Giorgia Meloni au seuil du pouvoir : « Nous avons brisé tous les schémas »
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Jeudi prochain, les nouveau députés et sénateurs italiens pourront élire les présidents de chambre : commenceront alors les négociations pour la formation du gouvernement entre la future présidente du Conseil in pectore, le président de la République Sergio Mattarella et les différents membres de la coalition. Depuis sa victoire éclatante du 25 septembre dernier, Giorgia Meloni, consciente d’hériter d’une situation économique, financière et sociale catastrophique, a multiplié les consultations.
Depuis quinze jours, rumeurs et démentis vont bon train, à tel point que Giorgia Meloni, qui désirait pendant cette période s’astreindre au silence, a dû sortir de sa réserve et opposer de fermes démentis. Le journalisme politique et parlementaire vit de folles journées, à l’affût des moindres déclarations, petites phrases, tensions (fantasmées ?) et frustrations de la part des alliés de la majorité de centre droit. La presse de gauche ayant échoué à influer réellement sur le cours des élections, il y a depuis quinze jours de multiples tentatives de déstabilisation de l’alliance des droites, sur un gouvernement… qui n’est pas encore né et dont la prestation de serment aura lieu, au mieux, dans la dernière semaine d’octobre.
On notera, toutefois, deux prises de parole notables de la présidente de Fratelli d’Italia : son discours enregistré et diffusé lors d’un rassemblement de Vox à Madrid et sa réponse, claire et sèche, aux propos tenus à l’encontre de l’Italie par Laurence Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe.
À Madrid, Giorgia Meloni est intervenue à distance, en espagnol, pendant une dizaine de minutes. Évoquant la réponse européenne à apporter à la crise énergétique, elle affirme « continuer à espérer une solution commune et durable, comme par exemple l’introduction d’un prix plafond pour le gaz pour stopper la spéculation qui se fait sur la peau des citoyens », déplorant, de façon à peine voilée, la décision de l’Allemagne, à la barbe de la « solidarité européenne », de provisionner 200 milliards pour les entreprises et les ménages, ce qui aura un impact direct, en termes de concurrence, avec les industries et entreprises italiennes. Et fustigeant l’attitude de l’Union européenne, dénoncée par les conservateurs européens, de s’occuper de questions secondaires et non de problèmes stratégiques et de première importance : « Nous ne le faisions pas parce que nous sommes populistes ou ennemis de l’Europe, nous le faisions parce que nous étions lucides, et l’Histoire nous a donné raison […] En Espagne, en Italie et probablement dans toute l'Europe, une majorité de citoyens ne se reconnaissent plus dans les utopies et l'idéologie de gauche et nous demandent d'assumer la responsabilité de gouverner. » « Vive l’Italie, vive l’Espagne et vive l’Europe des patriotes », a-t-elle conclu. Rappelant ainsi, telle la mouche du coche de l’Union européenne, que la révolution conservatrice à laquelle elle entend donner une impulsion décisive est loin d’être terminée.
En France, la Macronie ne sait visiblement pas encore comment affronter la dynamite Meloni. Les grilles de lecture idéologiques rigides ne sont pas idoines pour aider les ministres à s’adapter… Laurence Boone a cru subtil de ratiociner, à la suite d’Élisabeth Borne et d'Ursula von der Leyen, sur le même ton condescendant : « Nous serons très vigilants sur le respect des valeurs et des règles de l'État de droit. »
Voglio sperare che la stampa di sinistra abbia travisato le reali dichiarazioni fatte da esponenti di governo stranieri e confido che il Governo francese smentisca queste parole, che somigliano a una inaccettabile minaccia di ingerenza contro uno Stato sovrano, membro dell'UE. pic.twitter.com/uWtdNAY68J
— Giorgia Meloni ن (@GiorgiaMeloni) October 7, 2022
La réponse ne s’est pas faite attendre : « Je veux espérer que, comme c’est souvent le cas, la presse de gauche a déformé les véritables déclarations faites par des représentants de gouvernements étrangers, et je suis certaine que le gouvernement français démentira immédiatement ces paroles, Elles ressemblent trop à une menace inacceptable d’ingérence contre un État souverain, membre de l’Union européenne. L’ère des gouvernements dirigés par PD [parti de gauche dirigé par Enrico Letta, NDLR] qui demandent une protection à l’étranger est révolue, je crois que c’est clair pour tout le monde, en Italie et en Europe. » Fermez le ban ! On ne sait si, lors de sa visite à Rome les 23 et 24 octobre prochains Emmanuel Macron, en plus de rencontrer le président de la République Sergio Mattarella et le pape François, ira saluer la nouvelle présidente du Conseil…
Mardi, lors de la rentrée parlementaire les 186 députés de Fratelli d’Italia étaient réunis pour écouter le premier discours de leur leader. Le ton est grave, l’euphorie discrète : « Nous travaillerons pour agir rapidement face aux urgences de l’Italie, l’augmentation des factures, l’approvisionnement énergétique et la loi budgétaire […] Tout ce que nous ferons le sera pour défendre les Italiens et nous ne serons jamais disposés à faire des choix qui vont à l’encontre de l’intérêt national. »
Giorgia Meloni enjoint ses troupes à être irréprochables au Parlement : « Il n’y a pas d’absences justifiées. Il faut être présent et c’est tout […] Nous avons brisé tous les schémas, nous avons court-circuité la gauche et le mainstream. Nous sommes quelque chose de complètement différent de tout ce qui a été vu jusqu’à présent. Nous ne nous inspirons de personne, nous sommes notre histoire et nous voudrions être nous-mêmes demain un modèle d’inspiration pour les autres […] Nous devons viser le plus haut possible. Et je vous souhaite de vivre cinq ans de fierté et de victoires. »
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain
24 commentaires
Preuve que l’union des droites, seule, peut permettre de prendre le pouvoir par les élections. Le RN hésite, amorphe. Il ne pouvait guère soutenir ses « félons » après la campagne trop dure avec reconquête, Reconquête ne fait rien pour ou tout contre. La sanction est tombée. Dupond Aignan est pour mais la sabote, bêtement, sur le terrain. Il n’a plus de troupe. Les autres groupuscules ne répondent même pas quand ils le pourraient, gonflés à s’éclater, comme dans la fable de La Fontaine. Il faut reconnaître la reconquête, essentielle pour notre famille, de la rue par les Patriotes, Reconquête et Place d’Armes. « Aux armes citoyens…formez vos bataillons ».
L’Italie nous montre l’exemple de l’union des Droites. Qu’en est-il en France? Avons entendu MLP dire s’il le faut je gouvernerai avec les LR, et inversement avons nous entendu les LR dire s’il le faut nous gouverneront avec MLP?
Rien de tout cela, autrement dit les partis de Droite refusent de gouverner. Pourquoi voter alors pour des gens qui refusent de gouverner, je me pose vraiment la question
Grand bravo à elle , chez nous MLP est à des années lumières de cette personne , c’est de l’eau tiède et c’est pourquoi , il ne faudra pas trop compter sur elle et son groupe pour défendre la nation et s’opposer à leurs destructeurs .
Par contre avec sa nièce je signe des deux mains…
Marion conforte son expérience pour demain.
Après être passée entre les hallebardes, maintenant elle passe entre les gouttes. MLP avance. Le RN semble s’être mis en ordre de bataille à l’assemblée nationale. Le grand jeu va commencer.
je voterais patriotes ou a défaut un parti proche aux prochaines élection car il faut en finir avec les corrompus et lâches qui nous gouvernent
J’avais écrit ici le jour de sa victoire, que j’attendais avec une impatience non dissimulée son discours à Bruxelles.
Connaissant la « franchise » et le verbe de la Dame, ça risque d’être du sport.
Quand à Macron, il n’a qu’à bien se tenir, Giorgia Meloni va lui hurler dans les oreilles ce qu’elle pense de lui, de son entourage, et de ses méthodes !
Notre « je-suis-votre-chef » risque d’apprendre ce qu’est la politique, la vraie !
Pour l’Europe, évidement, c’est une gifle sévère. Malgré tout ses outils madame Ursula von der Leyen, haut personnage non élue mais très autoritaire, Madame Giorgia Meloni comme toutes personnes qui elle sont élues démocratiquement devraient prévaloir sur la présidente de l’UE. Dans la mesure ou elle aurait de sérieux succès, fort possible, çà vas forcément faire tache sur la politique européen jusqu’à peut être la remettre en question grave.
Restons méfiants . Nous, Français , avons une trop longue habitude des tromperies électorales pour ne pas être prudents . Combien de nos dirigeants qui se disaient de droite nous ont trahis, à commencer par Sarkosy ? Combien de fois avons nous du combattre des politiciens dont nous avions assuré l’élection et qui nous ont roulés dans la farine ? C’est la honte des urnes, celle des électeurs et de la Démocratie Parlementaire.
Meloni parle beaucoup mais n’annonce aucune mesure ayant une réelle importance. La presse italienne a fait part de son « deal » avec Draghi; elle ne fera donc rien qui pourrait mettre en danger l’UE. Deuxièmement, elle soutient bec et ongles l’OTAN, ce qui signifie qu’elle ne remet nullement en cause l’hégémonie américaine. Troisièmement, elle dénonce la gauche, à juste titre, mais elle n’a toujours pas compris que le ferment principal de dissolution de nos nations et de nos sociétés est désormais de nature libérale et d’origine américaine (toutes les théories débiles nous arrivent depuis les années 1960 des États-Unis). Sa prétention à « briser tous les schémas » est donc sans fondement. Seuls les conservateurs catholiques pour lesquels les sujets dits « sociétaux » sont les plus importants, trouvent leur compte dans la rhétorique de Meloni, qui s’avère être bien banale, par ailleurs. N’est pas de Gaulle qui veut ! Lui, n’aurait accepté ni la dérive fédéraliste de l’UE, ni l’hégémonie américaine, ni l’OTAN boursouflée et envahissante devant laquelle se prosternent tous les dirigeants européens ou presque.
ATTENDEZ, avant de vous plaindre;!!elle n’a même pas encore commencé son action!! Rendez-vous dans six mois!
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A suivre ! Cette italienne défend les intérêts de son pays contrairement aux fossoyeurs de la France !
Une Italie forte ne peux être que bénéfique pour nous, ne serai-ce que par l’exemple.
Fasse Dieu que madame Méloni réussisse dans son projet, un politique qui s’intéresse en premier à son pays c’est tellement rare de nos jours.
Tout n’est pas perdu.
Prions, prions donc ! Même pour ceux pour qui ce n’est pas inné ni naturel en raison de quelques blocages tenaces à l’ouverture d’esprit ( et de coeur) .La conversion peut arriver à tout âge (rides aidant), mais il faut qu’elle soit sincère . Vive l’Europe chrétienne soudée ( de l’atlantique à l’Oural )! Pour ceux qui, malgré une (très) brillante carrière dans l’élite du pays France, s’avèrent au final impuissants à l’action concrète et pratique, tout cerveau et heures de body-building encore en éveil..
BRAVO
Il faut attendre les résultats de sa politique mais il y a lune qu’un discours aussi clair n’avait été prononcé par un responsable politique
Une lueur d’espoir au bout du tunnel.
Cordialement
Très belle victoire de Meloni, le parti de la discipline et du patriotisme et sacrée défaite de la gauche laxiste.
Elisabeth Borne, Laurence Boone … ces socialistes au gouvernement , avec leurs certificats de belle moralité et de bonne conscience se permettent de porter jugement sur toutes choses et toutes personnes …ici est le bien , la est le mal … elles sont agnostiques mais se pensent élues filles de Dieu le père …