Insécurité et insalubrité : la mairie de Marseille a trouvé le coupable…

Goeland

Le goéland leucophée, gabian en provençal, est une espèce protégée. À Marseille, elle commence à devenir encombrante. Dans les rues de la cité phocéenne, quelle que soit l’heure, il est possible de se retrouver nez à bec avec l’un de ces oiseaux marins. Une rencontre qui n’a rien de réjouissant. Elle ne fleure ni les embruns ni le goémon et ne ressemble en aucun cas à une scène de vacances bretonnes. En règle générale, l’oiseau est perché sur un conteneur, déchiquète des sacs-poubelle pour en dévorer le contenu et regarde d’un mauvais œil passants et rats qui pourraient avoir l’idée de le chasser ou de lui dérober quelques mets. Lorsqu’il est sur son garde-manger à roulette, ce palmipède n’a rien de sympathique.

Les goélands stigmatisés

Ce n’est cependant pas à cause de ses difficultés à sociabiliser avec les autres espèces de la ville que sa présence dérange. Dans une interview accordée au Figaro, Christine Juste, adjointe (EELV) en charge de l’environnement, pointe du doigt des problèmes de sécurité, de salubrité et des nuisances sonores. Problèmes qui augmentent en même temps que le nombre de goélands sur le littoral marseillais. Bien nourris et sans prédateur, ces oiseaux marins arrivés dans les années 1980 sont aujourd’hui plus de 24.000.

Avant d’être totalement débordée, la mairie devait agir. L’élue explique : « Les gabians sont une espèce protégée. Mais à Marseille, nous sommes face non pas à une surpopulation mais à une surfréquentation. Et donc, nous devons demander au préfet une dérogation pour réguler cette espèce. » Autorisation accordée. Durant les deux années à venir, les œufs pourront être stérilisés et certains oiseaux euthanasiés.

La mairie prend la question des goélands très au sérieux. Pourtant, ce problème est loin d’être la plus grande préoccupation des locaux. Certes, les gabians ne sont pas des voisins très discrets et très agréables, mais ils sont toujours plus appréciables et appréciés que les narcotrafiquants, les vendeurs à la sauvette, la racaille et autres contrevenants faisant régner un climat de terreur sur la ville. Jusqu’à preuve du contraire, ils ne règlent les comptes que des pigeons et des rats, n’ont jamais fait de victimes collatérales, n’arrachent pas les colliers des personnes vulnérables et ne sont armés ni de couteau ni de kalachnikov. Au coin d’une rue, ils provoquent parfois des sursauts, mais c’est à peu près tout.

Une mairie déconnectée

D’ailleurs, lorsque l’on dit insécurité, insalubrité et nuisance sonore, les Marseillais ne pensent pas immédiatement aux gabians. BV a fait le test. Voici quelques-unes des réponses récoltées aux abords de la place Castellane, dans le VIe arrondissement : « quartiers nord », « dealers », « crise du logement », « les Baumettes », « trafic », « pauvreté »… Les rats ont également été mentionnés, mais jamais le volatile cible de Christine Juste n’a été cité.

Des réponses qui montrent une nouvelle fois que les élus marseillais sont plus que jamais à l’écoute de leurs administrés et qu’ils ont le sens des priorités. Dans une ville gangrenée par le trafic de stupéfiants, il n’y avait évidemment rien de plus urgent que la régulation de la reproduction du palmipède argenté. Les gabians ne pleureront plus dans la cité phocéenne ; impossible d’en dire autant des locaux.

Vos commentaires

11 commentaires

  1. Honnêtement, le goéland que je vois la tête fourrée dans un sac McDo, lors d’une de mes balades au parc Borély, me fait plutôt rire et ne me dérange pas. Une ou deux fois, j’ai sursauté lorsqu’un de ces palmipèdes s’est envolé en me rasant la tête, mais rien de bien méchant. En revanche « les oiseaux » qui mettent leur rap à fond dans notre métro marseillais, flanquent leurs chaussures sur les sièges ou interpellent mes filles m’insupportent bien plus !! Vous l’aurez compris, ce ne sont ni des Kevin, ni des Matteo. Encore moins des Charles-André ou des Louis-Hubert.

  2. Si le goëland n’était pas une espèce protégée, la peste serait revenue à maintes reprises anéantir les peuples depuis longtemps car cet oiseau bien que bruyant, est indispensable pour résoudre l’insalubrité puisqu’il bouffe tout, même ce qui est mort ou pourri……. Quant à l’INSECURITE causée par une tout autre espèce protégée, exotique, sauvage et mortifère qui prolifère à vive allure, les goëlands ne peuvent interférer, c’est au Gouvernement de résoudre ce fléau.

  3. Rôti, quel goût çà a ? Le gabian, les Restos du coeur devraient s’en servir, celà aurait l’avantage à la fois d’éliminer un prédateur, mais aussi de nourrir une partie de la population.

  4. Quand on parle des goélands, on ne parle pas d’insécurité. Ceci dit, ils sont de plus en plus nombreux, extrêmement bruyants quand ils s’y mettent, et mieux vaut avoir des poubelles bien fermées à 500 mètres à la ronde, sinon réveil assuré à 5 heures du matin sans espoir de se rendormir.

  5. Surpopulation, nuisances, impossibilité de trouver un abris pour tous ces nouveaux venus ? Il y a bien une association qui va trouver une idée.

  6. A Menton, du fait que de plus en plus de poubelles sont dans des silos enterrés la population des goélands est moins visible, il me semble qu’ils retournent en mer pour chercher leur pitance ce qui est dans leur nature d’origine.

  7. Nous voyons là la ligne directrice des écolos: braquer les projecteurs sur des faits insignifiants afin de mieux cacher son incompétence.

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