À l’aube des temps, voilà une grosse année, il y eut le virus chinois. Il mourut à la fin de l’été avant de renaître, tel le phénix, sous un nouveau plumage. La collection automne-hiver était arrivée : c’est la mode anglaise qui envahit le marché. Nouveau printemps, nouvelle tendance : après une poussée venue d’Afrique du Sud, c’est le Brésil qui est en passe de remporter la mise.

Le pangolin écarté, il a bien fallu se rendre à l’évidence : les visons de Mayenne lâchés dans la nature étaient porteurs ; et puis l’alien qui nous ronge est revenu par bateau, nous dit-on, depuis le Sénégal. Il s’était invité chez le singe vert pour mitonner sa petite cuisine (je sais bien que les grands médias font passer le Pr Raoult pour un charlot mal coiffé, mais allez voir les vidéos de l’IHU de Marseille, elles sont sur ces sujets fort intéressantes). Notre monde globalisé étant une grande lessiveuse, les dernières données nous prédisent maintenant un été brésilien : un nouveau mutant sévit sur les plages de Copacabana, infiniment plus contagieux que son petit cousin anglais, qui l’était déjà bien davantage que son ancêtre chinois.

Les données officielles, agréées celles-là par Santé publique France, et diffusées en ce début de semaine dans les médias, sont en effet alarmantes : la souche P1 ou « 20J/501Y.V3 » serait de 40 à 120 % plus transmissible que celle prédominante jusqu’au début de l’année, soit bien plus que le variant britannique (entre 36 et 75 %). Pire que cela : elle échapperait « potentiellement » à l’immunité, qu’elle soit acquise naturellement suite à une infection par d’autres souche du Covid-19 ou grâce au vaccin. Sans parler, nous dit-on, « des 92 autres variants identifiés au Brésil ».

Face à ce monstre qui nous vient du pays du carnaval, de la samba et des fessiers rebondis, que fait la police... je veux dire l’État ? À vrai dire, pas grand-chose et cela inquiète fort le corps médical. Il faudrait fermer les frontière, c’est-à-dire, dans ce cas, interdire les vols en provenance du Brésil. Impossible, disent les autorités : maintenir des lignes « est imposé par le droit », a affirmé, lundi, sur LCI, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari.

Et puis, il paraît qu’on a drastiquement réduit les arrivées : seulement 1.000 voyageurs débarqueraient, actuellement, chaque semaine en provenance du Brésil, contre 50.000 quand le monde tournait rond. Peut-être, mais le monde n’étant plus que ce merveilleux village global vanté par la publicité, on peut faire un tour de piste avant de se poser chez nous. Car si le même gouvernement vante ses mesures en vigueur depuis le 31 janvier, à savoir « la présentation d’un motif impérieux » pour tout déplacement depuis un pays non européen, il y a à cela des exceptions très exceptionnelles. Ne sont, en effet, nullement concernés les voyageurs en provenance de l‘Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et Singapour.

De plus, comme le rappelle Le Parisien, « quatorze raisons sont listées sur le formulaire téléchargeable sur le site du ministère de l’Intérieur, comme le fait d’avoir sa résidence en France ou de travailler dans le secteur du transport ». Ce document doit toutefois s’accompagner d’un test PCR négatif réalisé « moins de 72 heures avant le départ » et d’une « attestation sur l’honneur certifiant que l’on n'est ni symptomatique ni cas contact ».

Tout le monde le sait, non seulement les contrôles à l’arrivée sont quasi inexistants, mais les gens trichent, particulièrement les Français qui, lorsque l’envie de voyager les démange, invoquent des motifs bidon et des attestations « sur l’honneur » qui ne le sont pas moins. Comme le dit le biologiste Claude-Alexandre Gustave, « on peut trouver des faux certificats de tests négatifs sur Internet, et les attestations sur l’honneur valent ce qu’elles valent ».

Alors ? Alors l’été sera chaud et il se pourrait qu’on importe du Brésil autre chose que des maillots sexy…

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13 avril 2021 à 10:50

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