États-Unis : le « wokisme » en appel d’offres

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C’est bien, les appels d’offres. Avec eux, les deniers de l’État, des collectivités locales ou des entreprises sont dépensés au plus juste. L’acheteur documente un besoin, recueille les offres d’entreprises privées qui y répondraient, les compare et sélectionne sur des critères objectifs celle qui propose la meilleure prestation au meilleur coût. Et puis, c’est le règne de l’équité.

Bien sûr, il y a des appels d’offres qui sont parfois un peu truqués, qui se révèlent être de simples entreprises de camouflage d’un choix prédéterminé sous une apparence vertueuse de conformité. Et il y a aussi des règles de participation qui peuvent surprendre : si l’éviction d’une entreprise récemment condamnée pour non-respect du droit du travail peut se comprendre, des effets de seuils servent parfois de barrière à l’entrée, interdisant au petit de rentrer dans la cour des grands. Et puis il y a le fait du prince, comme le choix très politique du F-35 par l’armée de l’air helvète quand tous les autres critères le récusaient.

Le « wokisme » pavlovien qui tient lieu de logiciel aux États-Unis d’Amérique va rebattre les cartes. Un projet de loi de l’administration Biden sur les infrastructures a été voté au Sénat, édifiant. Il invente la discrimination négative. Vous serez subventionnés si vous installez des fermes éoliennes ou solaires pour remplacer les mines de charbon et les centrales électriques qu’elles alimentaient. Mais les entreprises détenues par des minorités seront prioritaires sur les autres ! celles qui appartiennent à des Blancs. Même motif et même punition pour les marchés d’amélioration de la signalisation dans les villes : vous avez un handicap si vous soumissionnez comme homme blanc et un atout si vous êtes une femme ou noir. Peut-être que si vous êtes transsexuelle et noire, vous pouvez vous dispenser de soumettre votre offre et obtenir le marché directement ?

L’administration Biden avait déjà tenté de légaliser des moratoires sur les dettes qui seraient réservés aux fermiers et restaurateurs de couleur et dont les Blancs seraient exclus. Heureusement, la Justice fédérale ne le permet pas. Gageons qu’il en sera de même pour cette nouvelle loi, mais le message est clair : l’administration Biden veut faire la peau au « privilège blanc », réel ou fantasmé.

Deux petites observations rapides, en guise de conclusion.

En matière de « hors-solisme », le législateur français n’a rien à envier à l’américain qui se débrouille très bien. Cette sujétion idéologique de la part de législateurs est tout de même préoccupante. S’ils nous représentent vraiment, nous sommes tombés bien bas.

Par contre, il semblerait que des contre-pouvoirs comme celui de la Justice fédérale ou la Cour suprême aux États-Unis existent, fonctionnent et brident les inepties d’un pouvoir pervers. Nos tribunaux, nos Conseil d’État et constitutionnel peuvent-ils se flatter de jouer un tel rôle ? Ce serait s’aveugler que de le croire, comme en témoigne la servilité dont ils ont su faire preuve envers l’exécutif, ces dernières années.

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