Régionales et départementales : abstention record et résultats en demi-teintes…
Il n’y a jamais d’élections sans surprise, et même quand il n’y a pas de surprise, il peut encore s’agir d’une surprise. En ce dimanche de premier tour des élections régionales et départementales, la surprise consiste évidemment en une abstention record : plus de 65 % des suffrages, ce n’est pas rien, Marine Le Pen allant jusqu’à évoquer un « désastre civique ».
L’autre surprise, ce sont ces sondages qui donnaient le Rassemblement national à des niveaux jamais atteints, leur promettant même d’arracher une, deux, voire trois régions au cartel politique dominant. La faute aux instituts concernés ? Celle du RN ? Il est un peu tôt pour le dire. Mais pour le moment, les candidats lepénistes sont loin des objectifs que certains leur promettaient.
Il n’empêche que si les résultats, en voix comme en pourcentages, ne sont pas au rendez-vous, les sondeurs ne se sont au moins pas trop trompés dans l’ordre d’arrivée des divers candidats en présence ; comme quoi ces gens connaissent aussi leur travail, même si consistant parfois à jouer aux cartomanciennes.
En revanche, Les Républicains peuvent se satisfaire de leur bonne tenue dans les urnes, que ce soit Valérie Pécresse en Île-de-France ou Xavier Bertrand dans les Hauts-de France, les deux tirant plutôt bien leur épingle du jeu. Au même titre qu’un Renaud Muselier en PACA, qui fait presque jeu égal avec Thierry Mariani. Pareillement, Laurent Wauquiez n’est pas loin du triomphe en région Auvergne-Rhône-Alpes. Une sorte de prime aux notables sortants ? Ça y ressemble, même si, pour LR, cela peut mal augurer de l’élection présidentielle de 2022 : Wauquiez et Bertrand faisant désormais figure de candidats de poids, alors que boudés par leur état-major.
Si la déception est évidemment forte pour le Rassemblement national, avec un résultat global de 20 %, elle l’est encore plus pour La France insoumise, tombée à un étiage national culminant à peine plus de 4 %. Quant au Parti socialiste, il paraît ne pas être trop mal parti pour encore peser en ses fiefs ; autre prime aux notables sortants. Ce qui est déjà moins le cas pour des écologistes en manque d’enracinement local, en dehors des grands ensembles citadins et estudiantins.
En revanche, le grand perdant de cette soirée électorale demeure LREM, le parti présidentiel, marginalisé dans toutes les régions concernées et devenu incapable, de fait, de peser sur le second tour. Certes, il s’agit d’un jeune mouvement, même si principalement constitué de traîtres de gauche et de renégats de droite et assaisonné de jeunes pousses ignorant tout des rudes contingences de l’arène politicienne.
En ce sens, c’est peut-être pour l’Élysée que l’addition est la plus salée. En attendant la douloureuse de dimanche prochain ?
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