Pendant qu'Emmanuel Macron bat la campagne dans les Hauts-de-France sans le dire, Éric Zemmour était, ce 18 juin, à Lille, pour rendre hommage à de Gaulle, mais aussi souligner, simplement, sans grandiloquence, le parallèle des situations et des destins.

Lille : un début. Éric Zemmour, ému, a choisi de venir « là où tout a commencé », dans la maison natale du général de Gaulle. Le symbole est clair. Et la carte postale évidente : un pas de plus vers la candidature pour 2022.

Sans surprise, il analyse l'appel du 18 juin et la création de la France libre comme le symbole de la renaissance après l'effondrement : « C'est le propre de l'Histoire de France , lorsqu'elle tombe vraiment très bas, de voir quelqu'un qui essaye, qui vient la soutenir, la sauver, faire un appel à toutes les volontés, pour que la France ne meure pas. »

Mais, plus intéressant, il a voulu insister, avec gravité, sur le profil politique de l'homme du 18 juin, qu'il décrit comme profondément atypique : « C'est d'abord un intellectuel, d'abord un écrivain [...] C'est un soldat qui écrit, qui réfléchit, qui connaît l'Histoire de France sur le bout des doigts. C'est pour ça qu'il se projette dans l'avenir [...] Quand on ne connaît pas l'Histoire de France, on croit que la France est sortie de l'Histoire. C'est exactement ce qui nous arrive aujourd'hui. [...] Le général de Gaulle est tout sauf un homme politique, tout sauf un politicien professionnel. Il n'est pas élu, il n'est pas parlementaire, il n'est pas chef de parti. Il a voulu sortir la France des griffes du destin où les générations précédentes l'avaient plongée. »

Bien sûr, on ne manquera pas, ici ou là, de reprocher à Éric Zemmour son inexpérience politique. De lui opposer que de Gaulle fut d'abord un militaire, un homme d'action, qui côtoya de près les responsables politiques et militaires avant la catastrophe de 1940.
Sans avoir l'immodestie de se comparer au fondateur de la Ve République, il pourra tout de même invoquer ce modèle. Il pourra aussi, dans la configuration étrange de cette élection de 2022 où les deux leaders incontournables sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen, renvoyer le premier à ses responsabilités dans la situation actuelle de la France et la seconde à son inexpérience en termes de gestion.

Finalement, Éric Zemmour n'a pas de leçons à recevoir. Et peut-être quelques enseignements à donner.

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18 juin 2021 à 18:55

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