À Clermont-Ferrand, une rue au nom de Simone de Beauvoir, « lesbienne posthume »

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Vous aimez les jeux de société ? Alors, en voilà un très sociétal, justement : débusquer le wokisme là où il se niche. Bien planqué dans les noms de rue, par exemple. On lit ainsi, dans le quotidien La Montagne, le compte rendu du dernier conseil municipal de la ville de Clermont-Ferrand, le 14 décembre dernier. Parmi les décisions propres à rechaper les pneus, l’ouverture du Centre Gisèle-Halimi et « la nouvelle dénomination de quatre voies » pour honorer trois grandes dames.

Pour faire bonne mesure, on a ajouté un nom à la demande du maire : c’est celui d’un dirigeant sportif, ancien haut cadre de la société Michelin. Bien que représentant de l’espèce honnie mâle blanc tendance patriarcale, son âme est rédimée par le sport (il était président de l’ASM, l’Association sportive montferrandaise)… Bref, oublions Éric de Cromières et penchons-nous sur les heureuses élues.

Figurent donc dorénavant, au Panthéon des rues clermontoises, mesdames :

« Claudette Colvin, une Afro-Américaine issue d'un milieu très modeste qui, à 15 ans, est devenue célèbre pour avoir refusé, le 2 mars 1955, de laisser son siège à une Blanche dans un autobus, en violation des lois Jim Crow des États du Sud, qui imposaient la ségrégation raciale dans les transports publics.

Assia Djebar (Fatima Djebar de son vrai nom), écrivaine, historienne, réalisatrice, membre de l'Académie française, engagée pour l'émancipation des femmes, née en 1936 à l'ouest d'Alger, qui s'est opposée à l'arabisation forcée de son pays.

Simone de Beauvoir, écrivaine, « lesbienne posthume », féministe.

Solitude, la Mulâtresse, figure importante dans l'Histoire africaine, née en 1780, engagée dans les rébellions de 1802 quand Napoléon ordonne le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe. Elle a été exécutée le lendemain de son accouchement. »

Élu depuis 2014, Olivier Blanchi, le maire PS de Clermont-Ferrand, est un homme jovial qui a fait ses classes dans les jupons de Michel Rocard. Réélu au printemps 2020 à la tête d’une liste d’union de la gauche rassemblant le PS, EELV, Génération.s, le PC et tous leurs apparentés groupusculaires, il tient évidemment à faire de sa ville un modèle d’ouverture à la diversité et lui permettre ainsi d’accéder au Graal dont il rêve : capitale européenne de la Culture en 2028. Alors, il lui faut donner des gages, forcément.

Vous devinez, chers lecteurs, ce qui nous interroge ici. Pas Claudette Colvin, ni Assia Djebar, non plus que Solitude la Mulâtresse. Non, c’est Simone de Beauvoir « lesbienne posthume », car on se demande bien ce que signifie cette récupération de fond de plumard. Est-ce parce qu’on s’est appliqué à cacher, de son vivant, ce que tout le monde savait, à savoir qu’elle « essayait » ses jeunes étudiantes du lycée Molière avant de les refiler à son époux libidineux ?

Eh oui, ce qui se passait dans les draps de l’existentialisme n’était pas joli joli ! Crapoteux, même. Simone de Beauvoir se faisait à l’occasion rabatteuse pour un Sartre qui ne couchait pas que les idées sur le papier. Mais voilà, malgré les livres-confession de leurs victimes, la manipulation perverse du couple star de Saint-Germain-des-Prés, théoricien des « amours nécessaires » et des « amours contingentes », n’a jamais vraiment entaché leur réputation. La papesse du féminisme s’est d’ailleurs bien gardée de faire état, dans ses livres, de son goût pour les jeunes filles ; encore moins de sa propension à les repasser à « celui qui était le plus laid, le plus sale, mais aussi le plus gentil et suprêmement intelligent », selon ses propres mots.

À bien y regarder, ce couple devrait être jeté aux poubelles de l’Histoire. En effet, au regard des critères actuels, Beauvoir était assurément une lesbienne honteuse, femme soumise aux exigences d’un mâle blanc crasseux, sale représentant du patriarcat qui s’adonnait au droit de cuissage contre promesse d’un avenir littéraire. En plus de ça, communistes béats sous Staline…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Simone de Beauvoir était une parfaite bisexuelle. Comme prof de lycée, elle a eu de nombreuses aventures avec ses jeunes élèves. Et le seul homme qui a su la faire jouir est le journaliste Américain Nelson Algren, qu’elle n’a pas voulu épouser par principe.

  2. Ah oui j’allais oublier, la vérité et la JUSTICE sont leurs pire ennemies, le deux poids deux mesures est l’une de leurs grandes spécialité, l’empire du mensonge est leur essence même. Recordialement.

  3. Sans vouloir jouer les grincheux, on pourra souligner que les deux tordus faisaient du détournement de mineures, puisque la majorité était à l’époque à 21 ans.
    Mais bien sûr, quand il s’agit de la gauche bienpensante dont on nous a gavé autrefois au lycée et que plus personne ne lit, il n’y a pas de mal, n’est-ce pas.

  4. Partout où la gauche et l’extrême gauche passe, la beauté, la bonté, l’honnêteté, la vérité et la civilisation trépasse. Ils sont pire qu’Etzel à la fin de l’empire de Rome. Cordialement.

  5. je pensais naïvement que l’on se souviendrait de Simone de Beauvoir pour ses oeuvres, pour son engagement politique et non pour ses préférences sexuelles et franchement ça me désole. Mettre en avant ce qui se passe dans la culotte plutôt que dans le cerveau prouve que nous sommes en pleine régression intellectuelle. Réduire la vie d’une grande personnalité à ses préférences sexuelles et passer outre tout le reste, ce n’est pas vraiment d’une grande délicatesse envers cette personne et ses descendants . Mais bon je suis un homme et qui plus est sans doute rétrograde. Alors il est évident que je ne peux pas comprendre.

  6. Beàuvoir à fàit bouger le monde entier, et encore àujourd’hui. Sàrtre s’est gouré sur toute sà ligne philosophique : plus du tout de trànscendànce, màis « sens de l’Histoire », àh oui tiens donc, fàudràit sàvoir…

  7. Un couple infernal que les médias aux ordres continuent d’encenser… des déviants, hypocrites. Merci tout est dit et ça fait plaisir

  8. De tout ce que vous dites sur les rituels et les penchants intimes de ce couple , le maire PS de Clermont Ferrand n’en n’a cure ,il veut être à la page du Wokisme en utilisant ces prétextes pour donner à sa personne tous les attributs que sont le racialisme , le féminisme et les particularismes de genre . La grande peur des pontes du PS est d’être dépassés par les évènements ! Il faut faire feu de tout bois !

  9. La Mulâtresse Solitude est un roman d’André Schwarz-Bart paru en février 1972 aux éditions du Seuil… Cette grande figure est donc en grande partie « fictionnel » ! De nos jours l’on passe aisément de l’enjolivement à la fction puis à la légende et bientôt au mythe.

    Maintenant les termes féministe et lesbienne sont un quasi pléonasme… cela vaut bien sûr (?) pour la Simone panthéonisée ?

  10. La gauche de Saint Germain des Près et de Staline (et Castro). La gauche des porteurs de valises. Des bienfaiteurs de la France, assurément.

  11. J’avais, dans les années 70, été invité par 2 copines à une réunion du MLF (très tendance à l’époque). Je me suis vite aperçu que les 3/4 des présentes étaient des lesbiennes et que leur seul but était de criminaliser l’Homme pour pouvoir convertir celles qui ne l’était pas et en profiter.

  12. Excellent merci Madame !
    Mais hélas même les hommes et les femmes les plus pourris de l’Histoire ne servent de leçon aux peuples ignorants souvent représentés par des pourris ignorants eux-mêmes !
    La culture et l’intelligence n’ont hélas que peu de rapport avec la politique politicienne !

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