Services publics : où qu’on se tourne, ce pays part à vau-l’eau !

Playtime Tati

En ce vendredi matin, les tracteurs remontaient vers Paris et les politiques semblaient découvrir la Lune : quoi, comment, la paysannerie française se débat dans des injonctions absurdes ? On empêche les gens de travailler, on les empêche de vivre ? Ils croulent sous la paperasse ? Et les voilà qui défilent sur les plateaux pour dénoncer le système mortifère qu’ils continueront de promouvoir à Bruxelles dès demain.

En ce vendredi matin, les Français, désabusés, apprenaient que le Conseil constitutionnel a vidé des seuls articles qui en faisaient l’intérêt la loi Immigration votée le 19 décembre dernier. Plus cocus que cocus, ils ont appris, aussi, que les députés venaient de s’octroyer 300 euros supplémentaire pour leurs faux frais.

Centrales nucléaires et réseau ferré mal en point

Appris également, par un mail de l’assurance retraite, « l’évolution des prélèvements sociaux » : « En 2024, votre taux de prélèvement augmente, le montant de votre retraite sera donc réduit », disait un mot doux reçu ce matin.

Dans une semaine, l’électricité augmentera, elle, de 8,6 % pour les tarifs normaux et de 9,8 % pour les tarifs heures creuses/heures pleines. Elle avait déjà pris 10 % en août dernier. Pour faire bonne mesure, on attend la hausse du prix du gaz pour l’été 2024.

Pour ce dernier point, Bruno Le Maire nous l’assure : c’est pour financer la remise à niveau de nos centrales. Tout comme les prix maintenant exorbitants des billets de train : c’est pour la remise en état du réseau ferré de France. Tout comme la hausse vertigineuse de la taxe foncière à Paris, par exemple : c’est pour financer la cohabitation avec les surmulots, sans doute ? Construire des baraquements pour les milliers d’immigrés qui dorment au milieu des détritus, peut-être ? Ou encore chauffer les salles de shoot pour les crackeux ?

Sur l'A15, un nid de poule démolit une voiture

Où qu’on se tourne, ce pays part à vau-l’eau. Au point qu’une jeune femme a décidé d’attaquer au pénal la direction des routes d’Île-de-France pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Un nid de poule géant sur l’A15 – plutôt nid d’autruche, par la taille – a occasionné d’énormes dégâts sur sa voiture. On objectera que les autoroutes sont privées depuis que Dominique de Villepin les a bradées. Il n’en reste pas moins que, bradées ou pas, l’État est responsable de l’entretien des voies d’autoroute.

Moins visible qu’un trou sur la chaussée ou un bâtiment qui s’effondre, il y a pourtant plus usant, au quotidien : c’est l’univers kafkaïen de notre administration. Déjà évoqué ici, le problème de la Justice : des procédures interminables, des décisions jamais communiquées aux intéressés, donc jamais suivies d’effet, pas plus pour la victime que pour l’auteur des faits…

Et que dire de ces administrations pléthoriques incapables de fournir les services attendus. Délais toujours interminables pour renouveler des papiers d’identité, parcours du combattant et tracasseries ubuesques dans l’enfer de la Sécurité sociale, de la CAF ou de l’URSSAF, toujours imputés aux commodes « bugs informatiques ». Ainsi un ami, ce vendredi matin, qui se voit signifier par Infogreffe, sept mois après avoir acté la fin de son activité, que son compte « a bien été activé »… Le même à qui l’on a demandé, alors que son dossier de retraite était parfaitement lisse, de justifier d’une invalidité de vingt ans qui n’avait jamais existé, puis d’un veuvage tout aussi inexistant et, enfin, d’une paternité qui ne l’était pas davantage. On voudrait en rire, mais cela a retardé de six mois le premier versement de sa pension… Alors, on lui a conseillé, en attendant, d’aller tendre la main à l’aide sociale.

Ces histoires sont légion pour les Français qui se lèvent tôt, qui bossent et qui paient pour des services de moins en moins rendus. Ces autochtones qui se voient relégués en queue de peloton, doublés par ceux qui font désormais la priorité de nos administrations : les nouveaux arrivants.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Supprimer le principe de precaution et rendre la liberté aux citoyens !!!!!!

    Faire le menage dans les normes débiles qui encadrent certaines professions ,les agriculteurs mais aussi les fabricants de dispositifs medicaux ,pratiquement plus de sociétés en France ,elles partent aux Usa ou dans d autres pays
    Bref quand la liberté reviendra ,les chefs d entreprises aussi !!!!!!!!!

  2. Ce pays s’est inspiré depuis 1945 des pires méthodes du socialo-communisme et du libéralisme libertaire. Un bel exemple ; la SNCF, établissement public à intérêt commercial. Traduction: établissement public miné par la CGT, depuis Maurice Thorez, dont l’intérêt commercial est de vous entuber un maximum : trains en panne ou n’arrivant pas à l’heure, annulations, pour un prix de plus en plus cher. C’est le modèle français ou comment l’usager est devenu un client pour un service de pire en pire !

  3. La désespérance est donc le pain quotidien du citoyen français …
    On le savait bien sûr, mais vous le démontrez brillamment

  4. Jadis les préfectures et sous préfectures étaient des services publics, aujourd’hui elles ressemblent à Fort Knox, mais sans les lingots d’or. Quant à la SNCF pour aller de Nîmes à l’aéroport de Lyon aller et retour il m’en a coûté 252€, avec au retour une partie du trajet dans un TER vieillot et sale qui tenait du métro parisien aux heures de pointe, mais infiniment plus cher. Enfin il est vrai que l’état de certaines de nos routes me rappelle celles empruntées lors de mes escapades à Cuba. On devient bons en matière d’exotisme, vous ne trouvez pas?

  5. la semaine dernière, il m’a fallu 3 jours pour répondre au courrier de la CPAM du Mans qui refusait de verser les indemnités journalières d’une de nos salariées sous prétexte que l’attestation de salaire ne comportait que le nom de l’entreprise et la ville, mais pas la rue et le numéro. Le dit courrier était pourtant bien adressé à l’entreprise avec nom de rue et numéro. Commence alors un parcours du combattant, chaque entité me renvoyant à une autre : URSSAF, CPAM, TESE, NET-ENTREPRISE. J’ai finalement rempli manuellement la dite attestation mais je sais qu’au prochain arrêt – rare, heureusement – le même cirque va reprendre puisque je n’ai pas obtenu que l’erreur soit corrigée à la source, c’est à dire au logiciel qui génère ces attestations…

  6. Non, le prix du billet de chemin de fer n’est pas exorbitant, car il se situe dans une honnête moyenne européenne. Non, la réalité est pire et toute autre : un demi-siècle d’idéologie socialiste a fait des Français un peuple de clochards, d’assistés, de mendiants qui n’a plus les moyens de payer à leur juste prix les billets de chemin et autres dépenses indispensables. Tout est là, mais motus… Et il ne faut pas compter sur les médias pour expliquer cela aux électeurs.

  7. Il faut mettre fin au statut de la fonction publique, lutter efficacement contre l’absentéisme et privilégier le mérite à l’ancienneté. On nous rabat les oreilles avec l’ÉGALITÉ commençant par le traitement public privé. Il faut faire cesser la spirale infernale toujours plus de fonctionnaires et de moins en moins d’efficacité.

  8. L’A15 , ses nids de poules, panneaux directionnels tellement usés par les intempéries qu’on y lit plus rien, autoroute plongée dans le noir parce que des voleurs de fils de cuivre y sévissent…Si on veut se rendre compte de la déchéance des services publics français , on fréquente l’A15 .

  9. Ahurissant ! Il faudrait que tout s’écroule (on y est presque) afin de reconstruire sur de bonnes bases. En attendant, nous payons, nous raquons, nous mettons la main à la poche (presque vide)…

    • Rassurez-vous, l’islam et la charria va remettre de l’ordre dans tout ça. Puisque c’est ce que veulent la français et macron.

  10. La France ? Une machine à fabriquer du fonctionnaire. Les cinq IRA fournissent chaque année plus de 800 fonctionnaires de catégorie A et l’ENA une centaine de Á+. Et puis il y a les concours de recrutement pour les fonctionnaires d’exécution de catégorie B et C. Au total plus de 2500 fonctionnaires chaque année, sans compter la territoriale. Les A+ et A ont besoin de se faire remarquer pour progresser. Alors ils pondent et répondent du papier, d’où cet empilement de lois paralysant le pays à l’instar des thromboses pour le corps humain. Exemple frappant : le code du travail suisse et le code du travail français. Le premier ne comporte que 32 pages soit environ 100 fois moins que le code du travail français et ses 11.000 articles., Cette pléthore de fonctionnaires et cet diarrhée de loi , dans tous les champs d’activité de l’Etat, tuent le bon fonctionnement de notre pays. Situation désormais irréversible qui nous conduit progressivement vers une décadence de plus en plus visible.

    • 5 à 6 millions de fonctionnaires alors qu’on pourrait très bien fonctionner avec moins de la moitié. 9a ne sert à rien de grossir le bateau de la fonction publique s’il n’y a que des individus sans avirons pour le faire avancer. Ca s’alourdi.

    • « Plus il y a d’interdits et de prohibition, plus le peuple s’appauvrit ;plus se multiplient les lois et les ordonnances, plus foisonnent les voleurs et les bandits » — Lao Tseu, Tao Te King (Le Livre de la Voie et de la Vertu)

  11. Souvenez-vous dans les années 80, l’informatique devait révolutionner l’administration et simplifier la vie des Français.
    Résultat aujourd’hui, il faut consommer des milliers de tonnes de rames de papier pour entrer les données dans les ordinateurs. Et par conséquent, le double de personnel (au moins) pour gérer l’un et l’autre.
    Déjà à l’époque, de l’économie façon Le Maire.

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