« Violences policières » : la répugnante unanimité du monde médiatico-politique

Est-on obligé, au mépris du réel (une constante de la gauche), d'opposer les méchants gendarmes aux gentils gauchistes ?
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Aux manifestations contre la réforme des retraites ont succédé celles contre les méga-bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Des centaines de policiers et gendarmes ont affronté les manifestants - des manifestants armés de hachoirs, lançant des pierres et incendiant des fourgonnettes des forces de l'ordre. La situation dans les rues, que les médias qualifient, avec une gourmandise malsaine, d'insurrectionnelle, se double désormais d'une situation difficile sur une zone occupée par les militants de l'extrême gauche la plus radicale. Les précédents existent (Notre-Dame-des-Landes ou le barrage de Sivens), mais ils ne sont pas tombés en même temps qu'une réforme majeure, passée aux forceps contre la volonté du peuple.

Face à cela, les forces de l'ordre font ce qu'elles ont à faire. On n'a pas entendu les médias quand les flics ont gazé des bébés ou des vieillards, en 2013, lors des manifestations contre le mariage pour tous. Ils avaient mieux à faire : ça ne les concernait pas. Au fond, c'est cela, le problème : il y a, entre des médias et des gauchistes, une parenté évidente mais sur laquelle personne n'ose mettre des mots. Libé fait sa une sur l'escalade de la « répression policière ». France Info et BFM TV donnent la parole à la Ligue des droits de l'homme, qui dénonce une « situation alarmante pour la démocratie ». Ces organes de presse, même si certains appartiennent au service public, sont tout sauf neutres - et, objectivement, une telle complaisance est proprement répugnante.

On peut penser ce que l'on veut de la réforme des retraites. On peut se mettre d'accord sur le mépris d'Emmanuel Macron pour le peuple (mais a-t-on voix au chapitre quand on a voté pour lui en 2022 pour « faire barrage à la haine » ? C'est une autre histoire). On peut être d'accord ou pas avec les méga-bassines de Sainte-Soline. Et après ? Est-on obligé, au mépris du réel (une constante de la gauche), d'opposer les méchants gendarmes aux gentils gauchistes ? Ce discours pour enfants ne tient pas l'épreuve des faits.

Pour comble de mauvaise foi, la députée LFI Clémence Guetté a déclaré, ce lundi, sur RTL, qu'elle « déplor[ait] la réaction des forces de l'ordre ». Que déplore-t-elle ? Que les forces de l'ordre fassent leur métier, c'est-à-dire maintenir l'ordre ? « Notre cause est juste », a-t-elle affirmé en guise de justification. Ce sont les mots mêmes des Khmers rouges. Clémence Guetté n'est, au fond, que le visage présentable d'un totalitarisme vieux comme le diable. Culte de la violence et mépris pour les forces de l'ordre ne sont pas précisément des comportement dignes d'un élu du peuple, mais il n'est pas certain que cela choque encore quelqu'un, dans un pays où la moitié des électeurs ne votent plus.
Médias et politiciens de gauche, main dans la main, dansent au milieu des flammes en insultant les gendarmes. Les coups de menton de Gérald Darmanin n'y changent rien. La presse est bel et bien le premier des pouvoirs, dans ce qu'il reste des démocraties occidentales. Et on ne peut pas dire que ce soit pour le meilleur. Les politiciens sont obligés, comme Clémence Guetté, de faire assaut de médiocrité intellectuelle et de fanatisme aveugle pour suivre la cadence. Le pays qui a inventé la voiture automobile ne compte plus les trains à l'arrêt. Le pays qui a inventé le cinéma en est réduit à subir les commissaires politiques de la presse de caniveau. Nous sommes condamnés à espérer que nous remonterons la pente. Mais il est certain que le chemin sera long.
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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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