Le 1er avril dernier, les corps d'une femme de 47 ans et d'un homme de 36 ans sont découverts dans un appartement à Bois-Guillaume. L’enquête progresse et a permis de retracer le parcours judiciaire du suspect, un clandestin algérien connu de la police et sous OQTF, selon les informations de France Bleu Normandie.

Pas de contrôle judiciaire ni d'ordonnance d'éloignement

À ce stade de l'enquête, la police judiciaire privilégie l’hypothèse d’un féminicide suivi d’un suicide. Le couple s'était rencontré en 2022, mais la jeune femme avait rompu au bout de quelques semaines. L’homme l'avait frappée, elle avait donc porté plainte contre lui.

En octobre 2022, Ahcène Tayeb est placé en garde à vue pour ces violences et reçoit une convocation pour être jugé le 28 août 2023. Mais l’agresseur, déjà condamné à quatre reprises pour des faits de violences entre 2013 et 2017, n’est pas soumis à un contrôle judiciaire ni à une interdiction d'approcher la victime car il est algérien et en situation irrégulière. La préfecture lui délivre par conséquent une OQTF (obligation de quitter le territoire français) et il est envoyé au centre de rétention administrative de Coquelles, dans le Pas-de-Calais.

« Un état de vulnérabilité » avec la rétention

Par la suite, le juge des libertés et de la détention du tribunal de Boulogne-sur-Mer a estimé que l'état psychiatrique d'Ahcène Tayeb était incompatible avec une mesure de rétention et que « cet état de vulnérabilité » n'avait « pas été suffisamment pris en compte dans la décision de placement en rétention administrative », comme l’indique l'ordonnance du juge rendue le 31 octobre 2022. Le parquet ne faisant pas appel, l'homme est donc libre et a pu « revenir sonner à la porte de la victime et la tuer, selon toute probabilité ».

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08 avril 2023 à 15:07

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