« Ben voyons ! » : l’expression zemmourienne qui affole Thomas Legrand, la conscience de France Inter

thomas legrand

Lundi, j’évoquais ici-même la chroniqueuse-animatrice-humoriste de France Inter Sophia Aram, une dame qui opère sur la radio d’État depuis 2002. Elle a sur l’antenne un compagnon de poids, Thomas Legrand, qui présente l’éditorial politique dans la matinale depuis le 1er septembre 2008.

À franchement parler, il n’y a guère de différence entre celle qui se veut humoriste et celui qui se prétend journaliste politique. Les deux font dans le « ricanement teigneux », comme dit mon ami Nicolas Gauthier, la connivence partisane, la supériorité de classe et le cirage de pompes avec les petits marquis du pouvoir. Ils sont « la voix » de France Inter, son ton, sa ligne morale et politique : en l’occurrence, des militants actifs de cette gauche qui ne représente plus aujourd’hui, tous bords confondus, que 25 % de l’électorat français.

Sophia Aram traitait déjà les électeurs du FN de « gros cons » quand Thomas Legrand démarrait sa carrière en couvrant l’actualité politique du même FN. C’est leur fonds de commerce, et si le FN a fait sa mue en RN, eux n’ont pas changé. Juste élargi leur cible, puisque c’est maintenant CNews et Éric Zemmour qui les obsèdent.

On se souvient, d’ailleurs, de l’entreprise initiée par le député LREM Stéphane Séjourné, en juin dernier, lorsqu’il avait annoncé (sur France Inter, bien sûr) vouloir faire la chasse aux « éditorialistes les plus engagés ». Le pluriel n’était qu’un artifice, puisqu’il s’agissait d’évincer Zemmour au motif que, étant probablement un futur candidat à l’élection présidentielle, il fallait décompter son temps de parole. Rappelons – on oublie vite – que le CSA décida en effet, le 8 septembre, de demander aux médias audiovisuels de décompter les interventions d’Éric Zemmour, désormais considéré comme un « acteur du débat politique national » alors qu’il n’était toujours pas candidat…

En ce mois de juin 2021, Causeur avait d’ailleurs consacré un papier au dit Thomas Legrand, l’homme qui n’est pas considéré comme « un éditorialiste engagé » mais néanmoins « diffuse chaque matin sa bonne parole progressiste, à un auditoire cinq fois plus important que celui d’Éric Zemmour ». Et Causeur d’offrir alors à ses lecteurs un petit florilège des sorties parfaitement objectives du monsieur, recueillies en quelques jours, sur la théorie du genre (« très progressiste »), la Manif pour tous (« une idée qui meurt »), les éoliennes (qui déplaisent aux bouseux), etc.

Aujourd’hui, Thomas Legrand s’étouffe devant les sondages. La cote de Zemmour l’affole. Alors ce mardi, l’aboyeur de la gauche morale décortique l’expression « Ben voyons ! », devenue « maintenant un slogan, un effet rhétorique scandé dans les meetings d’Éric Zemmour pour clouer au pilori ses adversaires et leurs affirmations sans avoir besoin de développer un argumentaire trop subtil ». Qu’il dit.

Le plus drôle est que l’analyse est juste mais les arguments renversés : « Il s’agit d’une suggestion missile, destructrice qui interdit toute poursuite de la discussion. » Faux ! Elle jaillit quand toute discussion est impossible, quand elle n’a en réalité jamais commencé, quand les affirmations injurieuses se succèdent pour discréditer l’adversaire. « Au départ, c’était un tic de langage du polémiste dans ses duels télévisés, poursuit Legrand. Une saillie que Zemmour formulait automatiquement à chaque fois que son adversaire lui renvoyait son racisme, son sexisme, tout simplement son pessimisme ou même sa contestation d’un chiffre ou d’un fait historique tordu ou instrumentalisé. » Il poursuit : « En réalité, “Ben Voyons !” dépolitise, puisqu’il stoppe net, disqualifie toute tentative d’argumentation. La dépolitisation étant un préalable au succès d’une entreprise populiste. »

C’est tordu, c’est d’une mauvaise foi crasse. C’est France Inter.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Maintenant et avec des gens comme ça, j’arrive à une stricte dichotomie:
    Zemmour est suivi par des patriotes qui aiment leur pays et veulent voir perdurer nos us et coutumes et nos libertés. Toutes ces limaces comme ce « journaliste » très « impartial »sont , pour moi, classées anti France et donc reniant leur pays rejoignant ainsi la meute (guidée par les énarques) qui participent avec enthousiasme au « Grand Remplacement »

  2. Je trouve votre conclusion bien trop bienveillante. La parole de ce monsieur est du rien construit sur du vide. Elle n’a pas de sens et n’est pas argumentée, elle est l’expression d’une idéologie sans socle, une négation de la réalité.

  3. Ce monsieur anime avec Claire Servajean, le dimanche soir sur France-Inter, « Un dimanche de campagne ». Un truc évidemment très « engagé ». Par ailleurs, je trouve surprenant que Claire Servajean soit si peu dans le collimateur de la réinfosphère. C’est peut-être ce qui se fait de plus militant, dans la boutique FI !!

  4. Pas aboyeur comme le chien mais JAPPEUR comme le ROQUET. « la critique est aisée mais l’art est difficile ». Que ferait-il de mieux qu’E.Z. s’il devait gouverner la FRANCE et résoudre en priorité l’INSECURITE que subit le peuple depuis près de 50 ans à cause de millions d’étrangers de culture et de religion différentes accueillis par des gouvernants immatures, serait-il CAPABLE de résoudre ce qui détruit notre CIVILISATION ? Si E.Z. en dérange autant c’est qu’ils ont peur de perdre leur place.

  5. Comment Thomas Legrand entend-il l’épithète « nazi », ou « fasciste »? Ne sont-ce pas les mots qui disqualifient l’adversaire, qui visent à lui imposer le silence, qui interdit à d’autres intervenants de lui adresser la parole? « Ben voyons », à l’inverse, est un constat qui relance le débat, puisqu’il invite à contester l’affirmation qui a précédé, à la corriger, à la justifier au tour de parole suivant. Perdus d’idéologie, les journaleux de FranceInter ont perdu tout sens commun.

  6. « Il poursuit : « En réalité, “Ben Voyons !” dépolitise, puisqu’il stoppe net, disqualifie toute tentative d’argumentation. »

    En revanche, la reductio ad hitlerum, l’accusation de racisme, d’homophobie, de transphobie, de sexisme, etc. sont autant d’invites au débat, dans la loyauté, le respect et la sérénité.

  7. je n’aime pas cette radio de gauche puante , à tel point que sachant que Nagui qui officie le matin sur cette radio , je ne regarde plus son émission sur France 2 le soir , et pourtant , j’aimais assez bien ! dommage !

  8. Aboyeur de la gauche morale, j’aime bien ;bien sûr qu’ils ont peur de perdre leur prébendes, les réductions d’impôts de par leur métier dont Jupiter à augmenté le %.
    Leur sale bouleau, c’est de dénigrer, ils ne savent rien faire d’autre. Il suffit de les voir face à Z, ils ne tiennent pas la route.

  9. Gilles Le Gendre se pensait déjà « trop intelligent » pour certaine masse – évidemment sans culture – de Gaulois réfractaires…Nous attendons encore (manque de chance pour nous de l’ignorer encore ?) « l’argumentaire trop subtil » de M. Thomas Legrand…

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