Le pompon de la déconnexion est revenu, la semaine passée, à Gérald Darmanin avec sa tentative de compassion pour les « gilets jaunes ». Ces pauvres gens qui doivent vivre avec 950 euros par mois alors qu’il est impossible de trouver un restaurant dans Paris à moins de 100 euros par tête de pipe… Sans les vins ! "Nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer, mais entendre et comprendre ce que c’est que de vivre avec 950 euros..." Déclaration oxymoresque dont le contenu venait démontrer qu’il n’avait ni compris ni entendu. Un deuxième essai est attendu d’une minute à l’autre. Allez, Gérald, on y croit, vas-y, lance-toi, les gilets jaunes sont suspendus à tes lèvres.

Gérald Darmanin. « OK, je me lance… Alors… nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer mais entendre et comprendre ce que c’est de vivre avec 950 euros par mois quand… heu… le sac pour faire des courses de Vuitton est à 750 euros. »

OK. Laisse tomber. On n’y arrivera pas.

Soit dit en passant, les efforts du ministre pour dégoter, dans Paris, des restaurants où il est impossible de prendre un repas à moins de 100 euros sont méritants. Comme le signale le magazine Marianne à l’origine de l’info, "le Guide Michelin permet de constater qu'il est aisé de trouver des “menus déjeuner” dans des étoilés pour 55, 58 ou 62 euros".

Pour Gérald Darmanin, le moment du repas est, chaque jour, un véritable calvaire. Sillonner les rues de Paris à la recherche de la perle rare qui lui facturera l’œuf dur mayonnaise, tartare frites suivi d’une mousse au chocolat 110 euros minimum n’est pas de tout repos. C’est un travail en soi. Certains restaurateurs voyant Darmanin arriver ajoutent un zéro à tous les prix de la carte. Ceux qui ont une calculette sous la main multiplient par quatre. En dessous de 80 euros, le ministre ne touche pas à sa tranche de rosbif. C’est un puriste !

Le client désormais recherché par tous les restos de Paris a crié à la "fake news", à la malhonnêteté intellectuelle de Marianne. Sans préciser ce qu’il avait voulu dire. Le smicard n’a jamais revendiqué le droit de s’asseoir à une table de la Tour d’argent. La comparaison est hors sujet. Le gilet jaune s’interroge. Comment interpréter ces propos fumeux ? De toute évidence, le ministre s’est pris les pieds dans le tapis. Un tapis à 20.000 euros. Qui va payer la réfection de l’ouvrage ? La crainte d’une nouvelle taxe pour financer les travaux menace le contribuable. Comment écumer les joailliers de la place Vendôme pour faire ses cadeaux de Noël si une nouvelle taxe survient ? La population est inquiète.

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24 novembre 2018 à 20:56

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