Émeutes : les interprétations racialistes de Juan Branco et Rokhaya Diallo…

juan branco

Selon les pays, la lecture des événements qui sont en train de se produire en France (ou de s'apaiser, disent certains) peut varier dans de surprenantes proportions. L'Iran a adressé une facétieuse réponse du berger à la bergère au pouvoir macronien. La Pologne prend appui sur les vidéos du chaos pour redire qu'elle ne veut pas de cette immigration-là chez elle. L'Algérie, jamais en retard d'une provocation, se dit vigilante quant à la sécurité de ses ressortissants en précisant que la France n'est que leur « terre d'accueil ». Le monde anglo-saxon, lui aussi, voit ces scènes de guerre avec son propre prisme.

Ainsi, les chaînes de télévision anglophones interprètent-elles ces nuits d'émeutes et de pillages avec une grille de lecture racialiste qui est peut-être (quoique...) pertinente de l'autre côté de l'Atlantique, mais pas vraiment chez nous. Les États-Unis se sont construits sur le génocide et l'esclavage : ce n'est pas notre cas. Nous avons, de notre côté, colonisé des pays africains auxquels nous avons apporté la vaccination, les hôpitaux, les routes et les écoles. Quand la France a participé au commerce triangulaire, c'était pour acheter des esclaves noirs à des marchands arabes. Beaucoup de « jeunes des quartiers » se souviennent de ce rapport de domination, dans un sens ou dans l'autre. Pourtant, le pays de la « cité sur la colline », pour reprendre le titre d'un texte fondateur de l'esprit collectif américain, continue, comme beaucoup d'autres, à penser que sa grille de lecture - celle de l'affrontement racial - est la bonne (suprémacisme blanc suivi de repentance anti-Blanc et de discrimination positive - récemment interdite par la Cour suprême).

Pour aller dans leur propre sens, comme de nombreux médias de tous les pays d'ailleurs, les Anglais et les Américains ont invité de « bons clients » : Juan Branco et Rokhaya Diallo, respectivement sur Channel 4 et CNN. Tous les deux ont une lecture racialiste, bien sûr : Rokhaya Diallo considère que cette guerre civile à bas bruit fait ressortir notre passé colonial et permet de constater notre racisme institutionnel. Juan Branco, lui, s'en prend aux élites conservatrices et bourgeoises tapies dans les beaux quartiers. Comme beaucoup de penseurs, quand ils parlent des autres, c'est d'eux-mêmes qu'ils parlent : Rokhaya Diallo n'aime pas les Blancs, elle considère donc que les Blancs sont institutionnellement racistes ; Juan Branco vient de l'élite parisienne qu'il connaît bien, il considère donc que tous les bourgeois doivent faire ce travail de bascule vers l'opposition au système. De là à dire que les bourgeois sont conservateurs ? Après tout, oui, pourquoi pas, il y a dans le centrisme capitaliste et le politiquement correct une forme de conservatisme.

Cela dit, on voit bien que la grille de lecture de ces bons clients de l'antiracisme de gauche n'est pas totalement opérante. Les faits eux-mêmes la contredisent : quand les « jeunes » disent qu'ils veulent « n... la France et les porcs », c'est d'eux que vient le racisme, et pas des quotas de diversité, de l'abaissement devant les humiliations étrangères (de l'Algérie, entre autres) et de l'ébahissement du monde culturel devant des chansons aux paroles explicites. Les bourgeois conservateurs ne sont pas racistes ; ils sont même tout l'inverse. Ils ont besoin d'esclaves issus de la diversité pour leur apporter leurs sushis et conduire leurs Uber : on voit bien qu'ils sont pour l'accueil de l'Autre. Au contraire, le conservatisme, c'est la bien-pensance antiraciste, c'est l'incapacité à reconnaître que nous ne sommes pas racistes mais que nous sommes victimes du racisme systémique de nos hôtes.

Heureusement qu'il reste des médias anglophones pour inviter de tels intervenants : le contexte ne se prête pas vraiment à ce que les Français moyens, ceux qui pensaient trouver dans les villes moyennes la douceur de vivre que les banlieues ont rendue impossible, ceux qui viennent de se faire tirer dessus à coups de mortier, dont les magasins ont été pillés, les pharmacies brûlées, à ce que ces Français-là se fassent doctement expliquer que c'est de leur faute et que, pour régler le problème des cités perdues, il faudra encore plus d'argent magique afin d'acheter la paix sociale. Ca risquerait d'être mal interprété.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Vous les Français qui avaient voulu la diversité, vous l’avez, non? France, pays d’accueil, généreux. Des français à part entière parce qu’ils sont pour beaucoup nés dans ce pays? Faites donc naitre un renard dans un poulailler et il s’occupera de vos poules. Faites naitre un âne dans le box d’un pur sang et vous en ferez un cheval de courses? Vous avez le résultat sous les yeux. La France va bientôt connaitre une partition et l’ONU vous enverra des casques bleus africains pour vous faire respecter la décision. Vous savez, l’ONU, ce « machin » comme le nommait le Général De Gaulle.

  2. Posons la question à l’Arabie Saoudite comment eux auraient géré cette situation et vous avez la réponse.

  3. il est évident que nael coutumier du fait, conduit une voiture sans avoir le permis, fait de nombreuses et dangereuses infractions , refuse d obtempérer …… car la france a colonisé l algérie en 1850 CQFD….

  4. Il y a un élément essentiel à cette colonisation : la Méditerranée était un coupe gorge, le littoral peu sûr. Pour commercer tranquillement il fallait nettoyer le contour. On récupère le même genre de situation dans certaines zones de non république. La civilisation ne permettra pas le nettoyage. Un édit de Nantes serait-il en préparation ?

  5. On ne pourra sans doute pas éviter totalement l’immigration, compte tenu de notre incapacité à aider au développement des pays pauvres et de la corruption généralisée des gouvernements. La moindre des choses que l’on doive exiger, est la conformation à nos lois et le renvoi immédiat des délinquants dans leur pays. S’impose ensuite, le devoir de réserve des nouveaux arrivants et la nécessité de régulation des entrées en fonction des questions d’identité culturelle qu’il est imprudent de vouloir changer trop rapidement.

    • Vous décrivez à très peu près le discours de nous politiciens et ce que nous faisons depuis 40 ans. Pour le moment c’est nounours et bougie et bientôt, très bientôt ce sera la valise.

    • Aider au développement des pays pauvres? Il y a 60 ans qu’ils sont indépendants, et on les appelle encore  » pays en voie de développement », alors qu’avant on disait  » pays sous développés » mais ils n’aimaient pas ce terme. Dans 100 ans, ils seront encore en voie de développement.

  6. Et si ces émeutes n’étaient tout simplement les prémices d’une guerre de Religions ? La France en à connue plusieurs , elles ont été les plus meurtrières que l’on ai eu. On nous rabâche tous les jours le  » vivre ensemble  » et si on parlait plutôt de Prier ensemble ? Ne serait-ce pas moins dangereux ?

    • Plutôt choc de civilisation. Cela dit, la question religieuse, instrumentée, reste prégnante. Avez vous essayé d’aller prier dans une mosquée ? Pensez vous qu’il serait possible de construire des églises en pays musulmans comme on construit des mosquées en France ? En Algérie, à de très rares exceptions, les églises, on les converti en mosquées (cemme celle où j’ai été baptisé) ou on les rase (comme à Sidi Moussa). Demandez aux Kabyles (convertis par la force au 8 ème siècle) leur avis sur la question. Vous n’en reviendrez pas.

    • On est bien au-delà d’une guerre de religions, même si la religion est effectivement une partie de la problématique. C’est tout simplement une guerre de civilisations, ethno-culturelle voire raciale comment le disent ouvertement les extrémistes afros. Guerre démographique aussi que nous sommes en train de perdre car on ne peut rien contre le nombre.

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