Le roman de l’été : La Reconquête (8)

reconquete

Boulevard Voltaire reprend la publication du roman de l'été, La Reconquête. Dans le septième épisode, nous avions laissé Emmanuel Macron et son Premier ministre, Valérie Pécresse, en pleine discussion au palais de l'Élysée. Face à la situation de quasi-guerre civile, Emmanuel Macron a pris sa décision. Deux jours plus tard, il l'annonce au journal de 20 heures.

Madame, Monsieur, bonsoir. À la une aujourd’hui, les manifestations dans les grandes villes françaises se sont généralisées à l’ensemble du pays. Près de 5 millions de personnes sont actuellement dans les rues de près de 950 villes et communes en France. Plusieurs milliers de morts sont à déplorer du côté des émeutiers dans les banlieues suite à l’attaque de commissariats. Du côté des forces de l’ordre, on compte près de 450 blessés. De son côté, le collectif des Natifs continue de bloquer la totalité des Champs-Élysées ainsi que la place de l’Étoile. Des milices citoyennes bloquent également les préfectures et les mairies de dizaines de grandes villes, plusieurs centres des impôts ont également été vandalisés. Nous accueillons, ce soir, notre président de la République. Bonsoir, Monsieur le Président.

– Bonsoir Madame.
– Vous avez tenu à venir vous exprimer devant les Français ce soir, je vous laisse donc la parole.
– Merci. Mes chers compatriotes, je viens ce soir vous annoncer que je ne peux pas continuer à exercer le mandat que vous m’avez accordé. Les conditions à l’établissement d’une paix sociale durable ne sont plus réunies et je me refuse à être le prétexte au déclenchement d’une guerre civile.
J’avais deux solutions : déclarer la loi martiale, ce qui aurait inéluctablement entraîné la mort de milliers de nos compatriotes, ou laisser la place à un autre. J’ai choisi la seconde solution pour épargner à notre pays un retour à des heures bien sombres. J’ai donc le regret de vous annoncer que mon échec me conduit au départ. Ce n’est ni l’échec de mon gouvernement, ni celui de notre administration, ni celui de nos forces armées. La France me survivra, et elle survivra à ceux qui veulent la détruire, qu’ils soient islamistes ou d’extrême droite. Car, ne vous y trompez pas, l’enjeu des mobilisations en cours est bien de déstabiliser notre République pour instaurer pour les uns une dictature islamique, pour les autres un régime autoritaire néofasciste. Mon départ donnera lieu à de nouvelles élections qui apaiseront, j’en ai la certitude, la situation. Je vous annonce, par ailleurs, que le président du Sénat refuse d’assurer l’intérim qui suivra mon départ, j’ai donc chargé le Conseil des ministres de choisir lequel d’entre eux sera à même de diriger le pays durant les prochaines semaines.
Vive la République, vive la France :

La caméra se tourna vers la présentatrice dont le visage ne reflétait plus qu’étonnement :
– Notre envoyée spéciale à Matignon va nous rendre compte de la situation sur place.

La porte du bureau du Premier ministre apparut à l’écran, une jeune journaliste était juste devant, le micro aux lèvres.

- Je me trouve donc devant le bureau où l’ensemble des nouveaux ministres s’est réuni. Nous attendons la fin des délibérations qui semblent avoir été houleuses et…

La porte du bureau s’ouvrit soudainement, laissant passer un cadre de La République en marche, rouge de colère qui hurlait : « C’est scandaleux, ils ont choisi le pire, le pire ! » Et il partit, ses bras s’agitant dans tous les sens. D’autres ministres sortirent du bureau, solennellement. L’un d’eux, de LREM, s’exprima auprès des journalistes.
– Nous avons choisi notre Premier ministre. C’est le ministre de l’Intérieur qui a été retenu. Je vais laisser ce dernier se présenter à vous. Il recula et se fondit dans le groupe derrière lui. Un homme sortit du bureau.

La caméra se tourna vers le nouvel arrivé. Christophe Castaner prit alors la parole.
– Merci, Messieurs les ministres, pour votre confiance. Je vais être bref. J’en appelle à tous les citoyens français : cessez vos émeutes, n’écoutez pas les extrémistes qui veulent importer la guerre sur notre territoire. Rentrez chez vous et mobilisez-vous pour les prochaines élections. Ce n’est que par la voie démocratique que la France trouvera une sortie à cette crise. Je demande également à l’armée, en signe de paix, de se retirer et de laisser nos citoyens se calmer. Aucune poursuite ne sera engagée contre ceux qui rentreront chez eux dans l’heure. Je ne vais pas faire de longs discours dans l’immédiat. J’ai appris, il y a quelques minutes seulement, que j’étais appelé par le gouvernement pour assurer une transition pacifique. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire respecter notre tradition démocratique.

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