Cinéma : Club Zero, une charge féroce contre l’hygiénisme écolo-puritain

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Ils l’ont détesté, Libération, L’Obs, Le Parisien, La Croix, Télérama, Première, Les Inrocks, Les Cahiers du cinéma. Le dernier film en date de Jessica Hausner a tapé juste, à en croire les qualificatifs peu flatteurs auxquels il a eu droit, dans la presse : « paresseux », « facile », « caricatural », « consternant »

Et pour cause : c’est à la sociologie de ces pseudo-élites intellectuelles, et à la forme d’esprit qui va avec, que s’en prend Club Zero. Le récit nous raconte l’arrivée, dans un lycée privé, d’un nouveau professeur, Miss Novak, en charge de dispenser des cours « d’alimentation consciente » : un énième délire de type scandinave et d’inspiration protestante qui consiste à se concentrer longuement sur chaque bouchée de nourriture afin d’habituer l’esprit à en réduire progressivement la quantité et de purifier ainsi son corps et son esprit…

Subjugués par leur gourou, un petit groupe d’élèves marchant dans les pas de Greta Thunberg, gosses de riches à moitié paumés, endoctrinés depuis leur plus jeune âge par les idéologies woke – qui vont de l’androgynie banalisée à l’apocalypse écologique –, se sent investi d’une mission quasi divine : lutter contre la surconsommation et « sauver la planète »

Rhétorique puritaine

« Conscience », « éveil », « contrôle de soi », toute cette rhétorique puritaine et millénariste, à base de développement personnel à deux sous, exacerbe chez eux un amour de soi et un orgueil monstres. L’orgueil de ceux qui pensent avoir eu accès à la Vérité et appartiennent désormais au camp du Bien. Des rebelles conformistes, prosélytes et sectaires comme notre époque en produit par centaines de milliers dans les écoles sous l’influence de professeurs aussi malhonnêtes que militants.

Rapidement, les élèves les plus zélés vont passer la vitesse supérieure et décider, sous l’influence de Miss Novak – véritable « joueur de pipeau de Hamelin » –, de ne plus manger du tout, avec les conséquences dramatiques auxquelles on peut s’attendre.

D’un humour diffus, pince-sans-rire et corrosif, Club Zero aborde frontalement la prise de pouvoir totalitaire, dans l’espace public, des donneurs de leçons écolos-hygiénistes et l’influence néfaste qu'ils exercent sur nos enfants, réduits à l’état de moutons prêts pour la tonte. Plus fin qu’il n’y paraît, en dépit d’une séquence choc qui était largement dispensable, le film de Hausner nous montre en conclusion comment les enfants, en jouant la corde sensible, finissent à leur tour par influencer leurs parents, toujours prompts à suivre le mouvement, de peur de se laisser dépasser par leur époque.

Amusant et glaçant à la fois.

4 étoiles sur 5

Pierre Marcellesi
Pierre Marcellesi
Chroniqueur cinéma à BV, diplômé de l'Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) et maîtrise de cinéma à l'Université de Paris Nanterre

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Ceci me rappelle une histoire baroque entendue lorsque j’étais gamin.
    Un paysan stupide et désireux de faire des économies avait décidé d’habituer son âne à ne plus manger. Chaque jour il diminuait sa ration.
    Au bout de quelques jours on l’entendait se lamenter ainsi : « Quel malheur mon âne est mort. Juste au moment où il était presque habitué à ne plus manger du tout »

  2. Si ce film est éreinté par cette presse « nauséabonde » ( pour reprendre leur vocabulaire) c’est qu’il doit être particulièrement bon.

  3. Quand on voit ceux qui n’aiment pas et critiquent on ne peut que supposer que le film est bon .A voir .

  4. Si ces tocards de l’info et caricatures subventionnés du journalisme ont déteste, il faut s’y précipiter…

  5.  » Ils l’ont détesté, Libération, L’Obs, Le Parisien, La Croix, Télérama, Première, Les Inrocks, Les Cahiers du ciném « . Ces journaux sont pour moi les meilleurs critiques qui m’indiquent quels films il faut aller voir et lesquels il faut bannir. Ils encensent, je fuis, ils « incendient », je m’y précipite et je ne suis jamais decu. Ainsi, pour pour le film « Vaincre ou mourir », auteur imaginaient faire un bon resultat s’ils atteignaient 100 000 entrées, compte tenu des moyens dont ils avaient disposé et des conditions du tournage. Grâce au battage organisé par les journaux cité plus haut, ils ont bénéficié d’une publicité gratuite qui leur a permis de dépasser les 300 000 entrées. Ces journalistes n’ont pas compris que leur image est telle qu’il suffit qu’ils dénigret un film pour sue tout le monde s’y précipite. Combien d’entrées font les films de BHL qui est le maîtres à penser de ces rédactions ?

  6. Dès lors que ces médias gauchistes trouvent mauvais ce film, c’est qu’il est bon, voire excellent ! j’irai donc le voir !

  7. S’il reste des cinéastes pour avoir un peu d’humour et faire tourner-chèvres les conformistes et autres mauvais-drôles, qu’on s’en réjouisse me paraît très légitime et bienvenu. Pour autant, je ne vois pas l’utilité de massacrer la langue française avec cette « séquence choc dispensable » et néanmoins barbarisme qui relève de l’attentat aveugle et sot et qui ne veut vraiment rien dire … Qu’on me pardonne, mais il faut d’abord balayer devant sa porte, non ??

  8. S’il reste des cinéastes pour avoir un peu d’humour et faire tourner-chèvres les conformistes et autres mauvais-drôles, qu’on s’en réjouisse me paraît très légitime et bienvenu. Pour autant, je ne vois l’utilité de massacrer la langue française avec cette « séquence choc dispensable » et néanmoins barbarisme qui relève de l’attentat aveugle et sot qui ne veut vraiment rien dire … Qu’on me pardonne, mais il d’abord balayer devant sa porte, non ??

  9. Quand vous voyez les Gauchistes de Libération , le Parisien , L’Obs , la Croix , Télérama , Première , les Inrocks , Les Cahiers du cinéma et Tutti Quanti être en colère contre le film Club Zéro de Jessica Hausner qui détruit tout simplement leur dogme idéologique Eco Gauchiste qui est marquer par des mensonges idéologique comme sauver la Planète en pratiquant le chantage à l’écologie punitive , le véganisme et autres foutaises écolo Gauchistes qui endoctrinent ces gamins vers le délire climato apocalyptique de la part de propagandistes qui écument les écoles pour recruter de nouveaux adeptes de Gaïa . Un film qui met à mal le narratif de l’extrême Gauche pour sauver la planète et qui est d’utilité public !

  10. La peur est un formidable moyen pour assujettir des personnes vulnérables et naïves . De surcroît cela inhibe l’action la réflexion et la décision . C’est un mal profond qui perturbe les motivations pour apprendre entreprendre et s’autodeterminer.

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