Barbare et fière de l’être : Louisa Yousfi, pensionnaire de la Villa Médicis

Louisa Yousfi capture d'écran

La Villa Médicis vient de rendre publique la promotion de pensionnaires pour l’année 2024-2025. « 7 femmes, 7 hommes et 2 personnes non binaires », prend-elle soin de nous préciser. Parmi eux (iels ?), l’écrivain (vaine ?) Louisa Yousfi a bâti sa carrière sur une certaine idée de la France qui ne cadre pas exactement avec le rôle de l’Académie de France à Rome.

Louisa Yousfi est une journaliste militante qui s’est fait remarquer sur la chaîne YouTube Paroles d’honneur, « la voix des quartiers et de l’immigration post-coloniale ». Une émission réfléchit à « décoloniser l’anti-impérialisme » mais l’ordinaire consiste plutôt à pourfendre « le système police-justice raciste » et « l’islamophobie d’État ». D’origine algérienne, Yousfi n’a pourtant pas été maltraitée par son pays natal, la France. Classe préparatoire, études de philosophie… Elle y fréquente, bien sûr, des étudiants de gauche. Mais « l’antiracisme moral du PS et de SOS Racisme, très biaisé », la dégoûte. Quand elle rencontre Houria Bouteldja, les thèses de la cofondatrice du Parti des indigènes de la République (PIR) entrent en résonance avec une phrase de sa propre mère : « N’oublie jamais que nous sommes musulmans ». Elle adhère à ce parti.

Un seul mot d’ordre : rester barbares

Yousfi ne tarit pas d’éloge envers Bouteldja et ses « "attentats" idéologiques et politiques » (sic). Elle quitte les Indigènes en 2020 mais, dans cette logique, elle publie en 2022 Rester barbares (La Fabrique Éditions). « Un récit à la fois politique et littéraire de ce (re)devenir barbare des Noirs et des Arabes de France. » Une revendication de l’ensauvagement. Un mot d’ordre qui parle à toute une génération d’immigrés, une déclaration de guerre à la civilisation que, mêmes fatigués ou décadents, nous représentons à leurs yeux.

Cette barbare passera donc la prochaine année scolaire à Rome. Prise dans l’atmosphère envoûtante de l’Urbs, s’y convertira-t-elle à une forme plus élevée de culture et à la piété envers la civilisation ? Ou bien restera-t-elle, bornée, la barbare qui veut renverser la capitale de l’Empire ? Concrètement, celle qui se définit non comme française mais comme « Arabe en France » va y écrire une œuvre de fiction sur une famille franco-algérienne. Il sera question « de biologie spirituelle, de télépathie intergénérationnelle entre un peuple de fantômes indigènes et leurs descendants engagés dans une série de "travaux herculéens" à réaliser dans un monde de plus en plus hostile ». Sa langue, ajoute la Villa Médicis, sera « portée par un syncrétisme radical ».

La Villa Médicis, laboratoire de la déconstruction

Emportant à Rome ses vieux démons, Louisa Yousfi n’y cultivera pas, sauf miracle, « le bon goût et la manière des Anciens », comme le voulait Colbert en fondant l’Académie de France à Rome. Mais il y a belle lurette que, comme d’autres institutions censées former des élites (Sciences Po, par exemple), la Villa Médicis est passée à l’idéologie. Yousfi côtoiera dans sa promotion, entre autres pensionnaires, un plasticien qui travaille sur « la réémergence du féminisme illuminée par les études trans et les deuils communautaires ». Ou un scénariste qui prépare un long-métrage : « Et si saint Paul vivait aujourd’hui, dans une France contemporaine traversée par le queer ? »

À l’ombre des pins, dans un parc peint par Vélasquez et Corot, où composèrent Berlioz et Debussy, Louisa Yousfi et ses amis non binaires échafauderont des théories déconstructives de ce que la civilisation européenne leur a apporté. Avec la bénédiction publique d’un budget annuel de six millions d’euros. Yousfi aime à citer cette phrase du duo de rappeurs Tandem : « Je baiserai la France jusqu’à ce qu’elle m’aime. » La France paraît consentante.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Même pas la reconnaissance du ventre ! Cette privilégiée n’est même pas capable de discerner ce que la France lui a permis d’être aujourd’hui. Il y a bien plus de personnes méritantes que ces gens là et à qui on offre moins de possibilités. Notre vieux pays est masochiste comme il n’est pas possible. Sans un sursaut général, c’est la fin.

  2. C’est à « ça » que notre pauvre pays est réduit pour le représenter à la Villa Médicis ? Mais , je me suis toujours demandé pourquoi ces furies comme elle , Bouteldja , Diallo et d’autres restaient en France . Manifestement elles n’y vivent pas heureuses . Ou alors , elles sont masos ! Ah mais j’y suis , chez elles , dans leur bled , elles seraient ignorées , contraintes de se la boucler . De se conduire comme une fatma , être éventuellemenet la 2e ou 4e épouse d’un mâle qui qui ferait passer l’envie de de polémiquer et qui leur ferait une flopée de gosses . Et puis , en France , elles ont un revenu et une indépendance qu’elles n’auraient jamais au bled ….

  3. Rome est éternelle, et ce petit bout de la France l’est donc aussi.
    Ce n’est pas une « barbare » qui y passera un temps infinitésimal qui y changera quoique ce soit.
    Ce qui me chiffonne le plus c’est que cette personne y est avec mon argent pour cracher sur la France, sa culture et sur notre civilisation.
    En toute chose et de tout temps il y a toujours eu le retour de balancier, l’emprunte quelle y laissera sera vite balayé par le temps.

  4. Bref en France on nomme des personnes plus elles sont débiles mieux c’est, ou alors elle veux s’en débarrassées

  5. Nul besoin de ses paroles, son visage et son regard farouche disent tout de ses pensées. C’est le genre d’individu que l’on croise assez souvent mais qu’on préfère éviter… C’est le genre de personne qui fait que l’on ne se sent plus chez nous en France, nous faisant craindre le pire. On peut ajouter l’ingratitude à son palmarès…. Puisque ses parents étaient dans leur pays « Indépendant » pourquoi sont-ils venus faire naître leur fille, en pays ennemi ?

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