[Reportage] À Paris, quartier Marx-Dormoy, les Maghrébins « grand-remplacés » par les Afghans
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« Le véritable exil n'est pas d'être arraché de son pays ; c'est d'y vivre et de n'y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. » Qui eût cru que cette phrase s’appliquerait à des Maghrébins en France !
Ce lundi 5 mars, l’équipe de BV s’est rendue rue Marx-Dormoy, suspendue en dehors du temps et de l’espace. Elle se situe dans le XVIIIe arrondissement, entre la station Marx-Dormoy et la Chapelle. D’entrée, le sol de la rue est en rupture avec les rues avoisinantes. Ce n’est que revêtement gris irrégulier à base de béton brut, comme si la rue était en mutation permanente. C’est bien ce qu’il se passe : le sol est à l’image de la rue.
Nombreuses sont les boutiques sous pavillon afghan. Un phénomène galopant qui n’a que quelques années. « Les rachats ont commencé en 2020 pendant le confinement », déplore un restaurateur, qui a dû céder à la pression.
Un cafetier berbère nous confie : « Les Afghans ne sont pas méchants, simplement, ils restent entre eux et ne veulent pas s’intégrer. » Trois d’entre eux rentrent au café : « Tu vois ces Afghans, ils sont très gentils, l’un d’eux possède plusieurs commerces dans le quartier et moi, on m’a proposé plusieurs fois de le racheter et j’ai refusé. Si le bien valait 100.000 euros, on me le proposait pour 200.000 € et me proposait la moitié en espèces. Les Maghrébins n’en peuvent plus des charges, ils préfèrent quitter la France. Mon fils qui est orthodontiste a choisi de partir en Roumanie », regrette-t-il.
Les drapeaux afghans tapissent souvent le mur du fond des magasins, en face de l’entrée et, dans bien des cas, aux côtés du drapeau français pour donner des gages d’intégration.
Le gérant du café reprend : « Avant, la rue Marx-Dormoy était très cosmopolite, avec des Blancs, des Arabes, des Noirs, les gens s’appréciaient, il n’y avait pas de communautarisme. Maintenant, les Français ne viennent plus. Dans mon café, il y avait des tireuses à bière, mais les Français et les Arabes ne venaient plus. Alors, j'ai dû les retirer, car elles n’étaient plus rentables. »
Des normes qui laissent à désirer
Un restaurant propose un éventail de plats derrière une vitrine sans aucune mention du menu. Il faut croire le restaurateur quant aux produits proposés. Les locaux sont rudimentaires, voire insalubres, avec des produits au sol, pêle-mêle.
Beaucoup de ces magasins ont des produits en bouteille ou en boîte, sur des étagères en devanture s’élevant jusqu’à trois mètres de haut.
Certains vendeurs sont sur la réserve. Mauvaise foi ou le relativisme lorsqu'on met le doigt où ça fait mal : des montres dont l’origine est inconnue par le vendeur principal, des chaussures qu’on m’a assuré ne pas avoir, pourtant en rayon, des produits alimentaires sans aucune description, des produits laitiers chauds dans des rayons réfrigérés.
Une omniprésence de jeunes hommes d’un certain type
Uniquement des hommes parmi les employés ou les gérants présents sur place dans les supérettes, les magasins de téléphonie, de bazar, de tapis, et même en pharmacie. Il en va de même pour les clients. Seules quelques rares femmes employées chez les coiffeurs ou dans les supermarchés français, Franprix ou Carrefour City. Elles ont les cheveux découverts. Quant aux hommes, ils ont tous des cheveux d’un noir de geai, très épais. Beaucoup portent une barbe classique non mahométane.
Une forte concentration de jeunes hommes habillés en noir pullulent sur le trottoir en marge du métro La Chapelle, pour vendre des cigarettes à la sauvette. « Avant, ici, c’était les reubeus qui avaient les clopes, mais ils se sont fait bouffer », remarque un ancien du quartier. D’après Le Parisien, ils sont désormais en grande partie afghans.
Très fréquemment, les membres de cette communauté s’échangent un paquet, un sourire aux lèvres. À quelques dizaines de mètres, le square Louise-de-Marillac accueille presque exclusivement des jeunes hommes d’Afrique noire et d’Afghanistan. Calmes, ils sont dans l’attente.
La cohabitation des Afghans locaux et des Français de passage
Dans l’après-midi, jusqu’à 17 heures, il n’y a pas d’Occidental. À l’heure de pointe, à partir de 17 h 30, les Occidentaux qui rentrent du boulot se frayent un passage parmi les trafiquants sans leur prêter attention. C’est convenu, ces personnes font partie du paysage et ils ne leur font pas de mal. Une jeune riveraine, arrivée il y a quatre mois, reconnaît : « C’est vrai qu’il y a beaucoup d’hommes et que le soir, au métro La Chapelle, nous, les femmes, ne nous sentons pas très en sécurité. »
C’est à ce moment d’affluence qu’un bruit sec se fait entendre et qu’un jeune homme se trouve au sol, le crâne ensanglanté. Une bouteille en verre s’y est fracassée et les jeunes Afghans s’agglutinent autour. Une jeune femme blanche s’occupe de lui, un homme appelle la police et l’agresseur s’est volatilisé depuis longtemps. C’est alors que, profitant de l’attroupement, un professionnel subtilise dans ma poche mon téléphone avec les photos du voyage et disparaît. Quinze minutes après, la victime a elle aussi disparu, les secours ne sont pas venus et le trafic a repris son cours normal.
Selon le préfet de police Laurent Nuñez, « la rue Marx-Dormoy a été inscrite, il y a une quinzaine de jours, dans le plan Place nette, ces opérations de sécurisation et de judiciarisation mises en place dans le cadre des Jeux olympiques. Elles ont vocation à être reproduites de façon régulière. »
En Afghanistan, la rue Marx-Dormoy est connue pour être le petit Kaboul. C’est d’ailleurs dans l’intention des Afghans présents sur place, selon le cafetier.
La mairie du XVIIIe reconnaît ce communautarisme. « Il faut travailler à leur intégration dans le quartier », préconise Kévin Havet, adjoint (PS) au maire du XVIIIe, chargé de la sécurité.
La mairie a du pain sur la planche et les riverains et les commerçants n’ont qu’à espérer qu’elle ne procrastine pas trop. Dans cette rue, il en va de leur survie.
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20 commentaires
je ne vois pas de différences au niveau mentalité ?!
Je crois que ce sont les Français qui vont devoir s’intégrer à ces populations. Nous devenons des étrangers dans notre propre pays. Vous avez dit » grand remplacement? »
Je n’ai jamais été « embêté » par un migrant. En revanche, presque tous les jours je suis « emm… » par des français dit de souche (appels de phare pour un replacement trop lent selon eux, mauvais accueil dans les magasins, haine à mon égard de très nombreux vaccinés alors que ce n’est pas moi qui les ai obligés à s’injecter, chaque jour j’ai droit à un « sachant » pour me faire la leçon sans comprendre qu’il ne révèle ainsi que sa niaiserie…). Je dis parfois comme une boutade « vite le grand remplacement. Plus ça va plus, plus j’y pense sérieusement.