École à la maison : le gouvernement encore contraint de revoir sa copie !

Étonnante façon de gouverner que de pondre des mesures inconsidérées, si liberticides qu’elles sont aussitôt retoquées. Gouverner, c’est prévoir, pas imposer des idéologies arbitraires et déconnectées, issues d'on ne sait quel cerveau technocratique. Ces derniers temps, force est de constater que l’autorité perd sérieusement en crédibilité.

Tel avait déjà été le cas au sujet de la jauge des 30 personnes dans les églises. Malgré les nombreux appels au bon sens et à la cohérence, Castex avait persévéré dans son erreur grossière, quitte à se couvrir de ridicule lorsque le Conseil d'État l'avait sommé de revoir sa copie…

Il en est de même pour la fameuse instruction en famille. Lorsqu’il avait annoncé, en octobre, lors de son discours sur les séparatismes, la fin de l’école à la maison, Macron avait suscité une grande indignation. « On ne peut pas supprimer une liberté au prétexte qu'une petite minorité de gens en feraient un mauvais usage », déplore, dans Le Parisien, Anne Coffinier. Dans nos colonnes, Ingrid Riocreux avait dénoncé l’aspect totalitaire de cette mesure qui veut « arracher les enfants à leur famille, quoi que l’on pense des choix éducatifs de certains parents ».

Or, pour le Conseil d’État qui se prononçait la semaine dernière : « Il n'est pas établi, en particulier, que les motifs des parents relèveraient de manière significative d'une volonté de séparatisme social ou d'une contestation des valeurs de la République. Dans ces conditions, le passage d'un régime de liberté encadrée et contrôlée à un régime d'interdiction ne paraît pas suffisamment justifié et proportionné. »

Le gouvernement n’est pas obligé de suivre ces recommandations, néanmoins, il s’expose à cette humiliation d’être censuré, in fine, par le Conseil constitutionnel, une fois la loi votée. L’Élysée choisit donc de réécrire sa copie pour éviter ce risque d’inconstitutionnalité. Rebaptisé projet de loi « confortant les principes républicains », le texte sera présenté, mercredi 9 décembre, en Conseil des ministres. D’après Le Parisien, si l’école obligatoire dès trois ans figurera dans la version finale, le fameux article 18 élargirait les exceptions « au-delà du simple cas concernant les enfants malades ». Une décision très attendue qui concerne 50.000 enfants, dont les parents comptent bien faire entendre leurs voix.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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