ainsi que ça se passe et après les comptes se règlent dans la rue, à grand renfort de casse. C’est le système à la française…dont ce pays est incapable de sortir.

    • Allo? Où étaient les syndicats ? D’accord pour les manifs de rue mais il fallait imposer, au préalable, d’être à la table des négociations. Hors les syndicats se sont fait expulser petit à petit de la gestion de la sécurité sociale et de sa branche retraite dont ils avaient la charge paritairement avec les patron depuis la création de ce système en 1945 . Est ce depuis que les syndicats sont affiliés aux syndicats européens ? Il faut que les syndicats se réforment en profondeur parce que depuis cela, les travailleurs perdent tous leur droits, en plus d’être conccurencés par des travailleurs migrants à bas coûts ! Le fait de ne plus participer directement à la gestion des caisses est bien commode pour les syndicats , ils se réservent le bon rôle de ceux qui contestent mais par contre cela les condamnent à l’impuissance . Il leur reste les subventions de l’état qui leur permettent d’exister en syndicats…. fantoches ! Les couches intermédiaires que sont les syndicats et les associations ne sont plus que des fonctionnaires des gouvernements par leur dépendance au financement public; D’ailleurs ils ont appelé implicitement à voter pour le Macron de la réforme des retraites qui leur assuraient par contre la continuité de leur subventionnement , ce qui serait peut être moins sûr, surtout dans les mêmes proportions, avec une Marine Lepen !

  7. J’aurais préféré que Macron ne réussisse pas à faire passer cette réforme pour lui infliger un camouflet mais sur le fond, nous savons tous que le France est le pays où on travaille le moins, qu’il s’agisse du nombre d’heures hebdomadaire, du nombre de jours de congé et fériés et enfin, même avec la retraite à 64 ans, nous sommes en queue de peloton.
    Tous les pays doivent nous prendre pour des glandeurs

  8. La retraite par accumulation de points, solution proposée par l’un des syndicats, était la seule à responsabiliser les actifs . Prendre sa retraire à l’âge souhaité , avec la pension souhaitée. Qui plus est, elle permettait de mettre tout le monde d’accord en tenant compte de la pénibilité par le nombre de points accordés en fonction du poste ou de la fonction occupé . Mais solution trop simple dans une France où toute démarche administrative doit être alambiquée.

  9. Réforme des retraites, une mesure géniale sortie des grands cerveaux qui dirigent notre pays : faire travailler les vieux pour faire avancer la France !
    En voilà une idée qu’E. Macron, le plus illustre d’entre eux ne pouvait ignorer!
    Pendant ce temps, et pour mieux avancer, combien de jeunes en recherche d’un sens à leur vie et qui s’ennuient à la Fac, pour détruire et brûler le pays, manipulés par des syndicats corrompus ?
    Il suffirait peut être d’en mettre quelques uns au boulot pour régler le problème des retraites, non?

    • Tout à fait ! mais quels boulots résiduels en France désindustrialisée où l’agriculture a été saccagée ? Boulots de serveurs ou de gentils animateurs ? Ramassage des détritus des autres ( des assistés), en ville, en forêts, sur les plages ? Quand on voit que les vieux sont abandonnés en EPAHD en manques de personnels, ou que les tout-petits sont maltraités en crèches par des exotiques importées : où donc s’envole le pognon des gentils investisseurs censés suppléer aux déficiences de l’Etat – foutoir ?

      • Merci pour votre réponse.
        Oui, les vieux sont bel et bien abandonnés en EHPAD, mais pire encore, ils y sont aussi dépouillés de leurs biens par les tarifs pratiqués, mais aussi de leur dignité, réduits qu’ils sont à être traités comme des enfants à qui on se contente de changer la couche!
        Et tout cela dans l’indifférence générale !
        Absolument écoeurant… comme tout le reste!

    • Comme beaucoup, vous dites que c’est la faute aux autres (ceux qui ne travaillent pas). En France avec les 35 heures, un départ à 62 ans parmi les plus faibles du monde, un déficit abyssal, des quoi qu’il en coûte pour calmer le peuple ou pour faire la « guerre » à une grippe ; une industrie descendue à 9% du PIB… Chacun se ment à lui-même et culpabilise les autres. La vérité est que nous vivons au dessus de nos moyens et que la France a perdu toute souveraineté du fait de son endettement, mais personne ne veut l’admettre car les français votent pour celui qui promet de vivre encore plus au dessus de ses moyens.

      • Non ,mais elle a raison Nicole , le principe même d’une caisse de solidarité c’est qu’elle soit solidaire , c’est à dire permettre à ceux qui ne peuvent plus travailler de profiter un peu de la vie avant la fin . Donc , il faut des gens qui travaillent pour aider solidairement les plus âgés à terminer leur vie dignement. C’est le B.A BA ! C’est incroyable comment al propagande se propage facilement dans les cerveaux d’une majortié qui finit par ne plus raisonner logiquement . Aujourd’hui certains contestent ce auquel nous avons tous été soumis pendant toute notre vie active , pour ma part 40 ans , sans chômage , à travailler pour une bonne partie la nuit et souvent le week end et financer la retraite d’un plus âgé que moi ; la solidarité intergénérationnelle qui était une bien belle chose ! Rien à voir avec l’assistanat social financé par les taxes CSG ou CRDS et qui contribue à l’inverse à instaurer l’inactivité perpetuelle permettant de favoriser le travail au noir et pour certains de s’adonner à divers trafics qui ne cotisent pas dans les caisses bien entendu mais au contraire coûtent à la société! et on s’étonne dans ces conditions que nous nous tiers mondisions et entrons dans une période de décadence totale !

      • Les travailleurs français sont ils vraiment responsables de la dette abyssale de notre pays ?
        L’argent public dépensé inutilement à tort et à travers par l’exécutif ( « quoi qu’il en coûte », guerre en Ukraine, immigration et prestation sociales pour des non-cotisants étrangers voire ennemis etc…doit il vraiment être remboursé par le peuple français ?

  10. Vous les entendez depuis samedi matin, tous les députés de la majorité répéter à l’envie les éléments de langage sur la nécessité d’une partie de retraite par « capitalisation » ? Revoilà Mac Kinsey !
    Les partisans de la retraite par capitalisation sont une autre partie de l’armée de l’ombre chargée de détruire la France. Qui dit « capitalisation » veut dire augmentation des salires pour financer la retraite, donc augmentation du cout des produits, perte de compétitivité commerciale, baisse de l’activité, augmentation du chomage, déclassement du pays !
    Il faut combattre cette armée de l’ombre et les ennemis intérieurs de la France aux ordres d’une puissance étrangére et de ses complices en particulier l’UE

    • Perso, j’aurais préféré  » capitaliser » tout le pognon que le fisc (agglomérat de têtards à lunettes inconscient, paumés et serviles, le nez sur leur bouquin de Droit) m’a dérobé durant 41 années et + pour le dilapider en gabegies et saccages : j’aurais pû au moins construire in fine quelque chose, ne serait-ce qu’une chapelle avec mon épitaphe et celle de mes ancêtres ancrée dans ma terre séculaire…

      • (Ne confondons pas le fisc et l’URSSAF.) Mais il est un fait que les fonctionnaires californiens retraités vivent très bien grâce à leur fonds de pension Calpers. Les nôtres adhèrent à la CGT. Question de culture…

  11. Ces nouveaux organismes officiels travaillent dans le flou à tranquilliser les décideurs gouvernementaux , comme Météo la veille des vacances. La vérité est que les pensions ne pourront être versées que si la Caisse est approvisionnée par le versement des cotisations des actifs .Comme la natalité est en chute libre ces pensions seront ou diminuées ou bien leur application retardée : c’est la conséquence directe et inéluctable de l’égoïsme des Français en âge de se reproduire . C’est la première fois en 6 ans de règne que Macron s’attelle à une tâche utile mais qui paiera sa retraite à lui ?

  12. Ils ont tout prévu… retraite obligatoire à 64 ans ( pour le moment; l’idéal serait 70 ans ) et euthanasie obligatoire à 80 ans pour faire des économies !!! La retraite avant 64 ans: ça coûte cher ! La vie après 80 ans aussi … pensons à notre jeunesse !!! Seuls les politiques du politiquement correct et leurs familles auront droit à des dérogations R.E ( Retraite, Euthanasie )

  13. Jamais ils ne réforment leurs retraites ni celles des nantis : fonctionnaires , ex élus , chasse à la fraude , avantages qu’ils s’octroient ….A vomir .

  14. Qui croire? Aujourd’hui en France les élites mentent au peuple et le peuple se ment à lui-même. En France avec les 35 heures, un départ à 62 ans parmi les plus faibles du monde, un déficit abyssal, des quoi qu’il en coûte pour calmer le peuple ou pour faire la « guerre » à une grippe ; une industrie descendue à 9% du PIB…certains nous racontent qu’on pourrait remettre la retraite à 60 ans… On s’en tire bien avec la réforme actuelle et un départ à 64 ans. Mieux que la réforme à point initialement prévue qui aurait fait plonger le montant des pensions. Cette réforme des retraite est la seule chose saine qu’a fait Macron (or le masse s’y oppose) ; pour le reste ils continue de déconstruire la nation française (or la masse ne réagit pas. Elle y est donc favorable).

    • Tout à fait d’accord ; une grande de partie de l’opinion sombre dans le panurgisme suscité par la gauche, opinion inconsciente des réalités économiques, démographiques et du contexte de concurrence internationale.

    • Il est vrai qu’en Dordogne soit on est de gauche soit on cire les pompes de Macron !! Vos raisonnements sont tels que l’on se demande si vous n’avez pas fait partie du COR ?
      Le passage de 39 à 35h a entrainé automatiquement le passage aux 64 ans !! le temps non travaillé est rajouté en bout de chaine tout simplement !!
      Comme le dit une célèbre humoriste : « On ne nous dit pas tout » la manipulation complète de 30% de gugus , malléables à souhait !!!

      • Parce que vous n’êtes pas d’accord avec moi vous méprisez les gens de Dordogne (dont je ne suis pas). En plus vous confirmez mes dires en reconnaissant que le passage à 35h a entrainé la retraite à 64 ans. Effectivement les 35 heures étaient une c.. Vous faites partie des « gugus » bien vaccinés et approuvant le pass? Vous êtes de ses rebelles bien conformes qui s’aplatissent si on les menace de les priver de restau.

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