Depuis le 17 mars dernier, Agnès Buzyn, ancien ministre de la Santé, était à la diète médiatique ; diète relative, d’ailleurs, les médias se chargeant de sa communication, et pas forcément en bien, les absents étant connus pour avoir généralement tort. En la circonstance, il y avait fort à faire. Benjamin Griveaux tenu de passer la main – que le lecteur veuille bien nous passer l’expression –, tandis que le spectre coronarien s’invitait dans ces élections municipales que la même Buzyn qualifiait, en ces temps reculés, de « mascarade ».

La ci-devant ministresse se vante alors d’avoir prévu l’ampleur de l’épidémie. Fort bien. Mais c’est un peu moins bien quand elle affirme au Monde : « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. » Faudrait savoir : devant la tempête, un capitaine n’a de capitaine que le nom s’il ne reste à la barre. Aujourd’hui, interrogée par nos confrères du Figaro, la même estime que le vocable de « mascarade » était certainement « trop fort ». Là encore, faudrait savoir.

Étrange monde que le nôtre dans lequel n’importe qui déclare n’importe quoi pour aller ensuite faire pénitence sur les réseaux sociaux. Et après jouer ou aux héros ou aux victimes : « Il y a eu un emballement médiatique d’une violence inouïe, des propos complotistes, antisémites, sur les réseaux sociaux », dit-elle. On ne voit pas très bien le rapport avec la choucroute ou ce coronavirus dont on ignorait qu’il était paranoïaque et/ou sioniste, mais c’est notre époque de dingues qui doit vouloir ça.

Toujours dans le registre contradictoire, Agnès Buzyn se défend sur ce thème : « On me reproche d’avoir eu les intuitions qui étaient les bonnes, de l’avoir dit peut-être trop tôt. Une semaine avant l’élection, les experts disaient encore que c’était une “gripette” et que les politiques en faisaient trop », pour après féliciter Élysée et Matignon d’avoir été « très réactifs ». Un revirement des plus logiques : une fois encore, la mairie de Paris est en ligne de mire.

En attendant, Rachida Dati, haute comme trois groseilles à genoux, mais qui, pire qu’un pitbull, doit afficher à peu près deux cents kilos de pression dans la mâchoire, affirme au Figaro Magazine de ce vendredi 29 mai : « Je ne lâcherai rien, je vais gagner Paris ! » Son réservoir électoral, ce n’est pas celui d’Anne Hidalgo mais plutôt celui d’Agnès Buzyn. Pronostic confirmé par Christian Jacob, dernier patron en date de LR : « Ça peut finir dans un mouchoir de poche. Et dans un mouchoir de poche, Rachida Dati gagne. »

Décidément, il y en a qui ne se mouchent pas du coude ; ou dans le coude, juste histoire de respecter les désormais fameux « gestes barrières ».

Plus sérieusement, il est à craindre que le retour en force d’Agnès Buzyn dans la Ville lumière ne présente rien qui ne puisse bousculer les prochains équilibres géopolitiques et mondiaux à venir.

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29 mai 2020

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