Réflexions sur l’avenir – ou pas – de la France
Les attentats islamistes, la submersion migratoire, le Brexit, les gilets jaunes et, à présent, le Covid ont fait prendre conscience à l'immense majorité des Français que - pour reprendre le mot de Valéry - leur civilisation est mortelle, et même que leur nation est en train de mourir. Ceci explique la liquéfaction des partis politiques classiques, de droite comme de gauche, incapables de comprendre ces phénomènes, leur gravité extrême, leurs causes et la façon d'y remédier.
L'extrême gauche, elle, continue à vociférer, les yeux hors de la tête, dans des manifestations unissant Trotski et Mahomet, à casser et à lancer des pavés. Les Verts, discréditant une cause urgente et importante, qui d'ailleurs ne leur appartient pas, continueront à délirer des sottises de plus en plus énormes et à en faire... Le seul sujet qui compte est abordé par les souverainistes : retrouver la liberté et la démocratie pour que la nation puisse à nouveau décider par et pour elle-même. De la gauche (Chevènement, Onfray) à la droite (Le Pen, Dupont-Aignan, Zemmour, Villiers, etc.), la vague porteuse n'en finit plus de gonfler. Il est probable qu'elle va déferler, irrésistible, en 2022. Bien sûr, on perçoit déjà des nuances : plus ou moins d'État, de centralisation, plus ou moins de social, de libéralisme. Mais tout ceci ce sera le « débat d'après ». En 2022, débarrassés de cette majorité d'imposture, cette parenthèse calamiteuse, les Français débattront, puis ils choisiront leur destin par référendum.
Le débat Zemmour-Villiers (16 avril, CNews) a fait apparaître deux points d'accord et une divergence. Accord sur le diagnostic et accord sur le pronostic : la France est en train de disparaître culturellement en raison d'une immigration non européenne continue et colossale ; son économie, ses services publics, son système social disparaissent du fait de la mondialisation ; l'armée et la police n'ont plus les moyens d'assurer la sécurité intérieure et extérieure. La cause de ce drame voulu ou accepté par les six derniers présidents (dont l'actuel est la quintessence) c'est la défaite de la pensée, la trahison des clercs, le renoncement suicidaire euro-mondialiste.
Les téléspectateurs ont compris, cependant, que les thérapeutiques proposées diffèrent. Pour Villiers, le Brexit est la preuve que l'on peut sortir de l'Europe. Il accompagne sa thèse de ses habituelles formules, vraies mais un peu usées, mécaniques, emphatiques. Parfois, au contraire, pas assez dramatiques : parler de la « fin de l'aventure » ne dit pas suffisamment qu'il s'agira de la fin de la France et très probablement d'un chaos comme la chute de l'Empire romain, l'Espagne du Moyen Âge, la Bosnie du XXe : la France devenue un simple territoire, champ clos d'affrontements.
Zemmour propose, lui, une médication plus prudente. Il sait que les Français - à tort ou à raison - ont très peur d'un Frexit ou d'une sortie de l'euro, ce qui serait pour eux la chute dans le vide, l'inconnu. Or, il est un point sur lequel ils sont d'accord à 78 % (sondage IFOP, novembre 2020) : l'arrêt ou la maîtrise de l'immigration. Or, encore, ils ont bien compris qu'ils n'ont aucune prise sur cette immigration qui leur est imposée par les mécanismes européens (règles de Schengen et de Dublin, et jurisprudences des CEDH, CJUE, Conseil constitutionnel, Conseil d’État, Cour de cassation). Cette fatalité ne peut être brisée que si les Français retrouvent leur liberté, et cela ne pourra se faire que par référendum.
Rendre sa liberté à la France en matière migratoire supposera de retoucher la Constitution pour replacer ses règles au sommet de la pyramide des lois, au-dessus des règles européennes. Il sera alors très facile de faire bénéficier de cette libération juridique et institutionnelle d'autres sujets souverains et régaliens : formellement, la France ne sortira pas de la construction européenne, mais sur les sujets vitaux (circulation des personnes, industrie, sécurité, défense, mondialisation, politique étrangère), sa Constitution lui redonnera le dernier mot. Et toute nouvelle modification de la Constitution ne pourra se faire que par un nouveau référendum afin d'éviter la haute trahison que furent le traité de Lisbonne et la modification de la Constitution par le Congrès.
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