Trois grandes raisons militent pour le rétablissement du duel en matière de diffamation ou d’injure publique :

1) Alléger le travail des juges alourdi par des affaires en définitive subalternes.

2) Responsabiliser les diffamateurs qui ne supportent jamais les conséquences de leurs actes puisqu’ils sont défendus par des avocats soldés par leurs journaux ou les associations dont ils sont membres.

3) Supprimer des procédures longues, coûteuses et finalement inutiles, étant donné qu’aucune publicité n’est faite aux jugements rendus et que les condamnations ne sont jamais à la hauteur du préjudice subi.

La Justice étant finalement impuissante, le duel apparaît donc comme ayant une valeur à la fois directement réparatrice et hautement pédagogique. Tout en soulageant les magistrats et en permettant à la Place Vendôme de réaliser de considérables économies, ce qui, en ces périodes de restrictions budgétaires, est une mesure hautement civique.

C’est dans cette optique éminemment altruiste qu’en 1990, j’ai créé l’Association pour le rétablissement du duel en matière de presse, dont le regretté Vladimir Volkoff fut le premier vice-président.

L’ARDP s’inscrit dans la tradition du Code de l’honneur et du duel car, contrairement à ce que voudraient faire croire certains esprits chagrins, le duel n’est pas une tentative « légale » d’assassinat. À partir du moment où les adversaires constituent témoins, ils s’en remettent en effet en tout et pour tout à la décision de ces derniers, seuls habilités à décider s’il y a lieu ou non à rencontre, car ils ont l’obligation de s’opposer à tout combat décidé pour un motif futile.

Les offensés ont le choix des armes, pourvu qu’elles soient à poudre ou d’acier. Ma préférence, bien connue des journalistes auxquels j’ai demandé réparation, va à la rencontre au sabre et à cheval. Mais, dans le cas où le butor ne trouverait pas le « fond de sa selle », le combat à pied, si possible à la dague de chasse (arme de contact par excellence), est toutefois acceptable.

À ce propos, pourquoi ne pas rendre obligatoire et naturellement éliminatoire l’enseignement du combat à cheval dans les écoles de journalisme ? Une telle discipline, si hautement formatrice et pédagogique, serait en effet à la fois créatrice d’emplois d’écuyers et de maîtres d’armes, tout en permettant de désengorger en amont les salles de rédaction, évitant ainsi ces plans sociaux douloureux qui traumatisent une profession sinistrée et projettent dans la précarité des plumitifs trop longtemps bercés d’illusions.

Pour en revenir au duel, un procès-verbal de carence est dressé contre l’offenseur qui se dérobe en refusant de constituer témoins. Publicité est ensuite donnée au lâche comportement du défaillant devant lequel tout homme d’honneur se détournera désormais.

En définitive, qu’il y ait rencontre ou non, que de paperasse écartée, que d’effets de prétoire évités, que d’économies réalisées…

Dans l’attente de sa reconnaissance pour utilité publique, l’Association pour le rétablissement du duel en matière de presse n’accepte pas de membres, refuse tout don ou cotisation et son président considérerait comme une injure grave, susceptible d’exiger réparation, l’octroi d’une subvention.

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08 juillet 2017 à 20:35

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