Heureux comme un agresseur en France…

Julie Berthollet

Avez-vous vu le film The Boondock Saints (1999) ? Vous devriez. C'est l'histoire de deux frères d'origine irlandaise, habitant à Boston, catholiques comme il se doit. Ils travaillent dans une pêcherie et habitent dans un appartement miteux. Un jour, à la messe, le curé fait un sermon qui les marque : « Nous devons tous craindre les méchants. Mais il y a quelque chose de pire, que nous devons craindre plus encore : c'est l'indifférence des bons. » À partir de cette illumination, les deux frangins décident de débarrasser la ville de ses plus sordides criminels, avec beaucoup de bonne volonté, un chapelet autour du cou et en récitant des prières.

Je n'incite personne à la violence, et il est impossible de se faire justice sous nos latitudes. Toutefois, oui, le curé des Boondock Saints a raison : pire que la mauvaiseté des méchants, il y a l'indifférence des bons. La violoniste suisse Julie Berthollet, qui joua naguère au profit des migrants, a été victime, cette semaine, d'une agression sauvage dans le métro. Personne n'a bougé. Personne n'a levé la tête. Soudainement passionnés par le sudoku de 20 Minutes, les ectoplasmes de la république individualiste se sont laissés couler dans la lâcheté bienheureuse. « Il avait un couteau », indiquera sobrement, sans un mot d'excuse, l'un des témoins de la scène. Depuis, la violoniste qui aimait tant la France pense se réinstaller dans le canton de Vaud, en Suisse. Elle se dit « pas de taille » à affronter l'agressivité et la violence de Paris. On la comprend.

Ce jeudi 30 juin, c'était l'heure du verdict pour Bamdad Amin, jugé à Évry pour deux viols et une agression sexuelle. La cour l'a reconnu coupable de tous les chefs d'accusation et condamné à six ans de prison, dont deux ferme, avec aménagement de peine. En d'autres termes, Bamdad Amin ne mettra pas un pied en prison. L'une de ses victimes a témoigné à la sortie du tribunal, encore sous le choc. Le motif d'une telle clémence ? Le coupable est père d'une petite fille et la cour ne souhaite pas briser la vie d'un enfant. Qu'un prédateur brise la vie de trois jeunes femmes, va, mais qu'on le sépare de sa fille, ce serait monstrueux... Comprenne qui pourra. Quand ce brave homme reviendra devant la Justice - parce qu'il y reviendra -, il sera trop tard pour pavoiser. Il aura détruit plusieurs autres corps et plusieurs autres vies. C'est comme ça.

Les Juifs d'Europe centrale, à l'époque où ils ne se faisaient pas frapper ou insulter dans les rues de la banlieue parisienne où ils passaient profiter des joies de la Ville Lumière, avaient un proverbe : « Heureux comme Dieu en France. » Dieu est-il toujours heureux en France ? La France est-elle toujours, objectivement, belle aux yeux de Dieu ? Telle n'est pas la question de cet article. Ce proverbe devrait en tout cas être légèrement amendé : ce sont les agresseurs qui sont heureux en France, et les victimes qui prennent en pleine figure leur impunité totale, comme un crachat supplémentaire après ce qu'elles ont vécu. Pas étonnant qu'on glorifie les victimes dans un monde qui ne châtie pas les coupables et ne récompense pas les héros. Il faudra nous interroger collectivement, un jour, sur l'ambivalente figure du migrant isolé, véritable pharmakon des temps modernes, à la fois mal pour le peuple et remède pour les bobos, victime selon les médias mais bourreau dans l'ordre des faits.

En attendant, toute notre sympathie à ces personnes que le système ne protège plus, ne protégera jamais plus. Elles sont sorties du champ de vision de la « Justice » et de la morale commune. Tant pis pour l'idée que nous nous faisons de notre pays.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Voilà exactement pourquoi l’Institut pour la Justice existe. Pour redonner de la voix et de l’écoute aux victimes. Une réforme profonde de la Justice est nécessaire, qui aura le courage de s’y atteler?

  2. Comment blâmer la lâcheté de ces voyageurs restés sans rien faire?
    Aujourd’hui, s’interposer c’est se mettre en réel danger voire risquer sa vie.
    La racaille craignant encore moins la justice que la police, qui dit, qu’une semaine après avoir été appréhendés (dans le meilleur des cas) la crapule ne va pas se retrouver face à vous et au même endroit? L’héroïsme de ce genre vous attire plus de problèmes que d’honneurs, même posthumes.

    • « Aujourd’hui, s’interposer c’est se mettre en réel danger voire risquer sa vie. » Et en plus sa liberté, le risque de garde à vue étant loin d’être négligeable si vous touchez un cheveu de l’agresseur-protégé.

  3. Normal . Elle a été agressée par ceux-là même qu’elle soutient et veut voir entrer en nombre dans notre pays … Peut-être va-t-elle réfléchir , dans sa »retraite helvétique ~ à sa « bisounoursité » … Si ça peut lui servir de leçon … Si elle avait BV , elle aurait su la dangerosité de certains migrants …

  4. « Dieu est-il toujours heureux en France ? »
    La question ne se pose plus. Dieu a fait ses valises depuis longtemps. Allah a pris la succession et son affaire semble en plein développement.

  5. Je crois à l’effet boomerang , ceux qui ont contribué à transformer la France reçoivent aujourd’hui les « effets dont ils ont tant chéri les causes «  . Quand aux spectateurs qui n’ont pas bougé, ils sont sans doute de la même ethnie que l’agresseur ou bien des gens lucides qui ont compris que c’est sur eux que «  le bras de la justice «  s’abattra de toutes façons .

  6. Pas d’amalgame, certes oui mais les « chances pour la France » ne raisonnent pas comme notre logique humanitaire que nous pratiquons. Avoir choisi la France pour y vivre hors de tout travail, c’est tout sauf s’y intégrer mais pour une désintégration de ce pays.

  7. Notre monde a changé, tous les jours nous vivons ces agressions, ces vols, ces viols. L’individu est devenu roi, la morale n’est plus enseignée à l’école et la lâcheté est reine.

  8. Trump a raison. Si le port d’armes était autorisé, il y aurait eu moins de morts au Bataclan. La meilleure défense est l’auto-défense (défense bien ordonnée commence par soi-même). Arrêtons d’attendre de l’Etat ou des autres une quelconque protection. Les moutons n’ont d’autre choix que de se faire bouffer (sans pouvoir se défendre)

  9. Tout ce qui peut détruire la Nation et le peuple français est mis en oeuvre avec beaucoup de constance. Ce n’est pas de la tolérence, mais l’application d’une volonté délibérée de détruire notre civilisation.

  10. Encore un jugement digne de ce pays devenu tiers-mondiste et qu »on ne nomme plus France mais Absurdistan e, attendant de l’appeler Abrutistan

  11. Elle joua naguère au profit des migrants , voilà le remerciement !
    Bernard Tapie qui soutenait et défendait les migrants avait aussi été agressé et ses agresseurs lui avaient rétorqué que ce temps était terminé !
    De plus, lamentable, déplorable l’attitude des témoins qui auraient pu venir en aide à la victime,
    Ne dit-on que l’union fait la force ? Cette union aurait permis de l’appréhender, de le remettre à la police ou de le faire fuir !

  12. Ce sont ses petits protégés qui l’ont agressée. Cela lui permettra, peut-être d’ouvrir les yeux ? elle va sortir de son pays des bisounours !

    • Elle retourne chez elle, jouer pour soutenir les émigrés de son pays. On sait bien que la Suisse a sa porte grande ouverte à ces derniers, même clandestins…Ben voyons!!!

  13. La lâcheté est collective certes, mais médias et politiques sont grandement responsables de ce fait qui a commencé avec le célèbre slogan gauchiste « touche pas à mon pote ! » et de fil en aiguille ils ont culpabilisés les français de souche en les accusant de racisme, …
    La détresse de cette jeune française fait mal au cœur, elle subit la double peine, …
    Merci Boulevard Voltaire d’avoir relayé cette information.

  14. Que dire ?
    Rien.
    Parce qu’il y aurait trop à redire, notamment sur la lâcheté des « spectateurs » de ces violences.

    • On parle de ce « fait divers » parce qu’il concerne quelqu’un de connu, mais tous les jours ces agressions ont lieu dans la plus grande indifférence de tous. Que dire? L’impuissance de la police devant la racaille est affligeante! La peur de recevoir un coup de couteau est évidente.

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