[Cinéma] Ardéchois paysans montagnards, pour les amoureux de la France

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Est-il encore essentiel de préserver et de valoriser le savoir-faire agricole qui a façonné notre pays depuis des siècles ? C'est dans cette optique que le documentaire Ardéchois paysans montagnards rencontre un franc succès en zone rurale. Réalisé par un certain Bernard Peyrol, ce film est bien plus qu'une simple plongée dans le passé ; il nous rappelle l'importance de préserver un patrimoine culturel qui tend à disparaître.

Ardéchois paysans montagnards a su capturer l'essence de la vie des agriculteurs d'autrefois. Contacté par BV, le réalisateur confie : « Je suis parti du principe que tout ce qui devient rare fait la curiosité du public. Tout ce qui a disparu et que les gens ont connu, ça les attire. » Tourné principalement entre 2018 et 2020, mais avec des séquences datant de 2009, ce film présente un monde rural d'une simplicité émouvante : « C’est un cheminement, c’est une suite logique de mon travail depuis 23 ans », déclare Bertrand Peyrol.

« Ils sont la dernière génération de paysans »

Le film dépeint la vie de ces agriculteurs qui vivent dans des fermes modestes, où les bérets, les vieux tricots, les faucilles, les poêles à bois et les traites matinales font partie du quotidien. Ces images pittoresques sont bien plus qu'un simple décor : elles témoignent d'un héritage en voie de disparition. Son réalisateur a pris conscience que ces archives filmées depuis des années façonnent un patrimoine vivant : « C’est en Ardèche que j’ai trouvé cette forme d’agriculture qui avait disparu mais qu’on pouvait encore trouver. Elle nous renvoie à une autre époque dans laquelle les gens vivaient différemment. »

Ce choix audacieux a permis de mettre en lumière tout un pan de l'histoire agricole française. Une période de « pré-mécanisation » qui a perduré dans les régions montagneuses de l'Ardèche : « Ils sont la dernière génération de paysans à avoir connu l’avant-mécanisation. »

À travers ce film documentaire, Bernard Peyrol souhaite « mettre en éclairage cette catégorie de paysans français, un petit peu tombée dans l’oubli », soulignant qu'« aucun média ne s’intéresse à eux, alors qu'ils ont pourtant joué un rôle important ».

L’objectif est de transmettre le goût de la ruralité, une image positive d'une époque que beaucoup n’ont pas vécue. Le film ne figure pas encore dans les salles de cinéma régionales, préférant, sans doute, les « best-seller » américains. Cependant, le réalisateur réussit à captiver un large public, notamment dans les campagnes. L'occasion de se souvenir que la paysannerie fut le socle de notre pays durant des siècles.

Félix Perrollaz
Félix Perrollaz
Licence de Science politique à l'Université de Lille, étudiant en journalisme, journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

9 commentaires

  1. Je me rappelle des mes six ans lorsque je suis parti en colonie de vacance ce devait être en 1963 ou 1964 , nous passions avec le car de transport dans les monts de l’Allier où nous traversions des hameaux, les gens n’avaient pas tous l’électricité et ils venaient nous voir comme on viendrait regarder le tour de France cycliste . Il devait voir passer une ou deux voitures par semaine . Ajourd’hui ce sont des lignes de TGV et des autoroutes qui traversent la campagne mais les paysans que je connais n’ont pas besoin des écolos pour dire que le déséquilibre s’installe lorsque l’on a plétore de lignes de TGV , d’autoroutes et de lotissement qui détruisent les terres arables alors que l’on importe de plus en plus de produits agricoles .Je rassure tout le monde ; Ils ne veulent pas non plus des éoliennes chères aux écolos !

  2. Etant à quelques encablures de ce département, nous y allons volontiers pour le parcourir, mais pas en été ou cela est pratiquement impossible dans certains endroits. C’est un très joli département qui effectivement mérite d’être connu plus en profondeur que la descente de la rivière en canoé, surtout en période estivale. C’est très peuplé en été et vide pratiquement le reste de l’année. Si vous ne connaissez pas faites y donc un tour, dépaysement garanti.

  3. Que deviendrons nous quand cette classe dont, pour une grande partie de la population, nous sommes issue, aura disparu? Nous mangerons du poulet synthétique, des viandes artificielles et des aliments recomposés à partir d’éléments OGM. Et tout ça pour le plus grand profit d’une petite catégorie de gens qui continuera à profiter des bienfaits de la gastronomie ancestrale

  4. J’ai connu les fermes à multiples cultures où les céréaliers étaient aussi des éleveurs ayant plusieurs cordes à leur arc, l’agriculture est devenue une monoculture et les producteurs dans un domaine se servent au supermarché .et on voit des agriculteurs a la tête de 200 hectares ne pas avoir une poule dans le poulailler. Devenus des industriels ils ont la vie des citadins sans les avantages. Ces fermes de monoculture sont tristes et silencieuses et les agriculteurs sont dépendants du marché parce qu’ils ne peuvent plus comme autrefois se rattraper sur une autre branche quand la leur est cassée. Une intempérie pour certains ou une maladie de vaches folles pour d’autres signifient invariablement leur fin.
    Victimes du «  progrès » du rendement à tout prix et de la mode les agriculteurs n’ont plus d’autonomie et sont enrégimentés dans un carcan qui les conduit à leur disparition.

    • Les éleveurs d’ajourd’hui sont aussi des céréaliers si ils veulent survivre . ils faut bien nourrir les bêtes ! Par contre ce ne sont pas eux qui necessairement se chargent de la moisson sinon l’investissement serait trop lourd . Parce que malgré ce que l’on croit, les paysans ne sont pas complètement seuls , il ya une solidarité interprofessionnlelle mais le problème vient du fait des gens qui se mettent à la retraite ou qui arrêtent leur activité . Ils mettent, sans le vouloir ,tout un secteur en difficulté .

  5. Cela me rappelle mon enfance sans la ferme de ma grand-mere, j’ai 69 ans, où je passais trois mois d’été à aider mon oncle et grimper aux arbres.
    Simple et de bon goût.

  6. A l’époque où Giscard misait sur l’Agriculture tout en inventant le regroupement familial, les attelages bovins avaient déjà disparu et la télévision ouvrait au monde paysan une « lucarne » sur un mode de vie s’orientant vers les loisirs et fuyant les contraintes. La destruction du monde laborieux s’organisait sur les ruines de la morale.

  7. Loin très loin des « valeurs » de Rousseau ou Tondelier et des pseudos soulèvements …. La vraie écologie non la dictature voulue par nos extrémistes NE CONNAISSANT RIEN À LA NTURE !!!

  8. La bande annonce met l’eau à la bouche. Mais quel dommage qu’il ne soit plus sur les écrans! Comment le voir désormais?…

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