Boris Johnson dit non à la 5G Huawei, non à la mainmise de la Chine sur le monde

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Boris Johnson vient d'exclure Huawei du développement de la 5G sur le territoire britannique. Certains y verront une simple sanction économique à la suppression du statut particulier de Hong Kong, qui a choqué en Grande-Bretagne et démontré l'impérialisme agressif du régime de Xi.

Mais en sanctionnant Huawei, il suit aussi les premières décisions prises par Trump, il y a quelques mois, contre l'entreprise chinoise, qui avait alors interdit aux entreprises américaines de se fournir auprès du fabricant chinois, en arguant de menaces graves pour la sécurité des États-Unis.

Macron avait, à l'époque, critiqué la décision de Trump, arguant que « tout ceci n'est pas bon pour les affaires et l'innovation, et que ce n'est pas en excitant les tensions que l'on garantit la sécurité d'un pays ».

Depuis, un an est passé, la crise du coronavirus a catalysé encore plus les évolutions largement observables auparavant, à savoir les volontés hégémoniques de Pékin. Tout démontre, aujourd'hui, que le Parti communiste chinois veut profiter de l'affaiblissement de l'Occident pour étendre son influence, et dominer le monde : Hong Kong écrasée, incidents à la frontière avec l'Inde, mer de Chine sous la domination maritime chinoise, enquêtes sur le coronavirus balayées d'un revers de main, Xi n'a plus peur des réactions occidentales et il le montre.

La 5G, ce n'est pas une technologie anodine d'un point de vue stratégique, loin de là : elle va servir de socle aux évolutions des pratiques dans le monde entier, avec les voitures, trains et avions autonomes, la programmation de réservations et d'achats automatisées en tous genres, la programmation électrique et électronique de tout un pays, les communications. En maîtrisant cette technologie dans le monde entier, Pékin pourrait donc, via Huawei, bloquer les communications, couper l'électricité d'un pays tout entier, arrêter les voitures, les trains, les avions, d'un simple clic, espionner les communications de tous, contrôler les flux numériques sur la planète entière.

Toutes ces armes entre les mains d'un régime communiste totalitaire comme celui de Xi : il est temps que l'Occident arrête de voir en Pékin un partenaire commercial et comprenne que nous avons en face de nous un adversaire du même acabit que le fut l'ex-URSS. Il serait temps que l'Union européenne se réveille et serve enfin à quelque chose : Nokia et Ericsson sont bien placées dans la course à la 5G, ne serait-il pas temps de leur donner un coup de pouce pour fonder la 5G européenne qui contrera celle de la Chine ?

Avec la 5G, c'est l'avenir de l'Occident qui se joue, notre économie, notre prospérité, notre liberté : Boris Johnson l'a bien compris, dans la foulée de Donald Trump. Il n'est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs, quand il s'agit de sauver nos pays : il est toujours temps à Emmanuel Macron d'emboîter le pas à la Grande-Bretagne et de renvoyer Huawei dans ses pénates !

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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