Actuellement, un film pro-palestinien pour les collèges ? Allô, Gabriel Attal !

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Vais-je emmener mes élèves de REP voir Wardi au cinéma ou pas ? C'est, normalement, ce qui est prévu par le programme national « Collège au cinéma », un programme national fruit d'un partenariat entre le CNC [Centre national du cinéma et de l’image animée, NDLR] et l'Éducation nationale depuis trente ans. Sur le papier, une belle idée : mettre en contact un public qui fréquente de moins en moins les salles obscures avec des films de qualité. Quand il s'agit de films patrimoniaux ou de chefs-d'œuvre, rien à redire. Mais quand l'idéologie s'en mêle, comme toujours à l'Éducation nationale, les choses se compliquent. Ce fut, naguère, le cas avec le film Tomboy sur une fille garçon manquée, cheval de Troie de l'idéologie du genre durant les années Najat Vallaud-Belkacem.

Mais cet automne, le hasard et l'idéologie de gauche qui domine les commissions du CNC et de l'Éducation nationale qui choisissent les films avaient sélectionné un film d'animation ouvertement pro-palestinien, Wardi, du réalisateur norvégien Mats Grorud, destiné aux 6e-5e des collèges de France. Le dispositif prévoit une journée de formation pour l'enseignant sur les films en question, formation à laquelle j'ai participé en octobre. À l'époque, pourtant après le 7 octobre et l'assassinat de Dominique Bernard, aucun bruit de déprogrammation dans mon académie (Bordeaux). Et voilà qu'en pleines vacances scolaires, le rectorat de Paris fait savoir que le film est déprogrammé. Un mail du rectorat est arrivé le 12 octobre à l’attention de l’association des Cinémas indépendants parisiens (CIP), qui coordonne le dispositif. Le rectorat justifie cette décision inédite par le « contexte d’extrême tension internationale et de ses conséquences potentielles sur notre territoire ». Il signale aussi que « plusieurs enseignants ont fait remonter au rectorat des interrogations quant à l’opportunité de diffuser, cette année, ce film d’animation qui a pour cadre le conflit israélo-palestinien », estimant que « les circonstances dramatiques que connaît actuellement le Proche-Orient, la diffusion et l’exploitation pédagogique de Wardi pourrait se révéler très délicate ». Pas faux, et l'on peut comprendre les inquiétudes des enseignants, traumatisés par la mort de Dominique Bernard, à devoir affronter les réactions des élèves qui trouveront dans l'œuvre une nouvelle justification à leur soutien enflammé à la cause palestinienne et à tous ses corollaires nauséabonds actuels.

La décision est-elle une déclinaison du « Nous ne laisserons rien passer » de Gabriel Attal ? Une mesure de prudence indispensable ? Déprogrammé à Paris. Mais à Bordeaux ? Et ailleurs en France ? Il faudrait alors une décision unilatérale et nationale. Nous l'attendons encore à l'heure où nous écrivons. Le climat actuel impose une décision franche et nette. Bien sûr, des cultureux, des enseignants et des mélenchonnistes protesteront, en se prenant pour des hussards noirs de la Palestine. Et regarderont ailleurs quand un autre Samuel Paty, un autre Dominique Bernard tomberont sous les coups islamistes.

D'autres films du dispositif, ces dernières années, abordaient ce sujet chaud : Les Citronniers, de l'Israélien Eran Riklis, ou encore Wadja, de la Saoudienne Haifaa al-Mansour, première femme réalisatrice de son pays. Ils permettaient de construire un regard critique et nuancé, même avec les élèves les plus engagés. C'était il y a dix ans ; aujourd'hui, ce n'est plus possible. Ainsi va la France en 2023...

Pourtant, le film, malgré son parti pris, ne manque pas de qualités : profondeur historique, regard de l'enfant, poésie, attachement à la terre des ancêtres. Eh oui, très barrésien, tout cela, dirait Gabrielle Cluzel. Il faudrait même méditer la leçon du grand-père : « Si on n'a aucune idée de son passé ni de l'endroit d'où l'on vient, alors qu'est-ce qu'on est ? » L'Éducation nationale, Gabriel Attal et nous autres professeurs aurions un peu moins de problèmes, si l'État, contraint aujourd'hui de déprogrammer un film qu'il a financé hier, se concentrait sur l'objectif de faire aimer la France, son passé, sa terre, sa grandeur, sa langue, sa culture, sa littérature, son grand cinéma. Les élèves français d'origine immigrée n'ont pas besoin qu'on les conforte dans un nationalisme palestinien devenu l'indéfendable Hamas. Pourquoi ne pas les dépayser, leur offrir un peu d'exotisme, leur parler enfin de ce pays magique qu'ils ne connaissent pas : la France ? Il serait grand temps qu'on le comprenne, rue de Grenelle, aussi. Encore un effort, M. Attal.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Je crois que là , c’est bon on a touché le fond ! Albert Einstein a dit : » Le mal progresse a cause de la faiblesse des gens » .

  2. « Si on n’a aucune idée de son passé ni de l’endroit d’où l’on vient, alors qu’est-ce qu’on est ? » Notion banale chez un enraciné français à tradition de cultivateur. mais notion totalement étrangère à un peuple de nomades, tels les Musulmans. Un nomade, par définition, n’a pas de terre, ou plutôt est propriétaire du monde entier. Et en civilisation d’islam, il n’a aucun passé ni avenir, car le temps n’appartient qu’à Dieu.

  3. Pourquoi ne pas programmer dans  » Collège au cinéma » tous les vieux films dans lesquels la France profonde était sublimée, films souvent réalisés par des hommes de gauche: Renoir, Grémillon, Daquin, Duvivier etc…

  4. La déprogrammation est une bonne decision mais pourquoi a-t-on sélectionné ce film en premier lieu ? Avant bien même les horreurs du 7 octobre, n’y avait-il pas dans nos collèges un soupçon de sentiments pro-musulmans susceptibles d’encourager, de consolider des idées antisémites que les professeurs ne sont plus en mesure de contrecarrer avec une étude contradictoire ?

  5. Nos ZÉLITES dansent le tango, un pas en avant, deux en arrière. Paroles, paroles, rien de plus, comment peut-on leur faire confiance, dans tous les domaines, ils agissent de la sorte, crédible pour les innocents. Je voudrais bien me tromper contre tous, mais chaque jour on vous assure une chose, et son contraire, qui peut les croire, sinon les simples d’esprits.

  6. La déprogrammation est une bonne décision, inutile de jeter de l’huile sur le feu, il y a déjà assez de dégâts.
    N’en déplaise au Mélenchon et la Panot, qui on lancé le « jeu » de c’est à celui où celle qui sera le plus antisémite.

  7. Et pourquoi pas un film sur la grande guerre , celle ou sous les yeux de tous , on acheminait les juifs vers le vélodrome d’hiver , ceci fait partie de notre histoire , ceci s’est passé chez nous , avec la collaboration de tous .

    • N’exagérons pas, la collaboration de tous ce n’est pas vrais loin s’en faut, qu’il y ai eu beaucoup de collabos qui en suite à la débâcle Allemande ont sorti leur fusil comme quoi certains savent humer le sens du vent mais bon nombre dans l’ombre comme mon père ont caché des juifs ce qui lui a valus d’être arrêté.

    • Bien vrai ..heureusement que je n’ai plus de jeunes au collège…sinon à certaines heures et moments .ils manqueraient les cours .

  8. Tout est fait pour la destruction de notre nation au profit de toujours les mêmes qui détestent la France et sa civilisation.

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