Agression d’un petit-neveu des Macron : et celles contre la famille Le Pen ?

criminalité violences

Il n’aura échappé à personne qu’en France, la violence gagne du terrain. Ainsi, Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de la première dame de l’Élysée, a-t-il été roué de coups par huit personnes, ce lundi 15 mai, devant la chocolaterie familiale d’Amiens, alors qu’Emmanuel Macron achevait sa causerie télévisée de TF1.

Bien sûr, les versions divergent, tel que résumé par BFM TV. Pour son père, Jean-Baptiste Trogneux : « Ils l’ont jeté au sol et l’ont tabassé. […] Ses blessures nécessitent de passer un scanner cérébral. Il a une commotion, plusieurs doigts abîmés, des côtes cassées. »

Pour les agresseurs, le récit est évidemment tout autre : « On l’a défendu et lui est parti porter plainte directement au commissariat pour violences, des coups de poing, des coups de pied. […] Le neveu de Brigitte Macron a bousculé notre camarade, on est venus pour séparer et quand on est repartis il y a la voiture de la BAC qui est venue. » Bref, la Justice tranchera. Elle a déjà tranché. Quatre des protagonistes seront jugés et quatre autres viennent d’être remis en liberté sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.

Au fait, qui sont les quatre personnes incriminées, trois hommes et une adolescente de seize ans qui devrait être tôt déférée devant le juge des enfants ? Toujours selon la même source, « deux sont connues des autorités avec des antécédents judiciaires, une autre est connue du renseignement territorial ». Mieux : ces trois hommes seraient des « majeurs protégés », deux sous curatelle, un sous tutelle.

Leurs motivations ? Elles sont évidemment des plus floues. Pour l’un, « ça n’est pas parce que c’est le neveu de Brigitte Macron qu’il faut le défendre. On vit dans une drôle de France, il faut se réveiller. » Pour les deux autres, « on ne peut pas rester comme ça, surtout avec un Président qui ne nous écoute pas. […] Il faut faire un Mai 68. » Pour les trois : « Emmanuel Macron devrait démissionner, parce que là, ça va partir en vrille, toute la France va se révolter. À Paris, c’est chaud, dans les autres villes, aussi. Là, on se fait bien entendre, on va se faire entendre encore plus. En tout cas, on est là, on ne lâche rien. »

Pour revenir à de tels degrés de violence politique, faut-il au moins remonter aux années 70. Avant les Black Blocs, les autonomes. Des manifestations qui pouvaient vite dégénérer. Il y avait Action directe, qui n’hésitait pas à tuer. L’extrême gauche atteignait ces niveaux de sauvagerie que l’on retrouve aujourd’hui. L’extrême droite n’était pas, non plus, en reste. Le 9 mars 1971, le meeting parisien d’Ordre nouveau, au Palais des sports, est attaqué par tout ce que la capitale compte de gauchistes. Pas de morts mais des blessés graves par dizaines. Deux ans plus tard, le 21 juin 1973, un autre meeting, tenu salle de la Mutualité et consacré à « l’immigration sauvage », est à son tour pris d’assaut. La violence est telle qu’une semaine plus tard, Ordre nouveau et la Ligue communiste sont dissous par le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin. Une dizaine d’années avant, l’OAS tentait à plusieurs reprises d’assassiner le général de Gaulle. Rien de bien neuf sous le soleil, donc.

Très logiquement, la classe politique est, pour une fois, unanime à dénoncer l’affaire. Pour Éric Ciotti, patron des LR : « Oui au débat démocratique, non à la violence et à la terreur. » Chez les Insoumis, même son de cloche. Alexis Corbière : « Aucune violence contre les personnes n’est acceptable. » Et Jean-Luc Mélenchon d’ajouter, mais à sa manière : « Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtre et agressions racistes me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour nos amis agressés ou menacés. » Lesquels ? L’histoire ne le dit pas.

Marine Le Pen est probablement plus convaincante, qui exige que les « agresseurs soient très sévèrement sanctionnés par la Justice », tout en remarquant : « J’ai été moi-même, pendant de très nombreuses années, victime, avec ma famille, de violences, de menaces, sans qu’à l’époque ça ne suscite d’indignation. […] Je développe une indignation pour l’ensemble de ces actes, quel que soit le parti que cela touche. »

Pas faux, tout comme il est aussi légitime de s’interroger sur le chaos semé par Emmanuel Macron alors qu’il assurait que ce dernier surviendrait si Marine Le Pen était élue à sa place.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

68 commentaires

  1. Les médias feraient bien de relater toute l’affaire et non pas d’en tronçonner les éléments qui atténuent la responsabilité de certains. Si nos sources sont bonnes, tout est parti d’une question de poubelles situées face à la vitrine Trogneux. Pourquoi agir sur ces poubelles ? Un faisceau de raisons. La famille Trogneux à Amiens, c’est la richesse, une richesse affichée. Pour ces humbles délinquants, qui ont certainement des difficultés à joindre les deux bouts, un écart de classe qui fait mal aux tripes. Ajoutons, la famille Trogneux, un symbole puisque reliée à Macron, pour ces personnes au raisonnement limité, la cause de leurs souffrances. Ajoutons, le mépris affiché par cette gouvernance macronienne qui dispose de micros, de tout le système médiatique pour afficher son arrogance, ses mensonges, son mépris. Macron a pourtant qualifié ces populistes de « LEPREUX ». Ces personnes se sentent démunies pour réagir. Personne pour les écouter, les défendre, qui plus est des éditorialistes fayots qui dégagent le Chef de l’Etat de toute responsabilité alors qu’il est la source de toutes les difficultés de la France . Seule la force reste à leur portée. Ajoutons, le déclassement social de ces personnes, un déclassement dont certains se gaussent derrière leurs mimiques entendues. Ils se reconnaîtront. Enfin, un système qui s’acharne à condamner ces petits, très petits délinquants alors que pour l’essentiel il est la cause de leurs dérives : haine, agressions verbales, mépris, mensonges, défaut d’éducation, abandons de cette classe sociale, les déshérités, les 10% qui n’ont pas ce bac généreux. Le premier devoir d’un Chef d’Etat et de ses relais serait qu’ils adaptent leurs discours et leurs actes à la portée de ces personnes, lorsque nécessaire. Mais non, elles sont toutes considérées de haut, avec mépris. Il suffit d’écouter et de lire les commentaires. A noter pour les durs de la feuille, ces délinquants n’ont rien à voir avec les trafiquants de drogues. Ils agissent par humeur, par instinct, par faiblesse, par désarroi.

    • Bonjour Syclams ! Je comprends que vous attirez l’attention sur les déclassés de notre pays. Je ne suis toutefois pas certain qu’il y ait une relation entre ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’arrogance du président et leur situation. Nous pourrions échanger longtemps sur les raisons de ce déclassement dont les origines sont très antérieures à l’élection de M. Macron (pour qui je n’ai jamais voté). Vous évoquez comme pour les excuser ces dérives (je vous cite) qui polluent pourtant la vie sociale de nombreux Français dont le seul tort est de mener une existence normale, marquée par des efforts réguliers, le sérieux et l’épargne. Je regrette qu’il n’existe pas chez nous des établissements carcéraux sévères (enfermement individuel, impossibilité de communiquer avec quiconque, automatisation de la surveillance et du service) qui seraient affectés aux courtes peines privatives de liberté (en nombre de jours ou de semaines), payantes avec solidarité familiale. Je pense que ces détentions précisément ordonnées pour les petits délits pourraient en convaincre plus d’un de s’efforcer de retrouver le « bon chemin ».

  2. Ce type de violence vis à vis des politiciens, va aller en augmentant ! Que la Macronie ne se trompe pas le peuple qu’il méprise et qui se sent abandonné, n’en peut plus.

    • La démocratie a disparu et j’en veux pour preuve l’installation de cadas dans des communes où la municipalité les impose à leur concitoyens en évitant de leur donner la parole sur un sujet aussi grave qu’est l’immigration , après , il ne faut pas que les élus s’étonnent du boomerang qu’il ne faut surtout pas excuser .

  3. On pense à la fable du loup et l’agneau : si ce n’est toi, c’est donc ton frère, c’est donc quelqu’un des tiens … Une vieille réédition du bouc émissaire.

  4. Soixante millions de français ont subi il y a peu, l’agression d’une injection expérimentale pour laquelle la controverse à été interdite, la violence d’un laisser-passer digne des années 40, la perte de leur gagne-pain pour certains, et la volonté d’être  » emmerdés » s’ils n’obéissaient pas !
    La violence est donc partout, et il est regrettable qu’elle se soit exercée sur le petit neveu qui n’y est pour rien !

  5. Tout est dans le titre, les coupables en prison, quoi de plus normal, mais oh combien ont fait bien pire et son restés en liberté. Justice à double vitesse. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », ce brave J de La Fontaine n’est pas mort, plus il est d’actualité mais si encore vivant parmi nous, il ne serait pas bien vue par la Nupes. En fait, le grand responsable de cette violence, personne ne l’ignore.

  6. Violences inacceptables .
    On peut se poser une question :Pourquoi la personnalité du président suscite t’elle tant de haine ?

  7. Le problème est pourtant simple.
    Le petit-neveu de Brigitte Trogneux s’est vanté auprès de ses petits camarades d’être le petit-neveu de la femme du président, donc le neveu du président Macron.
    Seulement voilà, il y a des couples présidentiels qui « passent très bien », et il y a les autres… L’autre… En l’occurrence le couple Manu et Brigitte.
    Manu à atteint un point de détestation jamais connu auparavant ; je fais l’impasse sur Brigitte, même si ce n’est pas beaucoup mieux ; détestation donc qui provoque immanquablement des réactions épidermiques conduisant à des actes de grandes stupidités, et impardonnables.
    On ne s’attaque pas à des enfants, ils ne doivent pas être responsables des actes de leurs adultes.
    Surpris donc ? Non pas du tout, je m’attendais même à cela beaucoup plus tôt.
    Satisfait ? Pas du tout !
    En colère ? Oui et non !

    • « On ne s’attaque pas à des enfants, ils ne doivent pas être responsables des actes de leurs adultes. » On ne s’attaque pas à des européens, ils ne doivent pas être responsables de l’esclavagisme de leurs ancêtres.

      • Je ne vois pas le rapport avec l’esclavagisme.
        Si c’était pour répondre qq-chose, c’est raté !

  8. Arrêtez un peu avec le PETIT neveu, on a l’impression qu’il s’agit d’un enfant et du coup les lecteurs ont encore plus de compassion. Il s’agit d’un homme de 33ans qui à été agressé comme des centaines de français qui ne sont pas de famille Trogneux et dont Macron n’ a rien à faire.

    • J’ignorai que celui que je pensais être un ado a 33 ans.
      Et on fait un foin pour ce monsieur en oubliant toutes les autres victimes de violences comme vous le dites si bien, ne seraient ce que macroniennes (genre obligation du masque pour les petits de maternelle…)

  9. L’indignation de la Macronie et de la classe politique en général est sélective, tant que ces « incivilités » étaient dirigées contre la plèbe, il n’y avait apparemment pas de quoi trop s’inquiéter ni encore moins s’indigner…!
    Oui, Messieurs Dames, il va falloir assumer vos dérives….progressistes, cela s’adresse également à toute la chaîne de notre justice, dont la déviance n’est hélas plus à démontrer.
    VOS enfants sont également en danger, puisse cela vous redonner le sens des réalités..

  10. Toute agression est condamnable, mais quand le gendre de Macron souhaite publiquement le crash de l’avion de Monsieur Zemmour, n’y a-t-il pas là une grande violence vite passée sous silence?

  11. Ce président porte la lourde responsabilité du chaos de notre société ! Si je condamne bien évidemment cet acte de violence envers le petit-neveu de Madame, j’aurais souhaité que Madame ait la même empathie envers les éborgnés, les gens ordinaires agressés gravement dans leur chair ! Qui sème le vent finit par récolter la tempête !
    Je doute de l’empathie de ce président, car ces tics de langage le trahissent !

  12. Et il y a – peut être plus grave encore – les agressions judiciaires quotidiennes (viol de la loi par idéologie) par les juges rouges, en toute impunité, contre les justiciables et les avocats qualifiés  »de droite ».

  13. Ce que nous savons c’est que depuis l’arrivée de Marine le Pen au pouvoir c’est le chaos . On peut en rire mais imaginons un instant et revenons au réel. Dans l’état du pays et je le disais si c’était le cas cette dernière et son gouvernement vivraient cloîtrés. Tout cela se terminera mal.

  14. Bien sûr il faut condamner l’agression de cet homme , simplement parce qu’il porte le même nom que B. Macron. Mais les condamnations sont beaucoup moins nombreuses voir inexistantes quand il s’agit d’un élu de le droite encore plus si c’est un élu RN ou Reconquête , là ça devient normal !

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