Édouard Philippe sur l’immigration : le courage de ne rien faire

EDOUARD PHILIPPE

Ce serait un bon slogan pour 2027, vous ne trouvez pas ? On verrait l'ancien Premier ministre, en 4x3, avec un sourire rassurant malgré son visage malade. « Édouard Philippe, le courage de ne rien faire. » On ne verrait que ça, dans les villes, sur les transformateurs ou les colonnes d'affichage. C'est en quelque sorte le sens de sa récente prise de parole sur l'immigration. Interrogé par L'Express, celui qui fait partie des personnalités politiques préférées des Français a choisi de ne pas mâcher ses mots. Ainsi de cette sentence définitive, qu'on croirait copiée dans les propos de De Gaulle rapportés par Peyrefitte : « Il nous appartient en tant que nation de dire qui nous sommes et qui nous voulons accepter sur notre territoire. » Le même de Gaulle avait d'ailleurs déjà répondu à cette question rhétorique. Qui nous sommes ? « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Qui nous voulons accepter sur notre territoire ? Une petite minorité de travailleurs, prêts à rendre à la France ce qu'elle leur accordera, prêts à parler parfaitement sa langue et à délaisser définitivement leurs propres coutumes, prêts à adopter résolument une identité française assertive, qui remonte d'ailleurs bien plus loin que les sottes « valeurs de la République », concept inventé sous la IIIe du nom par la franc-maçonnerie anticléricale.

Édouard Philippe va même un peu plus loin : il demande la renégociation des accords de 1968, qui accordent des facilités aux Algériens pour leur installation sur le sol français. Et, pour conclure, il constate, avec une foudroyante lucidité, que l'obscurantisme religieux « concerne principalement l'islam aujourd'hui ».

Principalement, bien sûr, car il y a tout de même, en France en 2023, des gens qui continuent à marcher vers Chartres, comme dans les années 30, pour reprendre le tweet d'une journaliste de... L'Express, justement. Avec de telles concessions à l'extrême ultra-droite, on se dit qu'Édouard Philippe a passé la seconde pour les élections présidentielles. Les trois quarts des Français estiment qu'il y a trop d'immigrés en France et que cela mérite un référendum. Le pouvoir évite soigneusement de demander son avis au peuple. Et puis quoi, encore, non mais ?

Au fait, une toute petite question : où était Édouard Philippe, ces dernières années ? Entre 2017 et 2020, par exemple, quand les titres de séjour des dix principales nationalités sont passés de 2,9 à 3,3 millions et que le nombre de titres de séjour spécifiquement accordés aux Algériens a fait un bond de presque 20.000 ? On ne sait pas. Ah si : il était Premier ministre. Il était « aux affaires », « aux manettes », et c'est même sous son gouvernement que les Français ont été, non seulement dépouillés et massacrés par des racailles comme à l'habitude, mais ont également dû se plier aux humiliations du Covid. Ce n'est pas Jean Castex qui a ouvert le bal des auto-attestations, qui a couru après les masques, qui a mis en place les applaudissements de soignants : c'est le gouvernement Philippe.

Il en faut, de l'impudence, pour faire semblant d'être ferme, juste parce que la mode est temporairement, chez les Français, au refus de disparaître. Édouard Philippe, transfuge des LR, est un macronien, comme son maître. Il a les convictions élastiques, la morale modulaire, la colonne vertébrale en kit. Il ne suffit pas d'être sorti des radars politiques depuis trois ans pour se bâtir une stature d'homme d'État. « Le courage de ne rien faire » : en fait, autrefois, on appelait ça tout simplement de la lâcheté ou du mensonge. Et, si ça faisait partie de l'ordinaire de la vie politique, ce n'était peut-être pas affiché avec la même obscénité.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

66 commentaires

  1.  » celui qui fait partie des personnalités politiques préférées des Français ». Qui dit ça?

  2. Le palmarès incomparable du personnage : victoire donnée aux zadistes de NDDL, les samedis gilets jaunes, le 80 kmh généralisé (abandonné dans près de la moitié des départements), 16 démissions de ministres de son gouvernement (record absolu), et cerise sur le gateau : un projet avorté (inénarrable tant il était comique) de réforme des retraites, sans oublier sa gestion du COVID ; qui dit mieux ?

  3. Un de plus qui dit la vérité après être sorti de fonction. Quelles menaces pèsent sur eux quand ils exercent le pouvoir pour les empêcher d’agir ?

  4. Ah non pas lui. Qu’il s’occupe déjà de sa ville et de son trafic portuaire, parce que son action de 1er ministre n’a pas laissé un souvenir heureux.
    Faire-valoir de Macron pour garder la place au chaud ?

  5. Dans la série des casseroles de ce « bon monsieur », vous oubliez AREVA. Édouard Philippe, traitre un jour, traitre toujours. La vague « justice sur la gestion COVID » l’emportera.

  6. Vous exagérez, EP a fait quelque chose, il nous a imposé les 80 km/h… et du coup mis les gilets jaunes sur les rond points. Bref il a, comme ses camarades macronistes, semé le chaos… j espère simplement que mes moutons de concitoyens ne l oublieront pas au moment du vote, et ne feront cette fois pas les castors… mais je rêve peut être…

  7. Qu’à t’il fait quand il était premier ministre ? C’était la remorque de Macron et il le demeure dans l’ombre en espérant d’être un jour Président. Que voyez-vous à l’Horizon 2027 ? De toute façon la pomme est pourrie et ceux qui placent leur ambition dans le Futur semblent ne rien voir comment le pays va évoluer.

  8. Excellent ! Tout est dit. Il faudra en effet ressortir et répéter en boucle à ce monsieur, durant la Présidentielle, tout ce qui a été dit ici, histoire de remettre les pendules à l’heure, et de rappeler aux électeurs dont la mémoire est trop courte, à qui ils ont vraiment à faire !

  9. Monsieur SCAPIN s’est exprimé… vous en avez marre du roi non rééligible, votez donc pour son double ! PHILIPPE, le chantre du 80 km/h et du bordel qu’il a installé sur le routes de France, à la plus grande satisfaction du Trésor Public !

  10. Tous les problèmes que connait la FRANCE ont pour origine la politique de Edouard PHILIPPE et ses prédécesseurs .alors basta.

  11. Personnage éminemment antipathique que l ‘on tente de nous vendre comme étant le politique préféré des français ! Quelle sinistre blague !

  12. C’est l’UNR qui facilita l’immigration en 1963 et VGE Chirac qui instituèrent le regroupement familial.
    Croire aux balivernes de Philippe relève de l’amnésie ou de la crétinerie.
    Confier la France à cette engeance reviendrait à confier la Jeunesse à O. Duhamel ou à Cohn Bendit, voire la PJ à un ancien voyou.

  13. On ne le dira jamais assez « ils osent tout c’est même à ça qu’on les reconnaît ».

  14. c’est bien lui qui était 1er ministre lors de l’arrivée du covid avec tous ces mensonges entendus ?

  15. Edouard Philippe président; un copier/coller de Macron , donc beaucoup de baratin et peu d’action. Rien à espérer de vraiment courageux en matière d’immigration.

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